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Lact’Union veut collecter plus de lait bio

Face à la demande croissante en lait bio, Lact’Union encourage ses producteurs à se convertir en bio.

© G. T.



La demande en bio se confirme, à tel point que les responsables de la coopérative laitière veulent absolument motiver des conversions en nombre chez ses associés coopérateurs. «C’est un challenge prioritaire pour l’année à venir», a expliqué Olivier Vermès, président de la coopérative Lact’Union, lors de l’assemblée générale qui a eu lieu le 1er juin, à Saint-Quentin. «Lors de la crise de l’ESB, et aujourd’hui le rejet des produits phytosanitaires, 70 % des Français se disent inquiets de ne pas réussir à se procurer une alimentation saine pour leur santé selon Ipsos», a commenté Béatrice Eon de Chezelles, ingénieur d’affaires à la direction de l’agriculture et de l’agro-alimentaire et des marchés spécialisés au Crédit agricole SA. «88 % des Français pensent que les produits bio sont meilleurs pour la santé avec une inquiétude toute particulière autour des OGM.» C’est pourquoi le «consommer autrement» est en progression constante. En 2010, 35 % des citoyens mangeaient des produits éco-labellisés, certifiés éthiques, locaux… Aujourd’hui, ils sont 51 %. Les produits bio qui ont la côte sont les fruits et légumes avec 78 %, les œufs 65 %, le lait 42 %, les fromages 40 %, les autres produits laitiers, yaourts, beurre… 37 %.
Face à l’énoncé de ces chiffres et à la demande qui continue de croître, les dirigeants de la coopérative espèrent convaincre leurs adhérents de produire du lait bio et entendent les accompagner dans leur démarche de conversion. «La ressource laitière est insuffisante face à la demande française. Seuls 2,5 % de la collecte nationale de lait est en bio, soit en 2018, 800 millions de lait. Si l’ensemble des demandes de conversion en bio en 2016 se concrétisent, il faudrait ajouter 203 millions de litres», a poursuivi Béatrice Eon de Chezelles, rappelant qu’il faut compter deux ans pour la conversion. «Mais attention, il est important de maintenir l’équilibre offre-demande pour maintenir un prix valorisé. Et attention également aux distributeurs qui s’accaparent le bio…», a-t-elle conclu, laissant la parole à trois éleveurs venus témoigner leur expérience en bio.

France, terre de lait pour rassurer le consommateur
Au-delà du bio, la coopérative entend, bien sûr, continuer sa production de lait de consommation. «Le lait liquide connaît une baisse régulière de sa consommation depuis près de trente ans (50 litres par an par habitant aujourd’hui, contre 74 litres à la fin des années 1980, soit une baisse de 30 % en trente ans). C’est aussi depuis peu le cas des produits laitiers ultra-frais», a constaté Olivier Vermès. La filière laitière est victime de la perte de confiance du consommateur dans la qualité même du produit, d’interrogations sur son origine, mais également victime du vieillissement de la population et des nouvelles habitudes de consommation. Pour répondre à ces nouveaux comportements, une multiplication des démarches d’identification est proposée : bien-être animal, protection de l’environnement, durabilité de la production, alimentation des vaches… «Certes, nous devons répondre à la demande du marché, mais en même temps demeurer compétitifs sur les marchés internationaux. Or, la segmentation de l’offre nécessite une réorganisation de l’amont et de l’aval dont les coûts non négligeables devront être répercutés impérativement à nos clients.» Afin d’éviter la profusion d’offres alternatives en dehors du cadre réglementaire et in fine concurrentes entre elles, la filière laitière s’engage à créer le socle de référence «France, Terre de Lait» pour tous les produits laitiers et déployer une démarche de responsabilité sociétale. «Cette montée en gamme est une partie de la solution pour sortir de la banalisation du produit, mais elle n’empêchera pas la guerre des prix sur des filières dont la consommation s’érode.» Et de poursuivre : «le plan de la filière laitière issu des Etats généraux de l’alimentation traduit l’ambition d’une France laitière compétitive et attractive, mais demeure trop concentré sur le marché en occultant la dynamique mondiale, ce que nous regrettons. Ce plan doit également définir un cadre interprofessionnel qui crée des conditions de négociations commerciales plus transparentes, réactives et équitables tout en s’inscrivant dans le cadre du droit de la concurrence. L’objectif prioritaire de ce plan de filière est bien la juste rémunération des éleveurs. Et nous prenons en compte ces enjeux sociétaux qui concernent tous les acteurs de la filière, et aussi les opportunités commerciales qui se présentent à nous. L’une de nos ambitions est de profiter de la dynamique mondiale des produits laitiers en poursuivant notre développement au grand export. Pour accroître la valeur ajoutée, notre groupe poursuit sa stratégie de diversification, à la fois en termes de nouvelles technologies, de recherche et développement et d’exigence qualité».

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