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Via Lacta : le lait durable et multicritères est né

Absence d’OGM, prime au pâturage, bien-être animal et rémunération garantie des éleveurs font l’ADN de la démarche Via Lacta de la Prospérité fermière – Ingredia.

© AAP


Faire plus et mieux avec moins, c’est dans les grandes lignes le leitmotiv de la démarche Via Lacta dans laquelle s’est engagée il y a quelques mois la coopérative Prospérité fermière, en lien avec l’organisation Word Wildlife Fund (WWF). Fin de semaine dernière, au siège arrageois de l’entreprise, ses dirigeants sont revenus sur les engagements contenus dans cet accord entre la coopérative, ses éleveurs adhérents et l’association dédiée à la protection de l’environnement et au développement durable. Il s’inscrit dans une démarche de responsabilité sociale et environnementale (RSE) plus globale pour l’entreprise coopérative qui a choisi WWF pour l’accompagner dans l’identification des enjeux environnementaux et des actions à mettre en œuvre. Pour Samuel Bar, président de la Prospérité fermière, «le partenariat avec une association comme WWF nous permet d’aller plus vite». Dans le même temps, il prône la différenciation comme «un moyen de créer de la valeur ajoutée» ; celle qui manque encore trop souvent aux éleveurs pour vivre correctement de leur métier. «En tant que coopérative, notre rôle est de permettre à nos adhérents de capter une part de valeur ajoutée, mais aussi d’accompagner les changements de société», a-t-il défendu. La dimension internationale de l’ONG n’est pas non plus sans effet  : «Cela nous permet de profiter d’une aura internationale, et cela est très enrichissant, puisque certains de nos marchés sont aussi internationaux.» Intéressant pour la coopérative et sa filiale de transformation qui compte parmi ses clients de grands noms de l’industrie agroalimentaire mondiale.

Alternatives au soja et paturage
Les premières collectes de lait produit sous le cahier des charges Via Lacta sont réalisées depuis octobre. Pour la lancer, la Prospérité fermière a sélectionné parmi ses 1 500 adhérents un groupe de cent producteurs. En contrepartie d’une rémunération minimum garantie - 300 €/1 000 litres auquel s’ajoute une prime de 15 €/1 000 litres -, ceux-ci s’engagent à diminuer la part de soja dans l’alimentation de leur troupeau, au respect du bien-être animal, et à accorder à leurs animaux un temps et une surface de pâturage minimum. L’exigence d’une alimentation du troupeau sans OGM doit ainsi inciter les éleveurs à se fournir plus localement en colza et autres protéagineux. La coopérative explique d’ailleurs être en train d’expérimenter le toastage de féveroles pour compenser l’abandon du soja, l’intégration de tourteaux de colza produits localement dans la ration ou encore inciter ses adhérents à améliorer la productivité de leurs surfaces en herbe. WWF rappellera au passage que la culture du soja est l’une des principales causes de déforestation à travers le monde. L’amélioration de la productivité des pâtures est aussi incitée par l’obligation de fournir à chaque animal au moins 15 ares de pâturage, pendant au moins cent-soixante-dix jours. En période hivernale, les animaux doivent également être élevés sur paille, «ce qui assure aussi une meilleure qualité sanitaire des bâtiments», assure-t-on à la Prospérité fermière. L’objectif est de réduire de 65 % d’ici à 2018 la consommation de soja dans les fermes engagées dans la démarche Via Lacta, et de 90 % à l’horizon 2020.

Une demarche avant-gardiste
Hasard du calendrier, il se trouve que la collecte Via Lacta a démarré dans le même temps que celui qui a vu l’organisation des Etats généraux de l’alimentation. Samuel Bar y voit un signe  : «C’est du hasard, mais nous voyons bien qu’avec cette démarche, nous sommes totalement en phase avec les attentes des consommateurs. Les Etats généraux de l’alimentation montrent que les Français veulent une alimentation saine, durable, produite par une agriculture qui rémunère les agriculteurs».
Fixée pour le moment à 4 millions de litres, la collecte de lait suivant le cahier des charges Via Lacta peut encore sembler «modeste», selon Sandrine Delory. Pour la directrice de la Prospérité fermière et de sa filiale Ingredia, ce volume devrait néanmoins augmenter rapidement  : «Avec cette démarche, nous sommes à un tournant. Elle est exigeante, mais elle est aussi vertueuse, et c’est cela qui fait que nous y croyons avant d’autres.» Modeste également par sa taille si on la compare à d’autres, la Prospérité fermière assume une forme d’avant-gardisme  : «Nos clients sont des géants internationaux et nous devons sans cesse innover si nous voulons rester dans la course, détaille Sandrine Delory. Le contexte de concurrence forte et de globalisation de l’économie dans lequel nous sommes nous pousse à être rapide et à innover.»

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