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La Fnams veut anticiper les adaptations

En amont de son congrès, qui se tiendra à Nîmes le 9 juin, la Fédération nationale des agriculteurs multiplicateurs de semences (Fnams) a fait le point sur la conjoncture.

Face au risque de manque de semences, une dérogation a d’ailleurs été obtenue pour faire passer une partie 
des semences R2 de blé tendre, pois protéagineux et féverole en R1 (semences certifiées).
Face au risque de manque de semences, une dérogation a d’ailleurs été obtenue pour faire passer une partie
des semences R2 de blé tendre, pois protéagineux et féverole en R1 (semences certifiées).
© © Stéphane Leitenberger


Avec 3,3 milliards d’euros de chiffre d’affaires, dont 1,6 milliard à l’export et une balance commerciale de 900 millions d’euros, la filière semences française est une filière d’excellence qui entend le rester. Le congrès de la Fédération nationale des agriculteurs multiplicateurs de semences (Fnams), qui aura lieu le 9 juin à Nîmes, dans le Gard, sera donc l’occasion de réfléchir aux innovations applicables dans les parcelles de semences pour faire face aux contraintes qui pèsent aujourd’hui sur la production.
Pour Jean-Albert Fougereux, directeur technique de la Fnams, la question des phytosanitaires est «une épée de Damoclès» : 60 % des substances actives utilisées par les agriculteurs semenciers vont être réévaluées dans les trois ans, et leur interdiction potentielle menacerait un certain nombre de productions. La disparition du diquat mettrait les semences de tournesol en péril, notamment sur la façade Atlantique, aucune autre solution de dessication n’étant efficace en biocontrôle, et l’andainage est impossible.
D’une façon générale, les évolutions possibles de la réglementation, sur les perturbateurs endocriniens ou les néonicotinoïdes, ou encore la loi Labbé, rendent la culture de semences plus difficile. «Il y a des exigences de qualité dans la production de semences, des critères de pureté dans le cahier des charges. Si on n’a plus les moyens de contrôler cette pureté, comment faire ?», demande Jean-Noël Dhennin, président de la Fnams.
Des pistes de solutions seront évoquées pendant le congrès, à travers les évolutions du biocontrôle, le numérique, mais aussi la robotique, qui offre des perspectives de développement très importantes en matière de désherbage.

2016, année contrastée
Jean-Noël Dhennin a, par ailleurs, présenté un bilan de la campagne 2016 et les prévisions pour 2017 dans les différentes espèces. Si 2016 a été particulièrement désastreuse dans un grand nombre de cultures, en raison des aléas climatiques, la situation est plus contrastée pour les semences : les potagères ont connu une bonne année, à l’exception de certaines espèces précoces comme la mâche. Avec 24 000 ha, les surfaces ont augmenté en 2016, tirées de façon conjoncturelle par la coriandre (2 800 ha).
Les semences de betteraves affi­chent également une hausse des surfaces : plus de 6 000 hectares fin mars 2017, contre 5 100 ha en 2016, augmentation qui con­cerne les semences de betterave sucrière et de betterave fourragère. Avec 48 000 ha enregistrés fin mars contre 46 500 l’année dernière, les semences fourragères connaissent, elles aussi, une augmentation des surfaces, qui concerne les graminées et les légumineuses, ce qui suscite quelques inquiétudes. «Si 2017 est une bonne année, on a un risque de stocks importants avec des incidences sur les prix», rappelle Jean-Noël Dhennin. L’augmentation des surfaces avait été motivée, en 2016, par les mauvais rendements des années précédentes.
Les semences de céréales et protéagineux ont, en revanche, beaucoup souffert des excès d’eau. Face au risque de manque de semences, une dérogation a d’ailleurs été obtenue pour faire passer une partie des semences R2 de blé tendre, pois protéagineux et féverole en R1 (semences certifiées). La seule espèce qui aura manqué est le pois d’hiver, car aux conditions climatiques s’est ajouté un problème de bactériose. Pour 2017, on constate une baisse sensible des surfaces, à hauteur de - 6 % en céréales.
La situation économique ayant fortement affecté la trésorerie des exploitations, la Fnams redoute, par ailleurs, une baisse du taux d’utilisation des semences certifiées, déjà passé en dessous de la barre des 50 % en 2016 (47 %).

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