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Élevage bovin
La FNB présente ses dossiers chauds au prochain ministre de l’Agriculture

Plus de vaccins, une refonte de l’assurance-récolte, une meilleure rémunération. Telles sont les principales revendications émises par la Fédération nationale bovine (FNB) le 10 septembre, lors d’une conférence de presse. De quoi nourrir l’agenda du prochain ministre de l’Agriculture…

Patrick Bénézit, président de la FNB, s’inquiète du manque de disponibilité  des vaccins contre la FCO (fièvre catarrhale ovine).
Patrick Bénézit, président de la FNB, s’inquiète du manque de disponibilité des vaccins contre la FCO (fièvre catarrhale ovine).
© FNSEA

«Nous ne comprenons pas que tous les vaccins ne soient pas commandés, même si nous sommes conscients qu’il existe des délais de fabrication et de distribution», s’est inquiété Patrick Bénézit, président de la FNB qui réclame la mise en place d’une véritable stratégie cohérente sur les maladies vectorielles que sont notamment la fièvre catarrhale ovine de sérotype 3 (FCO-3), de sérotype 8 (FCO-8), et la maladie hémorragique épizootique (MHE). Concernant cette dernière épizootie, il s’interroge sur les intentions de l’État qui, par le biais de la Direction générale de l’Alimentation dépendant du ministère de l’Agriculture («qui a un véritable savoir-faire dans ce domaine»), a commandé deux millions de doses. Or, selon le patron des éleveurs, il en faudrait dix fois plus, soit 20 millions. «En effet, nous avons un cheptel bovin d’environ 10 millions de bêtes. Il faut deux vaccins pour chaque animal : une première prise puis un rappel pour que le vaccin soit efficace», a-t-il expliqué. Cependant, en période de crise budgétaire (le gouvernement doit trouver 30 milliards d’économie pour la prochaine loi de Finances pour être à l’équilibre), il n’y a pas de petites économies. «Commander l’ensemble de ces vaccins, c’est du bon sens», a-t-il martelé. En effet, l’éleveur ne pourra pas prendre financièrement à sa charge les pertes directes (mortalité…) et indirectes (perte de poids des animaux, avortement, non gestation, pertes de production de lait…).

L’an dernier, près de 3 700 élevages avaient été touchés par la MHE «ce qui représentait 5 % du cheptel». La facture avait avoisiné les 100 millions d’euros : 50 millions d’euros (M€) donnés par le ministère, 30 M€ de pertes directes et un peu plus de 15 M€ financés par le Fonds national agricole de mutualisation sanitaire et environnemental (FMSE).

Pour les dirigeants de la FNB, acheter les vaccins et donc anticiper permettrait à l’État d’éviter une plus grosse facture en bout de chaîne. «Et encore, ces 100 M€ n’ont pas couvert l’intégralité des pertes dans les exploitations», a précisé Patrick Bénézit. Pour les éleveurs, il y a d’autant plus urgence que le moucheron du genre culicoïdes* est plus actif à l’automne et que les cas de MHE pourraient donc se multiplier.

 

«Omerta des assureurs»

Le président de la FNB demande au prochain ministre de l’Agriculture de s’atteler au dossier de l’assurance-récolte qui pénalise les éleveurs. En cause, l’indice satellitaire «qui n’est pas capable de reconnaître une sécheresse, une inondation ou des champs frappés par des grêlons (…) l’outil de gestion des risques a été mis en défaut (…) Tout est à revoir sur la mécanique indicielle qui n’est pas adaptée à notre secteur», a-t-il affirmé. Les dirigeants de la FNB reprochent aussi «l’omerta la plus totale de la part des assureurs». En théorie, les éleveurs devaient être informés trois fois par an sur les indices de pousse et avoir la possibilité de contester les résultats du satellite en s’appuyant sur un réseau d’environ 500 «fermes de référence» et par des contrôles terrain. D’une part, «nous n’avons reçu aucune donnée de l’indice Airbus», s’est-il énervé. D’autre part, seulement la moitié des fermes de référence ont été installées et en plus «nous n’avons eu droit à aucune enquête terrain. Ce ne sera pas le cas», s’est-il agacé.

Pour Patrick Bénézit, «le dispositif est en train de péricliter. Il va falloir revoir tout ça». Dernier dossier majeur : faire en sorte que les éleveurs soient rémunérés au coût de production interprofessionnel tel que l’indiquent les lois Egalim. «Or, l’écart est toujours en moyenne de 0,70 €/kg entre l’indice interprofessionnel et le prix payé à l’éleveur au départ de la ferme», a souligné le président de la FNB. Et ceci, même les prix sont récemment repartis à la hausse aussi bien pour les vaches de réforme que pour les jeunes bovins.

La FNB se désole enfin que les mesures fiscales adaptées aux différentes filières restent dans les cartons. C’est notamment le cas de la création d’une provision sur stocks** qui avait été annoncé fin 2023 puis confirmée le 1er février à Matignon par le gouvernement, puis par Marc Fesneau lors du dernier salon de l’agriculture lors du lancement du «plan renforcé de reconquête de notre souveraineté sur l’élevage». «C’est simple : 90 % des sujets présents en février sont encore sur la table et nécessitent des réponses», a conclu Patrick Bénézit.

 

* Le même que celui de la fièvre catarrhale ovine (FCO)

** 150 € par vache dans la limite de 15 000 € par exploitation, soit cent vaches. Cette mesure vise à réduire l’imposition des éleveurs qui résulte de l’augmentation de la valeur de leur stock.

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