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L’agriculture à l’heure de la «Big data»

Les techniques de gestion de données en grand nombre commencent à gagner l’agriculture. Associées à des équipements tels que les drones et les capteurs, ils devraient permettre de respecter davantage l’environnement sans sacrifier la productivité agricole.

Michel Griffon, président de l’association pour l’agriculture écologiquement intensive : «l’information devient à son tour un élément clé des rendements».
Michel Griffon, président de l’association pour l’agriculture écologiquement intensive : «l’information devient à son tour un élément clé des rendements».
© Costie Pruilh

«L’intensification écologique va se traduire par la nécessité d’une plus grande précision dans la gestion des terres ou des troupeaux», explique Michel Griffon, président de l’AEI (association pour l’agriculture écologiquement intensive) qui tenait ses entretiens 2015 à Angers les 4 et 5 mars. Une plus grande précision, cela signifie que l’information va devoir s’affiner et se multiplier. D’où l’importance que ces entretiens ont accordé à la gestion des données en grand nombre, dite aussi «Big Data».
En Ouganda, à l’initiative de la fondation Grameen, des chefs de village sont équipés de téléphones PDA satellitaires. Ils reçoivent des informations sur la météo et les menaces sur les récoltes qu’ils transmettent aux villageois et en échange ils transmettent des infirmations sur la situation de leur récolte, l’eau, etc. Ces multiples données permettent de les conseiller dans la gestion des troupeaux et des récoltes et donc d’améliorer leur efficience. En Irlande, raconte par ailleurs Michel Griffon, des informations multiples sur les prairies et leur état a permis, lors d’une expérimentation, de faire évoluer les clôture afin de déplacer les troupeaux de bovins vers les parcelles les plus riches. Gain de productivité laitière : 15 à 20%.
Demain, grâce à des capteurs biométriques sur les bovins, poursuit Michel Griffon, il sera peut-être possible d’adapter l’alimentation à la configuration de chaque bovin. D’ores et déjà, à entendre Gilles Babinet, des capteurs permettent de déceler une poussée de fièvre sur une vache laitière, préfigurant peut-être une mammite à soigner préventivement.

Des stocks en flux
«Il ne faut pas faire de promesse qu’on ne pourra tenir», prévient cependant Christiane Lambert, vice présidente de la Fnsea, toujours attentive à ces nouvelles opportunités technologiques. Mais la Big data, ce n’est pas de la science fiction.
De nombreuses entreprises se sont créées dans ces domaines, tant dans les équipements que dans la gestion de données. Le principe de base est de transformer des stocks de données en flux. Un agriculteur reçoit une information ou un conseil et en échange envoie une information à son tour. Elle peut être personnalisée ou anonyme, voire envoyée sous pseudonyme. Agrégées, ces informations permettent à leur tour de délivrer des préconisations. reste à spécifier la nature juridique de ces données, leur caractère confidentiel, opposable ou non.

Monsanto vendeur de données
L’opportunité fait saliver bon nombre d’industriels. Monsanto, qui a récemment fait l’acquisition d’une société de traitement de données sera-t-il demain un vendeur de données plutôt que d’agrochimie. Ou, plus sûrement des deux ?
Mais pour Michel Griffon, la nécessité d’une très brande précision dans la conduite des parcelles implique forcément une démarche de cette nature si on veut associer rendement et écologie. En effet, toute l’agriculture s’est développée sur le principe de la concentration des exploitations et de l’agrandissement des parcelles. Si l’on ne peut ou ne veut pas remettre en cause cette tendance, il faut trouver des techniques de suivi détaillé des surfaces. «On a agrandi les parcelles, dit-il, et pourtant il faut des traitements différenciés : c’est une des clés de la productivité et de l’écologie». Donc, «l’information devient à son tour un élément clé des rendements».
«Je n’ai jamais vécu une période aussi favorable à l’agriculture alors que les agriculteurs eux mêmes doutent», constatait Jean-Marie Séronie, conseiller du réseau CerFrance.

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