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Agronomie
Le GIEE du plateau picard avance sur les techniques pour des sols vivants

Ce 5 décembre à Beauvoir-Wavans (62), des actions d’agriculteurs en faveur de la vie des sols étaient mis en avant, à l’occasion de la journée mondiale des sols qu'organisait le Symcea*. La Chambre d’agriculture de la Somme présentait notamment les essais d’implantation de cultures industrielles en ACS, par les agriculteurs du GIEE Sols vivants plateau picard.

En terre de craie, le pré-buttage permettrait un meilleur ressuyage au printemps.
En terre de craie, le pré-buttage permettrait un meilleur ressuyage au printemps.
© CA80

Pour réussir la culture de pommes de terre fécule en terres blanches, non irriguées, la problématique est de conserver l’humidité dans les buttes. C’est ce qui a poussé Emmanuel Deffontaines (Bertangles) l’un des agriculteurs du GIEE Sols vivants plateau picard, à tester le pré-buttage d’automne. «Dans ce type de sol, la technique se justifie. L’essai consistait à créer des références et à identifier les critères de réussite», présente Jérôme Tellier, conseiller agronomie à la Chambre d'agriculture de la Somme, ce 5 décembre à Beauvoir-Wavans (62), lors de la journée mondiale des sols qu'organisait le Symcea*.

Le pré-buttage d’automne consiste à façonner des buttes de pommes de terre et y implanter un couvert à l’automne, afin de structurer le sol durant l’hiver et de bouleverser le moins de terre possible au printemps, à l’implantation de la culture de pommes de terre. Pour ce GIEE, les espèces choisies pour le couvert ont été adaptées à la date de semis tardive, soit de la moutarde blanche et de la phacélie. «L’enjeu est d’obtenir une bonne implantation du couvert pour qu’il puisse maintenir les buttes tout l’hiver.»

Trois techniques ont été comparées. Celle du non-labour-TCS, avec un premier déchaumage profond (chisel), puis le semis de couvert, et à nouveau du chisel le 16 janvier, puis un glyphosate pour détruire le couvert le 20 mars. La plantation s’est faite de manière classique, avec une préparation préalable. La deuxième est celle des pré-buttes maintenues, avec deux passages de Chisel, puis la formation des pré-buttes, et un glyphosate pour détruire le couvert le 20 mars. La plantation a été faite dans la butte cette fois. La troisième modalité est celle des pré-buttes avec reprise au printemps. Il s’agissait de deux passages de Chisel, du pré-buttage, d’un glyphosate pour détruire le couvert le 20 mars suivi d’un passage de herse rotative. La plantation était faite de manière classique.

Planter en direct dans la pré-butte

Résultat : en 2024 comme en 2025, aucune différence significative de rendement n’est constatée entre les modalités. Celle du pré-buttage avec reprise au printemps est toujours un peu en-dessous néanmoins (environ -3 t/ha), mais la modalité de plantation avec des pré-buttes d’automne et plantation en direct obtient un rendement similaire à la plantation en TCS en moyenne. Emmanuel Deffontaines, qui s’est dit «surpris par l’efficacité des pré-buttes sur le ressuyage de la terre», veut parfaire la technique, avec plus de terre sur la butte et l’implantation de deux couverts différents, sur et entre les buttes.

Jérôme Tellier prévient cependant : «cette technique est moins adaptée aux sols limoneux, car ce type de sol se réchauffe moins vite, et cela peut être accentué par le couvert.» Le pré-buttage peut aussi causer un phénomène de lissage. «Si le sol n’est pas retravaillé au printemps, on obtient des boulettes de terre à la récolte, et donc de la tare-terre.»

Des betteraves semées au strip till

Des essais de semis de betteraves au strip till ont aussi permis aux agriculteurs du GIEE Sols vivants plateau picard de créer des références de cette technique en terres de limon argileux. Bernard Mercier, agriculteur à Candas, pratique désormais le strip till régulièrement. «Ce qui fonctionne le mieux est de travailler la ligne de semis deux fois. Une première fois à l’automne dans le couvert, assez profond, avec une dent de 22 cm pour bien travailler la structure en profondeur et dégager la paille de la ligne de semis», explique Jérôme Tellier. Le deuxième passage de strip till se fait au printemps, sur le même rang, avec un disque gaufré ou la dent en fonction des conditions météo. Il s’agit de réaliser un travail superficiel, à environ 5 cm, pour préparer le lit de semences. «Sans ce deuxième passage, dans ce type de sol, on obtient des betteraves fourchues et une perte de rendement.» En limon, un seul passage au printemps (avec une dent gaufrée) peut être envisagé.

* Syndicat mixte Canche et Authie.

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Vers l’agriculture de conservation bio avec Abac

L’Orbis, de Roll’n’Sem, semble efficace dans gestion du ray-grass.

Réduire le travail du sol et se passer d’herbicide ? C’est tout l’enjeu du projet Abac (Agriculture biologique et agriculture de conservation), piloté depuis 2019 par l’Apad 62, Bio en Hauts-de-France et la Fredon Hauts-de-France. Celui-ci était présenté lors de la journée mondiale des sols, le 5 décembre à Beauvoir-Wavans (62). «L’objectif, c’est d’atteindre zéro phyto en ACS», résume Angélique Abraham, chargée de mission à l’Apad. Pour acquérir des références, le projet est notamment doté d’une parcelle pluriannuelle d’essais. Ces tests ont pu mettre en avant l’intérêt de l’Orbis, de Roll’n’Sem, dans la gestion du ray-grass. L’outil est équipé de deux rangées de disques inclinés et orientés en opposition, qui glissent sur le sol pour arracher les jeunes plantules ou écorcher et lacérer les adventices plus développées, afin de les affaiblir et de les faire se dessécher. D’autres outils sont aussi testés dans la parcelle, comme un semoir à double disques (Weaving GD6000T), un semoir à dents avec T inversé (Simtech T SEM 300), un semoir typé TCS (Vaderstaad Rapid 300), et une fraise rotavator, chacun adapté à une approche spécifique du travail du sol ou de l’implantation.
Le projet Abac multiplie les leviers pour atteindre la réduction d’herbicides en ACS : double culture dans un système TCS, couverts innovants, travail en bandes dans un système Strip-Till avec couvert permanent… «Pour nous aiguiller ou nous conforter dans la prise de décision et l’orientation des essais, nous disposons d’un comité scientifique, composé de l’Inrae, Arvalis, Ecodyn, Greenotech, le Craw et d’agriculteurs des différents réseaux», ajoute Angélique Abraham.

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