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La manifestation des ruraux compte sur plus de 6 000 participants

Agriculteur à Tilloy-les-Conty et administrateur de la fédération des chasseurs samariens, Nicolas Portois est le responsable «sécurité» pour le département de la Somme dans l’organisation de la manifestation des acteurs de la ruralité ce samedi 18 septembre. Il fait le point sur les revendications et l’ampleur de la mobilisation.

Les organisateurs de la manifestation du 18 septembre comptent sur un nombre important de participants pour espérer être entendus. 
Les organisateurs de la manifestation du 18 septembre comptent sur un nombre important de participants pour espérer être entendus. 
© FDC 80

Comment se présente la manifestation du 18 septembre à Amiens dont le point de départ sera donné sur l’esplanade de la Hotoie ? 

Nous attendons au moins 6 000 participants avec la présence d’une centaine de cars. On peut y ajouter des participants qui viendront par leurs propres moyens avec un stationnement spécialement prévu sur le parking de Mégacité. Il y aura des gens des cinq départements des Hauts-de-France, mais aussi d’autres régions voisines. 

La société de vénerie comme le Saint-Hubert Club de Belgique ont, par exemple, appelé leurs adhérents à rejoindre la mobilisation à Amiens… 

En effet, il y aura une délégation belge. Côté veneurs, tous les équipages de vénerie de l’Oise et de l’Aisne ont annoncé leur participation avec leurs trompes, pour mettre de l’ambiance. Quand la vénerie a été attaquée, elle a été soutenue par de nombreux chasseurs, en particulier de gibier d’eau. Il est important que tous les modes de chasse soient représentés, parce que si nous ne prenons pas garde, ils tomberont les uns après les autres, comme on l’a vu dernièrement avec les chasses traditionnelles. 

S’agit-il d’une mobilisation de chasseurs organisée par des chasseurs, ou d’une manifestation plus large ? 

Cette manifestation est à l’initiative de la fédération régionale des chasseurs et de son président Willy Schraen qui considèrent que la chasse est attaquée de toutes parts, avec une ministre de tutelle qui ne nous défend pas. Au-delà des chasseurs, elle associe aussi tous les acteurs de la ruralité. Le monde du cirque nous a contacté pour participer également, au même titre que les agriculteurs dont certains viendront avec des tracteurs. Pour une question d’organisation, ils fermeront la marche, mais ils seront quand même présents. Participer à cette manifestation est un acte citoyen. Nous devons aller tous dans le même sens. La façon que nous avons de vivre à la campagne ne s’invente pas derrière un écran ou dans un salon parisien. 

La manifestation virtuelle du 12 juin dernier a-t-elle servi ? 

Il s’agissait d’une première et le contexte sanitaire ne permettait pas de faire autrement. Mais avec plus de 380 000 participants comptabilisés ce jour-là, on peut dire que cela veut quand même bien dire quelque chose. Elle a servi aussi à rassembler différents acteurs du monde rural, chasseurs, agriculteurs, pêcheurs, autour d’une même demande. Le motif de la manifestation du 18 septembre reste le même : «Qu’on laisse respirer les ruraux». Nous en avons assez de nous faire taper dessus. 

Quel est le secret d’une manifestation réussie ? 

En ce qui me concerne, c’est la première fois que je suis impliqué dans l’organisation d’un tel événement. Nous sommes régulièrement en relation avec les autorités et l’administration. Dans chaque car, il y a des référents «sécurité» qui seront chargés de rappeler un certain nombre de consignes et de veiller à ce qu’il n’y ait pas de débordements. Nous sommes là pour montrer notre force et notre détermination, pas pour casser. Nous voulons que ce soit une manifestation bon enfant, familiale.

Ne craignez-vous pas que la manifestation du 18 septembre soit aussi un rendez-vous «politique» ? 

Elle peut l’être et ce n’est pas un problème, puisqu’elle est ouverte à tous ceux qui se sentent concernés par ses revendications. Tous les maires ruraux ont été invités par courrier et de nombreux élus locaux ont annoncé leur présence. Mais la ruralité peut être défendue par tout le monde, elle est apolitique.  

 

Les appelants de la baie de Somme pris pour cible par Pierre Rigaux

Un reportage vidéo tourné en baie de Somme il y a quelques jours mettant en scène le naturaliste youtubeur Pierre Rigaux critique la manière dont les chasseurs utilisent leurs appelants pour la chasse des migrateurs, au point d’en demander l’interdiction. Président de l’association des chasseurs de la baie de Somme, Nicolas Lottin lui répond… et l’invite à passer une nuit dans une hutte «pour voir, sans se crêper le chignon».

Comme on pouvait s’en douter, la présence du naturaliste et activiste Pierre Rigaux, en baie de Somme, fin août, n’avait rien d’une visite de courtoisie envers les chasseurs qu’il y a croisé. Depuis quelques jours, un reportage réalisé par le journaliste Lucas Wicky et monté par Arnaud Dallet met en scène celui qui se présente comme «lanceur d’alerte» dans une charge en règle contre l’utilisation des appelants par les chasseurs de gibier d’eau du littoral picard. 
Dans ce reportage vidéo diffusé par le média en ligne Brut, Pierre Rigaux dénonce, à partir d’images prises en baie de Somme, une situation qu’il qualifie «d’aberrante» pour les appelants. Il décrit des canards domestiqués «attachés sur l’eau, toute la nuit, dans des cages minuscules, sur du grillage (…) se débattant pour partir». 
N’étant pas à une imprécision près, le naturaliste croit reconnaître dans les appelants utilisés «des oies, des foulques (sic)». Il évoque ensuite «des milliers de hutte avec plusieurs chasseurs par hutte et, donc, des milliers, des dizaines de milliers d’oiseaux utilisés dans des conditions de vie misérables». Puis, après quelques minutes, Pierre Rigaux en vient enfin au but : «Il faut qu’on arrive à faire interdire l’usage des appelants. Si on interdit cet usage, ça remet en cause ce mode de chasse et ce sera tant mieux parce que c’est un mode de chasse qui n’a aucun intérêt écologique.» Tournant en boucle sur les réseaux sociaux, la vidéo d’environ trois minutes «fait le buzz» et les choux gras d’autres activistes à l’image d’Hugo Clément ou de l’association L214. 

Critique et confusion 
Dans le reportage diffusé par Brut, le monde de la chasse ainsi pris pour cible a toutefois droit à la parole. Celui qui a été choisi par les auteurs de la vidéo est Nicolas Lottin, président de l’association des chasseurs de la baie de Somme :
«J’ai été contacté hier (le 8 septembre, veille de la diffusion) pour répondre à quelques questions», confiait ce jeudi 9 septembre M. Lottin. Pierre Rigaux ? «Je ne le connais pas, même si j’ai déjà entendu parler de la façon dont il agit. C’est quelqu’un qui est dans la provocation. Je serai ravi de pouvoir l’inviter à passer une nuit à la hutte pour lui expliquer notre passion.» Le président des chasseurs de la baie de Somme avoue «ne pas comprendre les tensions» qui ont entouré la venue de Pierre Rigaux sur le littoral picard : «Pas mal de gens de tous horizons viennent chaque année visiter la baie. Nous croisons des touristes, des ornithologues, et nous n’avons jamais de problème de cohabitation avec qui que ce soit», assure-t-il. L’évocation de l’utilisation de foulques comme appelant le fait sourire : «Des foulques ? Il dit ça ? Pas chez nous, en tous cas. Les formes (blettes) que l’on installe en plus des appelants sur nos mares sont noires. Ce sont peut-être ces blettes qu’il a confondues avec des foulques…» 

Une complicité entre chasseurs et appelants
Sans détour et avec une passion certaine, Nicolas Lottin évoque, comme il l’a fait dans le reportage de Brut, l’utilité des appelants et l’attention qui leur est portée par ceux qui les élèvent : «Pour qu’un appelant chante, il doit être en bonne santé. S’il n’est pas en forme, on ne l’entendra pas. Ce ne sera pas un bon appelant.» Lorsque les canards appelants sont installés sur une mare, «on les pose sur un plateau pour qu’ils puissent se reposer». La présence de cages, enfin ? «C’est pour éviter de se les faire enlever par un prédateur pendant la nuit», précise le chasseur. Nicolas Lottin explique élever des canards «depuis tout petit», suivant une tradition familiale. «C’est énormément de travail parce qu’il faut les entretenir aussi quand la chasse est fermée…» Au fil des années et des saisons, après une sélection rigoureuse, «une complicité s’installe entre le chasseur et ses appelants. Chez moi, certains ont même un prénom», décrit le président des chasseurs de la baie de Somme : «Fonction de la manière dont ils chantent, on sait dire ce qu’il se passe sur la mare.» Des gens qui maltraitent leurs animaux, les traitent de manière rude ? «Des abrutis, il y en a partout», soupire Nicolas Lottin, convaincu «de ne faire de mal à personne».
V. F.
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