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Le blé français va battre son record d’exportation

FranceAgriMer a publié le 11 mars son nouveau bilan prévisionnel pour la campagne céréalière 2019-2020. Concernant le blé tendre, l’organisme public mise désormais sur un objectif de ventes vers les pays tiers de 12,7 millions de tonnes (Mt) contre 12,6 Mt attendus le mois dernier.

Près de 21 Mt de blé tendre devraient avoir quitté l’Hexagone d’ici au 30 juin.
Près de 21 Mt de blé tendre devraient avoir quitté l’Hexagone d’ici au 30 juin.
© J.-C. Gutner

Au total, près de 21 Mt de blé tendre devraient avoir quitté l’Hexagone d’ici au 30 juin, un nouveau record depuis la campagne 2015-2016 (20,55 Mt). Au 1er mars, les embarquements cumulés s’élevaient déjà à 7,94 Mt, en hausse de 40 % par rapport à la campagne précédente à la même date. Avec 45,6 % des achats, l’Algérie restait toujours notre premier client, devant l’Afrique subsaharienne (21,6 %) et le Maroc (13,7 %).
Plus spectaculaire est la progression des expéditions vers la Chine qui ont été multipliées par six en un an à 762 000 t. «Au rythme actuel, les achats chinois de blé tendre pourraient avoisiner en fin de campagne 1,2 Mt», précise Marc Zribi, chef de l’unité «grains et sucre» de la direction Marchés, études et prospective de FranceAgriMer.

Interrogations sur les disponibilités de blés russes
Pour les quatre mois de campagne qui restent, le marché s’interroge sur les disponibilités russes, en retrait de 21 %, fin février, par rapport à la campagne dernière, les exportations de la Russie s’affichent à 23,2 Mt pour un objectif officiel de 35 à 36 Mt. Y aura-t-il un rebond à la faveur d’un regain de compétitivité face aux blés français ? Les marchés de l’Afrique de l’Ouest où la France a retrouvé des parts de marchés perdues suite à la campagne 2016-2017 seront un des enjeux majeurs de cette fin de campagne. Quant à l’impact du coronavirus sur les transactions mondiales de blé tendre, il est impossible à ce jour à mesurer, selon FranceAgriMer. Sur le marché français, l’organisme public a une nouvelle fois ajusté à la baisse ses prévisions d’utilisation par les fabricants d’aliments du bétail (Fab) à 5,1 Mt (- 100 000 t par rapport au mois dernier). Autre poste du bilan modifié depuis le mois de février : la collecte, majorée de 63 000 t à 35,91 Mt. Au final, FranceAgriMer a alourdi à la marge le stock de fin de campagne du blé tendre de 8 000 t à 2,45 Mt. Pour le blé dur, le stock de report est désormais attendu à 63 000 t (+ 6 000 t en un mois). La collecte a été révisée à la hausse de
16 200 t à 1,51 Mt. Autre ajustement : les exportations de semoule et de farine ont été portées à 105 000 t (+ 10 000 t).
Les prévisions d’exportations vers les pays de l’UE (1 Mt) et les pays tiers (220 000 t) sont inchangées, dans l’attente de mieux expertiser les impacts du Covid-19 sur les échanges (notamment sur l’Italie).Stock de report d’orge attendu en baisse, celui du maïs en hausse. À quatre mois de la fin de la campagne, la France est toujours bien positionnée sur le marché des orges. Tirées par une bonne demande nord-communautaire, les exportations vers nos partenaires européens sont prévues en hausse de 108 000 t à 3,79 Mt.
Deux autres postes du bilan varient en un mois : la collecte qui baisse de 26 000 t à 11,48 Mt et les importations qui progressent de 5 000 t à 65 000 t. Les prévisions de ventes vers les pays tiers sont stables à 3,5 Mt. Si les deux principaux clients de la France (Arabie saoudite et Chine) étaient de nouveau absents aux achats en février, FranceAgriMer note un export dynamique vers l’Algérie avec 137 500 t embarquées et le Maroc (87 500 t). Le stock de fin de campagne, pourrait, dans ces conditions, s’alléger de 126 000 t à 1,84 Mt, niveau supérieur à la moyenne quinquennale (1,27 Mt). En revanche, le stock de maïs au 30 juin pourrait grossir de 61 000 t
à 2,67 Mt. Si la collecte est quasiment identique d’un mois sur l’autre à 10,3 Mt, d’autres postes du bilan bougent. Suite à l’annonce de problèmes techniques rencontrés par une unité de production (FranceAgriMer n’indique pas laquelle), l’utilisation par le secteur de l’amidonnerie a été revue en baisse de 100 000 t à 2,05 Mt. Après la hausse des mises en œuvre annoncées en début de campagne d’une usine du Sud-Ouest, l’estimation du débouché alcool a été minorée de 40 000 t à 540 000 t en raison, une fois encore, de problèmes techniques. En revanche, les utilisations par les Fab sont prévue en progression de 100 000 t à 2,65 Mt, car le maïs se montre plus compétitif que le blé tendre. Enfin, du fait des incertitudes sur les flux italiens, FranceAgriMer a réduit de 15 000 t à 3,75 Mt ses prévisions d’exportations vers l’UE.

Sortie poussive des blés et orges d’hiver
Difficile de dire pour l’instant si les prochaines moissons seront bonnes, mais l’hiver doux a permis aux céréales en place de rattraper le retard d’une semaine enregistré au moment de l’implantation des cultures. La majorité des plantes semées à l’automne dernier était, début mars, en fin de tallage. Certaines parcelles avaient déjà atteint le stade épi 1 cm. FranceAgriMer affiche des blés tendres jugés comme bons à très bons à hauteur de 65 %. Une moyenne qui cache des disparités selon les régions, explique Catherine Cauchard, chef de projet Céré’Obs, le service de suivi en ligne de FranceAgriMer : «Il y a une grosse différence selon un gradient Est-Ouest. En Champagne, par exemple, l’état des cultures est bon à très bon pour 80 % des parcelles alors que sur la façade atlantique, très arrosée cet hiver, on est en dessous de
50 %.» Au 2 mars, 33 % des semis d’orges de printemps avaient été réalisés. Les pluies ont considérablement retardé les travaux des préparations des sols. Si les conditions météos ne s’arrangent pas dans les prochains jours, toutes les orges de printemps ne pourront être semées à temps. Selon Benoît Piètrement, président du conseil spécialisé grandes cultures de FranceAgriMer, les céréaliers devraient majoritairement se tourner vers le maïs pour les remplacer.

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