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La retraite n'est pas la fin de la vie active

Echos de l'assemblée générale de la section des retraités de l'agriculture de la Fdsea de la Somme.

Près de trois cents retraités de l'agriculture étaient réunis à Amiens pour l'assemblée de leur section.
Près de trois cents retraités de l'agriculture étaient réunis à Amiens pour l'assemblée de leur section.
© AAP

C'est devant une assistance toujours aussi nombreuse, près de trois cents personnes réunies à l'auditorium du Crédit Agricole à Amiens, que s'est déroulée l'assemblée générale de la section des retraités de l'agriculture de la Somme, à laquelle participait Jean-Paul Bizien, le président de la section nationale des anciens exploitants (Snae).
Et c'est pour la quinzième et dernière fois que Francis Théron a présidé cette assemblée puisqu'il passait le flambeau dès le lendemain à Francis Damay, élu par un conseil d'administration renouvelé.

Convivialité
Au fil des réunions cantonales et d'arrondissement, les membres de la section ont pu se retrouver et s'informer sur des sujets très divers : de la fiscalité aux questions de santé en passant par la prévention contre les vols, l'entraide, l'agro-alimentaire ou encore l'aide à domicile. Les sorties d'une journée et les voyages ont été aussi des occasions de rencontre. «Ce contact entre nous revêt une grande importance dans notre société individualiste. Maintenons-le, c'est très enrichissant», a commenté Francis Damay, secrétaire général de la section, en détaillant l'activité de la section au cours de l'année écoulée. Dans le même esprit, il a félicité tous ceux qui se sont engagés dans les conseils municipaux, les associations où ils font connaître le point de vue du monde agricole. «N'oublions pas que nous sommes les témoins et les gardiens du patrimoine foncier de nos communes», a-t-il souligné.

Retraites : des revendications
Si la convivialité à travers les activités proposées est un objectif de la section, comme l'a rappelé Francis Théron, l'action syndicale en est un autre tout aussi important. Même s'il y a des améliorations, la dernière en date étant l'octroi de la retraite complémentaire obligatoire (RCO) aux conjoints et aide-familiaux, la revalorisation des petites retraites est toujours d'actualité. Les revendications  portent sur plusieurs points : atteindre un minimum de 85% du Smic ; obtenir une bonification forfaitaire de la pension pour ceux qui ont élevé trois enfants au lieu d'un pourcentage ; relever de 2 000 euros le revenu fiscal de référence (10 633 € aujourd’hui) de sorte que les personnes ayants des petites pensions puissent être exonérées de divers prélèvements (taxe habitation...) ; remettre une demi-part aux veuves... Et qu'attend-on pour lancer une véritable prestation autonomie après avoir instauré depuis près de deux ans dans ce but une contribution sur les pensions ?
Les anciens exploitants estiment que cette amélioration des retraites pourrait également passer par une hausse de la cotisation des actifs pour la RCO, sans que cela soit toutefois prétexte à réduire la contribution des pouvoirs publics. «Le taux est de 3% en agriculture alors qu'il est le double chez les artisans», fait observer Francis Théron, appuyé par Jean-Paul Bizien : «nous disons aux actifs, préparez votre retraite, ne soyez pas frileux».

Recruter les nouveaux retraités
La dynamisation des sections départementales est une autre préoccupation des responsables nationaux des anciens exploitants. La Snae a fait des enquêtes pour mieux connaître leur fonctionnement, leurs besoins, leurs relations avec les jeunes agriculteurs. Aux dires de beaucoup, le recrutement des jeunes retraités n'est pas facile aujourd'hui. Nombreux sont ceux qui semblent vouloir couper les liens ou qui s'estiment «trop jeunes» pour adhérer à une section de retraités. «Il faut ménager des passerelles entre l'activité et la retraite. Il faut ouvrir nos sections, les jeunes attirent les jeunes», a plaidé Jean-Paul Bizien.
Un travail mené par la Snae avec les sections départementales a permis de segmenter l'approche de cette problématique : outre ce qui peut être fait en matière de transmission des exploitations aux jeunes, il y a les contacts qui peuvent être pris avec les actifs proches de la retraite ;  les attentes des nouveaux retraités plus attirés par des activités de découverte que par un engagement syndical immédiat ; «l'âge d'or» enfin, celui qui précède le cinquième âge, où l'on en profite pour se cultiver tout en ayant toujours le besoin de s'informer, rechercher, transmettre...

Avoir une bonne image de la retraite
«Nous sommes cent mille adhérents à la Snae, nous représentons le tiers des adhérents à la Fnsea. Mais on peut mieux faire sachant qu'il y a 1,5 million d'anciens exploitants en France», a souligné Jean-Paul Bizien, tout en faisant remarquer que si nombre de départements n'ont pas de section vivante, ce n'est pas le cas dans le Nord de la France et dans la Somme où la section est forte de 3 000 adhérents.
Pour conclure, Francis Théron a appelé les retraités à avoir une bonne image de la retraite. «C'est un temps où l'on peut avoir un sentiment d'exclusion, de laissé pour compte. On a certes fini sa vie professionnelle, mais ce n'est pas la fin de sa vie active. C'est le moment où l'on devient maître de son temps. Alors utilisez-le au mieux : militez, restez connectés, apprenez à bien vieillir...»

Savoir bien transmettre son patrimoine

Nous sommes tous concernés par la transmission du patrimoine et c'est une affaire qu'il faut bien préparer. C'est ce qu'est venue expliquer Me Bénédicte Thuliez, notaire, à l'assemblée des retraités de l'agriculture de la Somme. Elle a ainsi expliqué les solutions juridiques qui permettent d'opérer au mieux cette transmission, ne serait-ce que du point de vue fiscal. Elle a notamment conseillé la donation entre époux qui assure une bonne protection au conjoint survivant. La donation de son vivant aux enfants (simple ou partage) est également intéressante. Dans tous les cas, il importe de bien réfléchir au préalable aux enjeux et objectifs en fonction du contexte familial. «Une transmission réussie est une transmission qui s'anticipe», a-t-elle insisté. Son propos a vivement intéressé les participants qui n'ont pas été avares de questions.
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