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Littoral
À la pointe du Hourdel, des pieux contre une mer qui vampirise la côte

Un peu plus d’un an après l’installation de pieux en bois pour freiner le phénomène d’érosion, sur une partie de la Route blanche, entre la pointe du Hourdel et Cayeux-sur-Mer, le syndicat mixte Baie de Somme dresse un bilan plutôt positif de cet aménagement.

Verra-t-on bientôt des moules s’accrocher sur les pieux de bois installés sur une partie du tracé de la route blanche à Cayeux-sur-Mer ? De loin, cela ressemble bien à des bouchots mais il s’agit en réalité d’alignements (6) de pieux destinés à freiner les assauts des vagues sur le trait de côte. Lorsqu’on est face à la mer, ces pieux en bois sont alignés perpendiculairement à la route blanche, à gauche du blockhaus du Hourdel, sur une distance de 300 mètres ; «les plus fragiles», selon Thierry Bizet, directeur adjoint «Aménagement» du Syndicat mixte Baie de Somme Grand littoral picard. L’objectif de ce dispositif encore jamais utilisé ? «Limiter le mouvement roulant des galets avec les marées sans l’arrêter complètement, et l’effritement de la digue.» Thierry Bizet y voit une «solution douce». Si c’est le matériau bois qui a été choisi, «c’est parce qu’on se situe sur un site classé. Il fallait que cela s’intègre dans le paysage». De ce côté, le pari semble gagné. Un peu trop même puisque certains touristes les utilisent pour tester leur sens de l’équilibre. L’autre avantage du pieu en bois, c’est son coût moins élevé que celui d’un pieu en béton. Le montant de l’opération s’est monté à 400 000 €. 

 

Petite économie de galets

Le 30 mars dernier, à l’occasion d’une tournée dans le canton de Friville-Escarbotin et avant une rencontre avec les maires du territoire, le président du Conseil départemental et président du syndicat mixte Baie de Somme est venu constater l’efficacité. Alors efficace ou pas ? Pour l’heure, le bilan de ce chantier terminé au début de l’année 2022 «n’est pas négatif», selon ses acteurs. L’observation se poursuit. Dans l’idéal, et à condition que l’efficacité soit confirmée, il faudrait désormais étendre l’expérimentation à l’est du blockhaus du Hourdel. Depuis la pose des pieux en bois, la recharge du trait de côte en galets est moins importante qu’auparavant : «4 200 mau lieu de 5 000 m3», constate Stéphane Haussoulier, «ce qui est déjà une petite économie». 

Une chose est sûre, sans les différentes phases de travaux qui ont déjà été réalisés pour maintenir la route blanche, celle-ci aurait déjà disparu depuis longtemps. La rupture de la digue qui la supporte entraînerait aussi l’ouverture d’une brèche donnant vers les bas-champs ; un scénario que le Syndicat mixte Baie de Somme Grand Littoral ne veut pas voir se réaliser. Alors il tente contre vents et marées de consolider ce bout de littoral, avec philosophie : «On ne se bat pas avec la mer, on travaille avec elle. Si l’on croit que c’est combat, alors c’est perdu d’avance», conclut Thierry Bizet, les yeux tournés vers elle.

Stéphane Haussoulier : «Intervenir sur le milieu naturel, c’est compliqué»

Intervenir en dépit d’une réglementation contraignante ou ne rien faire, c’est le choix cornélien qui s’impose au président du syndicat mixte Baie de Somme et du Conseil départemental de la Somme, Stéphane Haussoulier. C’est toutefois la première option qui l’a conduit à signer pour engager des travaux destinés à lutter contre le risque de submersion marine : «Pourquoi nous met-on autant de contraintes alors que le rôle des aménagements que nous voulons faire est de protéger les populations et les biens, a-t-il interrogé le 30 mars. Intervenir sur le milieu naturel, c’est compliqué, même si ici, l’État a autorisé quelques travaux. Pour construire une digue aujourd’hui, il faut être polytechnicien alors qu’il y a 200 ans, ce sont les agriculteurs qui le faisaient». Surtout, Stéphane Haussoulier ne veut pas être tenu pour responsable dans l’hypothèse où des dégâts matériels et humains surviendraient : «On a beau produire tout un tas d’études, et même des études sur les études, malheureusement les chantiers ne démarrent pas. C’est à se demander si on n’attend pas qu’il y ait un pépin pour nous autoriser à faire quelque chose. Il ne faudra pas accuser les élus locaux alors qu’ils veulent mais qu’ils ne peuvent pas.» Est-ce une question de moyens financiers ? Pour le président du Département, le risque à «trop attendre», c’est aussi «de passer à côté de fonds européens». Et Stéphane Haussoulier de proposer que «tout le monde se mette autour d’une table, pour lever tous ces freins qui nous empêchent d’avancer».
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