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L’avenir des terminaux fait débat

Les nouvelles technologies embarquées séduisent, mais interrogent également les constructeurs. Jusqu’à quel point ? Simon Loquais, responsable produit chez Claas et Antoine Brissart, responsable produit chez Fendt nous livrent leur analyse.

© Claas-Fendt


Le grand terminal multifonctions, compatible isobus, regrou­pant l'ensemble des affichages dans la cabine, est-il amené à se généraliser ?
Simon Loquais :
Claas propose le contrôle de ses machines par l'ordinateur de bord Cebis et le pilotage de toutes ses fonctions optionnelles : guidage, isobus et caméra sur son Terminal S10. Posséder un seul et unique terminal en cabine n'est sans doute pas la solution la plus adaptée aujourd'hui, étant donné qu'il est difficile de faire cohabiter de manière fonctionnelle quatre fonctions sur un terminal. De plus, les terminaux Claas S10 peuvent passer d'un engin à l’autre en quelques minutes, lorsqu'en saison il faut parfois alterner entre moisson et déchaumage ou en cas de panne de tracteur.

Antoine Brissart : C’est la tendance. De plus en plus de clients ne souhaitent plus multiplier les boîtiers en cabine. Le tout devient difficile à monter, à utiliser et obstrue la visibilité.
Les cas typiques : le combiné de semis avec le terminal tracteur, le terminal du semoir et le boîtier d’autoguidage ; le pulvérisateur avec le terminal du tracteur, celui du pulvérisateur, le boîtier de coupures de tronçons et la barre de guidage ou bien encore l’épandage de lisier avec le terminal du tracteur, le boîtier de la tonne, l’autoguidage, voire le télégonflage, la caméra et le GPS routier ; etc.
Aujourd’hui, nous vendons de plus de tracteurs autoguidés avec des retours sur le «tout intégré» très positifs. Les options comme la coupure de tronçons sur machines isobus sont très demandées. Le problème réside plutôt dans le fait que les outils isobus existent depuis longtemps, mais restent peu répandus.
La réduction du nombre de terminaux en cabine va donc prendre encore du temps. Surtout quand on sait que certains constructeurs n’ont toujours pas de solution isobus dans leur gamme de produits.

La commande tactile répond-elle à toutes les utilisations ? Quelles sont les alternatives (commandes vocales...) ?
S.L. :
Depuis plusieurs années, Claas se détache des autres constructeurs et de la stratégie qui tend vers le 100 % tactile. Il est impossible d'être précis sur route ou dans les champs avec ce type de technologie. Pour répondre aux besoins des agriculteurs nous proposons, sur le terminal Cebis, une combinaison molette/bouton «échap» pour accéder à tous les menus, ainsi qu’une touche «Direct Access» qui permet de retourner à la dernière fonction utilisée de la machine.
Sur notre terminal S10, nous avons pourtant fait le choix du tactile pour ce qui concerne le paramétrage du boîtier en statique. Au champ, l’utilisateur se servira des six boutons pour piloter la machine isobus ou lancer l’autoguidage, grâce au joystick multifonction.
Les alternatives les plus intéressantes aujourd'hui ne sont pas forcement orientées vers "comment accéder rapidement à un réglage ?", car l'idéal reste encore, à l’image de nos moissonneuses-batteuses, que les réglages s’ajustent automatiquement, ou qu’ils soient établis depuis l'ordinateur de l’exploitation, via la télémétrie.

A. B. : La commande tactile se généralise pour sa rapidité de navigation et sa simplicité d’utilisation. Elle est également très appréciée car elle rappelle un objet bien connu que l’on utilise tous les jours : le smartphone. De plus, les alternatives, telles que les commandes par touche, sont dépassées, même si on les trouve encore dans beaucoup de cabines.
Les commandes vocales pourraient être intéressantes à condition que les bruits soient correctement filtrés, surtout dans une cabine de tracteur. Je reste tout de même sceptique pour l’instant, lorsque l’on constate la qualité des conversations téléphoniques en bluetooth. On retrouve le même problème avec les commandes vocales de smartphone et dans un tracteur, avec la turbine de semoir activée, j’ai peur que les commandes vocales soient mal interprétées par les consoles. Il faudra d’abord fiabiliser la technologie avant qu’elle puisse fonctionner à 100% dans le milieu agricole.
Cependant, les commandes tactiles ont une limite : elles s’avèrent être difficiles d’utilisation, lors de réglages de précision via des curseurs. Le recours à un clavier tactile ou des touches est alors intéressant.

L'avenir des terminaux passe-t-il par les tablettes de plus en plus performantes et beaucoup moins onéreuses ?
S. L. :
Claas a prouvé récemment qu'il maîtrisait parfaitement le pilotage de l'isobus, grâce à l'iPad avec l'application UT'APP. Proposant du matériel à des professionnels, nous nous devons de créer des systèmes qui s'adaptent aux exigences de nos clients et non pas l’inverse, simplement pour une diminution du coût de production.
Les tablettes ont donc ouvert la voie à de nouvelles conceptions simples et intuitives des terminaux.

A.B. : Il est un peu tôt pour se prononcer. Il faudra attendre les premiers retours utilisateurs. L’interface tablette peut être une alternative intéressante. L’enjeu est de taille : la stabilité du système d’exploitation va être primordiale.
Aujourd’hui, un PC ou une tablette buggue plus souvent qu’un boîtier de semoir ou de pulvérisateur. Par ailleurs, je sens encore quelques réticences des clients à confondre outil du bureau et matériel embarqué.
Enfin, la compétition effrénée entre les constructeurs de tablettes ne permet pas, à l’heure actuelle, une réelle solution standardisée. À titre d’exemple, pour son Ipad, Apple a déjà rencontré de nombreux problèmes de compatibilité d’application à chaque nouvelle version de son système d’exploitation I0S, laissant généralement sur le carreau l’exploitation d’applications vieilles d’à peine 3 ans.

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