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La filière lin prend de la graine

Les semences et plants ont un rôle essentiel face aux défis de l’agriculture. L’interprofession Semae en fait un slogan. Elle faisait un focus sur le lin ce 25 janvier, à la coopérative Terre de lin, en Seine-Maritime.

Une des grandes fiertés de Terre de lin est son système de désinfection des semences par la vapeur d’eau, grâce  à la technologie ThermoSem.
Une des grandes fiertés de Terre de lin est son système de désinfection des semences par la vapeur d’eau, grâce à la technologie ThermoSem.
© Alix Penichou

Chez Terre de lin, à Saint-Pierre-le-Viger (76), la création variétale fait partie des activités depuis 1950. «Aujourd’hui, cette activité regroupe une équipe de onze personnes et 25 ha d’essais, en Pays de Caux et en zones périphériques, comme au sud de l’Eure», note Laurent Cazenave, responsable communication de la coopérative. Pour la Semae, l’interprofession des semences et plants, qui y organisait sa conférence de presse régionale ce 25 janvier, les semences sont un moyen de répondre aux multiples défis de l’agriculture. 

En lin spécifiquement, deux critères d’amélioration sont principalement ciblés. «Nous cherchons des plantes plus productives, pour gagner en rendement fibres, et plus rustiques», précise Laurent Cazenave. La tolérance à la verse et aux maladies (fusariose, brûlure et oïdium) devient indispensable, dans un contexte d’aléas climatiques importants, et de réduction des solutions chimiques. «Le dernier progrès de taille est la variété Bolchoï, inscrite en 2014 et commercialisée pour les semis 2016, triple tolérante. Elle est aujourd’hui la variété la plus cultivée de la zone linière.» La coopérative normande travaillait depuis vingt ans à la création d’une variété résistante à l’oïdium, maladie qui impacte fortement le rendement et le rouissage, favorisée lors des périodes chaudes et sèches. 

Java, la précoce 

Après dix ans de travail, la nouvelle pépite de Terre de lin porte le nom de Java, double tolérante à la fusariose et à la brûlure, mais surtout précoce. «Elle est arrachée environ une semaine avant les autres. Elle va permettre d’élargir la gamme», confie Laurent Cazenave. L’intérêt est double : sécuriser la culture par rapport aux aléas climatiques, et mieux répartir les travaux de récolte dans le temps. «Son comportement est plutôt standard, et les rendements espérés sont dans la moyenne actuelle.» Quelques centaines d’hectares seront semés au printemps 2022, et la variété fait partie du programme de multiplication pour 2023. 

Les travaux se penchent aussi sur le lin textile d’hiver. «4 à 5 000 ha sont emblavés chaque année. C’est une niche comparé aux 125 000 ha de lin de printemps, mais le lin d’hiver apporte des réponses aux problématiques des zones plus séchantes.» Semé début octobre, résistant au gel jusqu’à - 10°C, ce lin d’hiver est récolté un mois avant le lin de printemps. «Après vingt ans de recherche, nous pouvons proposer des variétés performantes, qui commencent à approcher les résultats du lin de printemps en termes de rendements.» Olga est la plus représentative, suivie de Toundra et Syrus. 

 

Un traitement à la vapeur

La grande fierté de Terre de lin est son système de désinfection des semences par la vapeur d’eau acquis en 2019, grâce à la technologie ThermoSem, développée par la société ThermoSeed. Une première en France. Les semences passent dans un premier tunnel en lit fluidifié, rempli de vapeur. Les paramètres sont adaptés après analyse de chaque lot de semences. Un refroidissement et séchage rapide sont réalisés dans un second tunnel. 

Le procédé a fait ses preuves. Les traces de pathogènes comme la fusariose, le botrytis, l’alternaria, le phoma ou l’anthracnose sont écartées. Avec cette technique respectueuse de l’environnement, la coopérative obtient même «des résultats supérieurs  aux traitements chimiques, car la vigueur de la plante n’est pas impactée.» La coopérative a ainsi traité la totalité de sa production de semences cette année, soit 50 000 qx, qui représentent environ 40 % des surfaces françaises.

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