Aller au contenu principal

La main tendue de la Région à ses agriculteurs

La Région Hauts-de-France a profité du Salon international de l’agriculture pour remettre en avant ses dispositifs de soutien au monde agricole, avant d’aller à sa rencontre.

«Les mesures décidées par la Région doivent assurément aider la mutation de l’agriculture», a souligné Marie-Sophie Lesne, plutôt critique à l’égard de la politique agricole du gouvernement d’Édouard Philippe.
«Les mesures décidées par la Région doivent assurément aider la mutation de l’agriculture», a souligné Marie-Sophie Lesne, plutôt critique à l’égard de la politique agricole du gouvernement d’Édouard Philippe.
© V. F.



Quelques jours avant l’ouverture de la 57e édition du Salon international de l’agriculture où la Région Hauts-de-France devait se rendre en force, sa vice-présidente en charge de l’agriculture, de l’alimentation et de la bioéconomie Marie-Sophie Lesne est revenue sur les moyens que comptent mettre en œuvre la collectivité pour l’agriculture, ainsi que sur des outils déjà existants, mais trop peu sollicités. L’élue régionale le reconnaît volontiers : «Nous avons de supers dispositifs entre les mains, mais ils ne sont pas suffisamment connus et sont donc peu sollicités des agriculteurs.» En décembre dernier, une lettre cosignée avec le président Xavier Bertrand et adressée aux agriculteurs de la région inscrivait dans le marbre un certain nombre d’orientations de la collectivité pour l’agriculture. Une lettre qui s’accompagnait également d’un guide des aides directes aux agriculteurs des Hauts-de-France.  

Des aides directes à l’installation et pour l’investissement
Lors de sa rencontre avec la presse, le 20 février, Marie-Sophie Lesne a d’abord souligné «le gros travail qui a été fait sur l’organisation des filières». «Tout au long de notre mandat, nous avons rencontré différentes filières pour parler de leur organisation parce qu’on s’est rendu compte qu’il y a des débouchés et des opportunités de développement mais que certaines entreprises restent en plan.» Et la vice-présidente de rappeler le soutien de la collectivité aux filières cheval, à celles produisant sous signes officiels de qualité (SIQO), sans oublier la promotion du «manger local». Gestionnaire des aides du 2nd pilier de la Politique agricole commune (Pac), la Région Hauts-de-France reconnaît par ailleurs des difficultés à répondre à l’ensemble des sollicitations qu’elle a reçue. La raison ? Des critères trop restrictifs d’attribution fixés par l’Union européenne. La réponse du Conseil régional a ensuite été de mettre en place le dispositif Pass’Agri Filières. Cet outil se définit comme «un outil simple, rapide à mobiliser pour les projets d’investissement inférieurs à 30 000 euros dans certaines filières et les projets de diversification». En parallèle, avance remboursable, garantie d’emprunt et chèque premier remplacement à destination des éleveurs viennent s’ajouter.
Dans le document remis par la Région, on peut lire que le Conseil régional des Hauts-de-France entend poursuivre son soutien à l’installation. Cela passe par trois types de dispositifs : la dotation jeunes agriculteurs (DJA), dispositif co-financé par l’État et la Région via les fonds européens Feader, pour des porteurs de projet ayant moins de quarante ans et disposant de la capacité professionnelle agricole ; l’aide régionale spécifique installation (ARSI) ouverte aux agriculteurs non éligibles aux critères nationaux de la DJA ou, encore, le prêt d’honneur à 0 % ouvert à de jeunes agriculteurs non éligibles à la DJA, grâce à Initiative Hauts-de-France. Par ailleurs, la Région rappelle être financeur du point d’accueil unique (PAIT) pour faciliter l’accès au métier d’agriculteur et orienter les porteurs de projet dans leur parcours.

Nouvelles pratiques et nouveaux débouchés
Pour accompagner les agriculteurs vers de nouvelles pratiques et leur offrir de nouvelles opportunités de développement, la Région Hauts-de-France mise enfin sur l’agroécologie et la bioéconomie. «Nous sommes la région le plus avancée en Europe grâce à nos productions végétales et notre situation géographique», se réjouit Marie-Sophie Lesne. Avant de saluer la présence sur le territoire et dans l’écosystème économique «de start-up, de pépites entrepreneuriales qui développent des procédés innovants qui aideront l’agriculture de demain». Après avoir organisé les premières assises de la bio-économie, puis lancé son master-plan dédié, la Région entend désormais «être leader européen des protéines, structurer durablement une filière de matériaux biosourcés en Hauts-de-France et développer des ingrédients à destination de l’alimentation et du bien-être». Le bénéfice attendu pour le monde agricole est une source de débouchés supplémentaires avec de nouvelles valorisations pour ses productions.
Après avoir effectué le tour des aides et des mesures déployées, Marie-Sophie Lesne n’aura en définitive pas manqué l’occasion d’apporter un soutien moral à l’agriculture, constatant sa «souffrance au quotidien» : «Les mesures décidées par la Région doivent assurément aider la mutation de l’agriculture», a-t-elle dit. Et de reprendre les propos écrits dans son courrier du 6 décembre : «Nous resterons toujours aux côtés des agriculteurs pour les aider à faire face aux défis qui sont les leurs.»

* Retrouvez l’interview du président de la Région Hauts-de-France, Xavier Bertrand, réalisée par nos confrères de Terres et Territoires pendant le Salon international de l’agriculture ici



ZNT : «un coup fatal à nos agriculteurs»

Maire de Le Quesnoy, dans le département du Nord, Marie-Sophie Lesne explique avoir été interrogée par plusieurs de ses administrés sur la mise en place des zones de non-traitement. «Je tiens bon, avec un discours objectif. Je ne nie pas qu’il faut que l’agriculture soit plus vertueuse, mais je vois aussi que le monde agricole est en souffrance et qu’il perd des actifs et sa compétitivité.» La vice-présidente du Conseil régional juge ainsi que la décision du gouvernement autour des ZNT a été prise «trop rapidement» et de manière «malhonnête». «En prenant ce genre de mesure, on provoque de l’anxiété, regrette Marie-Sophie Lesne. Cela accrédite l’idée qu’il y a un risque majeur à utiliser des produits phytosanitaires alors qu’il aurait fallu tenir compte de l’avis de l’Anses. L’État a cédé à une pression environnementaliste en prenant des mesures qui sont lourdes de conséquences.» La Région conteste d’autant plus la méthode «qu’on ne parle pas encore de compensation (…) On charge et on cible encore une fois les agriculteurs. C’est un coup fatal qui leur est porté alors qu’on a l’agriculture la plus saine du monde».

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout {nom-site}.

Les plus lus

Chaque année, environ 10 % des fermes du département de la Somme font  l’objet d’un contrôle administratif, ce qui apparait relativement faible selon  l’administration départementale.
«Trop» de contrôles chez les agriculteurs ? La DDTM répond

Lors de la session de la Chambre départementale d’agriculture de la Somme du 19 mars dernier, l’administration départementale…

Présentation des Prim'holstein.
Les vaches Prim’holstein, les stars de la Foire agricole de Montdidier

Le lundi 1er avril avait lieu la traditionnelle Foire agricole de Montdidier, avec de nombreux exposants. Parmi les…

Gros rendement pour la campagne 2023-2024 de collecte des pneus

Au cours de l’hiver, pendant trente jours, 370 exploitations agricoles de la Somme ont participé à la collecte des pneus…

dégâts sanglier approche affût 1er avril
Le tir du sanglier ré-autorisé à partir du 1er avril

La préfecture de la Somme a décidé de prolonger la période de chasse du sanglier dans la Somme sous conditions en modifiant l’…

Quatre kilomètres de haies pour protéger un captage d’eau

En s’associant à un partenaire privé, Christophe Desmis, un agriculteur du Santerre, fait le pari de planter quatre kilomètres…

Le retard pris dans les semis inquiète la CGB comme l’Institut technique de la betterave (ITB) avec un risque «jaunisse»  fort cette année.
Des premiers semis de betteraves sous un ciel nuageux

C’est toujours dans l’attente d’un contingentement des volumes de sucre importé d’Ukraine et de l’autorisation de certaines…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 9.90€/mois
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Action Agricole Picarde
Consultez les versions numériques de l'Action Agricole Picarde et du site, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de l'Action Agricole Picarde