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Le cœur de gamme, une solution gagnant-gagnant

Auprès des producteurs de Vendée, le 24 août, les présidents de la FNB et de la FNSEA ont mis en avant la démarche «Cœur de gamme», pour une meilleure valorisation de la viande bovine dans la grande distribution.

Xavier Beulin et Jean-Pierre Fleury devant les éleveurs de Vendée, à Saint-Martin-des-Noyers, le 24 août dernier.
Xavier Beulin et Jean-Pierre Fleury devant les éleveurs de Vendée, à Saint-Martin-des-Noyers, le 24 août dernier.
© AAP


Si 2016 s’est avérée désastreuse pour la majorité des productions agricoles, le marasme des filières animales était déjà profond en 2015. Touchée en plus par les conséquences de la crise laitière et l’afflux de vaches de réformes sur le marché, la filière viande bovine doit absolument se renouveler pour sortir de la crise et redonner espoir à de nombreux éleveurs au bord du gouffre. Le 24 août, à Saint-Martin-des-Noyers, en Vendée, le ton n’était pas aux lamentations, mais aux revendications : les éleveurs allaitants se sont réunis autour de Jean-Pierre Fleury, président de la Fédération nationale bovine (FNB) et de Xavier Beulin, président de la FNSEA, pour mettre en avant leurs exigences et dresser des perspectives.
La situation difficile exige des mesures d’urgence : retrait de la consommation des animaux en état d’engraissement, mise en place d’un dispositif de régulation, par les éleveurs, des sorties exploitations des femelles allaitantes, approvisionnement des établissements publics en viande française uniquement, développement d’une politique d’export basée sur la valeur. L’accompagnement des éleveurs en crise, par un financement optimisé ou des dispositifs de soutien, fait également partie des demandes incontournables de la profession. A plus long terme, les éleveurs défendent néanmoins une nouvelle logique de filière, ga­gnant-gagnant avec les distributeurs.

Remettre la qualité à l’honneur
«Nos produits sont notre fierté. Pourquoi certains en tireraient de la valeur, mais pas les producteurs ?», demande ainsi Xavier Beulin. C’est dans cet esprit que la démarche Cœur de Gamme a été lancée il y a quelques mois par la FNB (voir encadré). Pour Jean-Pierre Fleury, il faut impérativement en faire une nouvelle norme de qualité.
Actuellement, en grandes surfaces, la commercialisation de la viande bovine se caractérise par une forte indifférenciation des produits, avec de la viande issue de vache de réforme au même niveau que la viande issue de races allaitantes.
Une segmentation des produits, de l’entrée de gamme au premium en passant par le cœur de gamme, permettrait une meilleure compréhension et, surtout, une meilleure valorisation des races à viande auprès de consommateurs souvent déçus par la viande bovine et en demande de signes de qualité.
Pour les éleveurs, il s’agit d’un véritable levier d’inversion de la logique commerciale au sein de la filière, aujourd’hui entraînée par une logique de prix bas et de perte de valeur. Si, pour le moment, seul Système U semble jouer le jeu, la FNB pousse la discussion auprès des enseignes de la grande distribution et incite les éleveurs à négocier auprès des magasins sur le terrain.
Quoi qu’il en soit, les éleveurs ont bien l’intention de reprendre la main dans la valorisation de leur production. Les former à cette négociation fait d’ailleurs partie des treize exigences de la FNB et de la FNSEA pour passer la crise et construire l’avenir.

La démarche Cœur de gamme
La démarche Cœur de gamme vise à revaloriser la viande bovine issue de races allaitantes dans les rayons de la grande distribution, une production dont le prix est actuellement indexé sur celui de la vache P (qualité la plus basse, généralement issue du troupeau laitier). Par le biais d’une charte, le distributeur s’engage ainsi à différencier le cœur de gamme des autres produits, comme les premiers prix (viande provenant de vaches de réforme) ou le premium, qui bénéficie de labels spécifiques (Label Rouge, AOP, etc.). L’éleveur obtient en moyenne 1 € supplémentaire par kilogramme de viande, un complément qui lui permet de couvrir l’augmentation des coûts de production, et s’engage en contrepartie à respecter un cahier des charges précis (âge des animaux, poids de carcasse, conformation et l’état d’engraissement, bonnes pratiques…).

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