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L’asperge vendue en direct se porte bien

Une crise conjoncturelle ? Pas pour les asperges de la Somme vendues en direct, fraîchement cueillies depuis cette semaine.

Arnaud et Margaux Gombart, à Sancourt, ont cueilli leurs premières asperges le 10 avril. Il les vendent via un système de drive.
Arnaud et Margaux Gombart, à Sancourt, ont cueilli leurs premières asperges le 10 avril. Il les vendent via un système de drive.
© D. R.

Des pâtes et des boîtes de conserve, plutôt que des produits frais. Le comportement des consommateurs au début du confinement a provoqué une vraie crise conjoncturelle pour de nombreux produits de saison, comme les asperges. Dans la Somme, la plupart des producteurs vendent en direct, et échappent à cette mauvaise passe.
Chez Arnaud et Margaux Gombart, au hameau de Toulle, à Sancourt, la cueillette a démarré le 10 avril et leur fidèle clientèle était au rendez-vous. «D’habitude, nous vendons à l’intérieur de la cour. Cette année, pour respecter les règles sanitaires, nous demandons aux gens de passer commande, et nous avons mis en place un service de drive devant la ferme», précise Margaux.
Des problèmes de main-d’œuvre ? «Nos trois saisonniers locaux, qui travaillent avec nous chaque année, ont accepté de venir travailler malgré le confinement. Nous leur avons fourni des masques et des gants.» Chaque après-midi, les asperges cueillies le matin sont donc directement déposées dans le coffre de la voiture, pour un montant de 7,50 € le kg, alors que certains supermarchés affichent un prix de 14 €/kg. «Tous les ans, nous les vendons au même prix, parce que nous estimons qu’il est juste.»
Aux Délices du jardin d’Ainval, à Grivesnes, on joue aussi le jeu du «juste prix». Les asperges y sont cueillies depuis le 14 avril, même si cette activité est en perte de vitesse, car coûteuse en main-d’œuve. «Nous en cultivons 80 ares, contre 3 ha il y a quelques années. On les vendait 35 francs avant, et désormais 6,80 en moyenne, soit la même chose, expose Sophie Picard. Mais nous voyons à long terme, en misant sur la fidélisation de nos clients.»
La famille Picard vend aussi ses asperges en direct. «Depuis dix ans, nous vendons à la Ruche qui dit oui, à Longueau et à Amiens dans la Somme, et dans plusieurs villes de l’Oise, confie Sophie. Son succès, pendant cette période de crise, est tel que ses ventes compensent largement les marchés que nous ne pouvons plus faire pour cause de fermeture ! Heureusement que cette structure est là, elle nous permet de vivre.»
Une partie de la production est également vendue à la ferme, qui a connu une «véritable invasion», les premiers jours de confinement. «Nous sommes enfin récompensés de nos efforts, dans ce triste contexte. Mais les gens manquent parfois de respect. Nous avons vu débarquer des personnes exigeantes, qui réclamaient des tomates en mars… Espérons que cette période les fasse réfléchir, pour que notre reconnaissance perdure

Frileuse asperge
2020 sera-t-elle une bonne année de production pour l’asperge ? Il faudra attendre la fin de la saison, vers le 15 juin, pour tirer le bilan. Mais une ombre se dresse au ta-bleau : les gelées matinales. Ce 15 avril, Arnaud et Margaux Gombart annonçaient d’ailleurs sur leur page Facebook que les asperges n’avaient pas poussé à cause des températures trop froides. «Nous ne prenons plus aucune commande pour cette semaine et vous demandons de nous recontacter à partir de lundi», ont-ils écrit. Pas de quoi compromettre la saison cependant.

L’asperge nationale sort de la crise

Le 20 mars, le réseau des nouvelles des marchés (RNM, piloté par FranceAgriMer), déclarait l’état de crise conjoncturelle pour l’asperge. En cause : les Français boudaient les produits frais. Mais deux semaines plus tard, «la situation s’est radicalement inversée», affirme l’animatrice de l’AOPn Asperges de France Astrid Étèvenaux. «Nous sommes presque passés d’une sur-offre à une sous-offre, les actions mises bout à bout ont porté leurs fruits», explique-t-elle, en faisant référence au soutien des GMS et au plan de communication mis en action par l’interprofession. «Toutefois, on observe une certaine inertie chez les producteurs qui doivent sortir du volume alors que, jusqu’à présent, ils ont été contraints de les limiter», observe-t-elle. Côté valorisation, la situation s’améliore également, car les prix de première mise en marché commencent à dépasser le seuil de déclenchement de crise. Ainsi, le 2 avril, l’asperge blanche en vrac du Sud-Ouest (catégorie 1, + de 22 mm) affichait une cotation de 6,50 €/kg au RNM, contre 6 €/kg le 19 mars. Néanmoins, «le manque de visibilité est certain», tempère Astrid Étèvenaux.

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