Betteraves
La jaunisse se répand dans la plaine betteravière
Dans un communiqué du 17 juillet, la CGB alerte sur l’apparition généralisée de la jaunisse virale dans plusieurs régions betteravières, «conséquence d’une très forte présence de pucerons à partir de fin avril et courant mai». Dans la Somme, il s’agit de petits foyers pour l’instant, pour la moitié des parcelles.
Dans un communiqué du 17 juillet, la CGB alerte sur l’apparition généralisée de la jaunisse virale dans plusieurs régions betteravières, «conséquence d’une très forte présence de pucerons à partir de fin avril et courant mai». Dans la Somme, il s’agit de petits foyers pour l’instant, pour la moitié des parcelles.

La perte de 30 % de la récolte en moyenne nationale en 2020, et jusqu’à 70% du rendement dans certaines régions, à cause de la jaunisse, a marqué les esprits des betteraviers. Cinq ans plus tard, voilà le virus transmis par les pucerons qui refait son apparition. «Depuis le début du mois de juillet, les symptômes de la jaunisse virale apparaissent dans de très nombreuses parcelles de betteraves sucrières. D’abord signalées en Ile-de- France, en Champagne et en Centre-Val de Loire, les parcelles touchées n’épargnent désormais aucune région de production», alerte la CGB dans un communiqué du 17 juillet.
Il faut dire que les conditions étaient propices à la maladie. Après un hiver doux, le printemps 2025 a été marqué par un niveau très élevé d’infestation des cultures betteravières par les pucerons. «La mise en œuvre de mesures prophylactiques visant à détruire les réservoirs viraux et des traitements insecticides (flonicamide et spirotétramat) n’ont pas permis d’endiguer les infestations de pucerons et la transmission des virus de la jaunisse», commente la CGB. Et de conclure que cette situation «souligne aussi que les travaux conduits depuis 2021 dans le cadre du Programme National de Recherche et d’Innovation (PNRI), piloté par l’INRAe, n’ont pas encore permis de mettre au point des alternatives efficaces aux néonicotinoïdes».
Infestation modérée dans la Somme
Dans la Somme, le constat n’est pas encore très alarmant, même si la jaunisse est bien présente, et que le virus progresse. «En juillet, nous constations des betteraves atteintes isolées. Aujourd’hui, ce sont plutôt des petits foyers qui représentent environ 5 % de la parcelle, avec des tâches visibles dans la moitié des parcelles», relève Yohan Debeauvais, responsable de l’ITB Somme et Oise. À part croiser les doigts pour que la propagation reste lente, les planteurs ne peuvent plus rien faire. Mais Yohan Debeauvais veut rassurer : «Par rapport à 2020, la maladie apparaît bien plus tard en saison. Cela limite la perte de rendement.» Les pluies de ce week-end devraient extérioriser davantage les symptômes. «Mais l’eau reste la bienvenue pour les betteraves. Le combo jaunisse et stress hydrique serait pire», assure Jean-Jacques Fatou, directeur adjoint de la CGB Somme.
Impasse technique
Cette nouvelle infestation de jaunisse met en colère les responsables syndicaux betteraviers, qui regrettent de se trouver «dans une impasse technique, qui fait peser un risque majeur sur la production ainsi que sur l’équilibre économique de leurs exploitations et de notre filière». Franck Sander, Président de la CGB, déclare : «Depuis 2023 et l’interdiction des néonicotinoïdes, nous redoutions ce scénario car nous ne disposons pas de moyens de lutte efficaces contre les pucerons en cas de forte infestation. L’adoption récente de la proposition de loi Contraintes devrait nous permettre de renforcer les moyens de lutte contre cette maladie à l’avenir. C’est une nécessité pour pérenniser notre filière.» a déclaré.