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La protéine du champs à l’auge dans la Somme

David Saelens fait partie des premiers agriculteurs à produire du lupin, dont la protéine est utilisée pour l’alimentation animale. Novial, fabricant d’aliments, gère la transformation.

Pour David Saelens, «le lupin est une très bonne tête d’assolement, puisque le reliquat d’azote apporté est important et qu’il permet aussi de gérer le ray-grass et le vulpin, problématiques pour le blé.»
Pour David Saelens, «le lupin est une très bonne tête d’assolement, puisque le reliquat d’azote apporté est important et qu’il permet aussi de gérer le ray-grass et le vulpin, problématiques pour le blé.»
© D. R.



Produire des protéines au niveau local, pour nourrir nos animaux d’élevage ? David Saelens, installé à Offignies, fait partie des convaincus : «Le “sans OGM“ est un sujet de plus en plus important. Je suis persuadé qu’une production de protéines locale est la solution idéale», assure-t-il. Le président de Novial, fabricant d’aliments pour l’élevage, et vice-président de la coopérative Noriap, qui développe cette filière, se devait bien de montrer l’exemple. Fin mars 2019, il a donc semé 4 ha de lupin, cette légumineuse dont les graines contiennent environ 35 % de protéines, soit une teneur équivalente au soja. «Il se sème comme un pois protéagineux ou une féverole, et l’itinéraire technique est très simple», précise-t-il. Pas de ravageurs connus. Un besoin en intrants faible. La culture a simplement nécessité d’un désherbage après semis, et un fongicide en début de floraison, début juin. La parcelle, «un bon limon», a été moissonnée le 1er septembre.
Le résultat était au-delà des espérances. «Nous avons fait 45 quintaux ! Nous avons partagé ce résultat sur les réseaux sociaux, et des agriculteurs expérimentés dans cette culture commentaient que nous étions des champions du lupin», s’amuse David Saelens. Il en est cependant conscient : tous les facteurs étaient réunis cette année pour favoriser la culture. Ce printemps, il en sèmera à nouveau 5 ha, dans un bief à cailloux, et s’attend à une réussite moindre. Économiquement, le lupin n’est pas la poule aux œufs d’or. Comptez entre 900 et 1 000 € de marge brute par hectare dans les meilleurs cas. Mais la réflexion doit aller au-delà : «Il faut penser rotation. Le lupin est une très bonne tête d’assolement, puisque le reliquat d’azote apporté est important. Il permet aussi de gérer la présence de ray-grass et de vulpin, problématiques pour le blé.»

Débouchés en cours
Son lupin est ensuite transformé chez Novial, où il intègre des formules d’alimentations animales estampillées «sans OGM». «Sur 320 000 t d’aliments produites chaque année, cette filière représente une part de 11 %, hors bio, précise Mathilde Dubocage, de Novial. Il n’existe pas encore de filière spécifique pour la protéine végétale issue d’une culture locale, mais elle devrait naître un jour, car elle répond aux attentes actuelles.» Tous les animaux d’élevage sont concernés. «Nos aliments sont à destination de la perdrix d’élevage jusqu’au cheval de course qui court le Grand prix d’Amérique», même si les bovins et les volailles représentent le plus gros volume. Encore une fois, tout l’enjeu repose sur la performance technico-économique : un point de protéines de soja importé coûte 7 €, alors qu’un point de protéines issues d’une culture locale se chiffre entre 11,5 et 13,7 €.

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