Filière équine
La Trans’Henson, vitrine d’un élevage local en plein essor
Chaque automne, la Trans’Henson attire des milliers de spectateurs. Les centaines de chevaux emblématiques de la Baie de Somme, montés et d’élevage, réalisent leur transhumance vers l’Espace Équestre Henson-Marquenterre pour y passer l’hiver, en passant par la plage et les rues de Saint-Quentin-en-Tourmont. La dimanche 26 octobre, il s’agira de la 35e édition.
Chaque automne, la Trans’Henson attire des milliers de spectateurs. Les centaines de chevaux emblématiques de la Baie de Somme, montés et d’élevage, réalisent leur transhumance vers l’Espace Équestre Henson-Marquenterre pour y passer l’hiver, en passant par la plage et les rues de Saint-Quentin-en-Tourmont. La dimanche 26 octobre, il s’agira de la 35e édition.


Cent-trente cavaliers à dos de Henson et une centaine de chevaux d’élevage — poulinières et poulains de l’année, d’un et deux ans en liberté — quittent les polders de la Baie de Somme pour rejoindre l’espace équestre Henson-Marquenterre, en passant par le parc du Marquenterre et Saint-Quentin-en-Tourmont. Chaque année, cette transhumance, appelée Trans’Henson, est un spectacle inouï pour les spectateurs, qui s’y pressent par milliers. «L’année dernière, 1 900 personnes étaient au Parc du Marquenterre, et d’autres s’étaient positionnées dans le village. Ils étaient au moins trois-mille au total», avance Gaylord Franqueville, responsable de l’élevage. Cette année, il s’agit de la 35e édition, qui aura lieu dimanche 26 octobre.
Ce petit cheval «élégant et rustique», de couleur sable, né de croisements entre des chevaux Fjord et Selle français, est désormais l’emblème de la Baie de Somme. «La race est toute jeune, reconnue depuis 2003. Nous menons un gros travail de technique d’élevage et de génétique pour la faire progresser», assure Gaylord. Lui est un passionné d’élevage, formé dans les vaches laitières. «Je mène l’élevage des chevaux dans le même esprit que celui des vaches», assure-t-il.
Cette année, l’espace équestre compte cinquante-deux naissances. Un record, alors que la moyenne était jusqu’ici de trente à trente-cinq poulains par an. En comptant les élevages partenaires, quatre-vingts poulains sont nés cette année. «Nous avons fait un état des lieux complet de l’élevage. Les poulinières moins performantes ont été vendues pour le loisir, et nous avons conservé les jeunes femelles pour la reproduction. Nous regardons aussi de près la génétique de nos étalons.» Ils sont douze à assurer la monte naturelle du 1er mai au 30 juillet, comme l’impose le stud-book (registre d’élevage officiel).
L’alimentation des chevaux a aussi été repensée, avec comme base un fourrage de qualité. «La culture de l’herbe m’a toujours intéressé. Il est plus difficile de faire un bon foin que du blé», assure-t-il. Avec 500 hectares de prairies dont
330 ha fauchés, en zone humide et zones naturelles protégées, il a réalisé 700 t de foin cette année. «On est quasi-automne.» Depuis cette année, les poulinières sont aussi complémentées lorsque l’herbe des marais littoraux est moins riche. «Ça a porté ses fruits. Les poulinages se sont très bien passés, sans problème de délivrance, et elles ont toutes rempli ensuite.»
Un débourrage bien spécifique
Après la Trans’Henson, les équipes de l’espace équestre ont un planning d’hiver dense. Les poulains de l’année seront identifiés et sevrés. Ils passeront la saison en stabulation, alors que les mères rejoindront les pâtures sèches. Les jeunes d’un et deux ans seront manipulés, vaccinés et vermifugés. Pour les trente-quatre chevaux de trois ans, l’heure est au débourrage. Celui-ci est réalisé selon la méthode bien spécifique des «neurones croisés», lors d’un cursus de quatre semaines. «Chaque jeune se voit attitrer un cheval maître d’école. La relation mère-poulain est reproduite. Le licol du jeune est attaché à celui du maître d’école, et tout se fait par mimétisme : il apprend à accepter le tapis, puis la selle, et enfin le poids du cavalier. Il n’y a pas de confrontation entre l’Homme et le cheval.» Après ce premier cycle, les chevaux sont envoyés au centre équestre de Fort-Mahon pour un perfectionnement, où ils apprennent à tourner, avancer et s’arrêter en autonomie. La troisième étape se réalise au centre équestre de la Molière à Bercq. «Les chevaux sont orientés vers leur discipline de prédilection : attelage pour les plus costauds et francs, saut d’obstacles, dressage, loisir…» La plupart retourneront à l’Espace équestre Henson-Marquenterre pour la saison touristique des balades.
Du loisir et de la compétition
Le Henson se démarque de plus en plus par sa polyvalence. Ce cheval de loisir, réputé pour son sang-froid, s’illustre de plus en plus en compétition dans différentes disciplines : endurance, horse-ball, dressage, attelage, et même concours complet (triathlon de l’équitation, avec une épreuve de dressage, de saut d’obstacle et de cross). En 2024, Hyrra de Henson, jument de huit ans, a remporté une épreuve montée du Trophée des races reconnues, au Salon de l’agriculture. Deux Henson y représenteront la race cette année encore. Ce petit cheval séduit de plus en plus d’amateurs. Comptez un an d’attente avant de pouvoir devenir heureux propriétaire.
Le programme

1 : préparation des cavaliers et des attelages à l’espace équestre Henson-Marquenterre
2 : entre 9h et 10h, arrivée des spectateurs sur la butte du parc ornithologique du Marquenterre (2)
3 : 10h30 : rassemblement de l’élevage de chevaux Henson dans le parc du Marquenterre et déroulement de la Trans'Henson
4 : 11h45-12h : passage des troupeaux au carrefour du bout des crocs
5 : 12h-12h30 - poursuite de la Trans'Henson dans le village de Saint-Quentin-en-Tourmont
6 : 12h30-13h : arrivée des troupeaux à l'espace équestre Henson-Marquenterre
13h-17h : présentation de l’élevage, spectacles équestres, restauration, marché du terroir