Betteraves
Le groupe coopératif sucrier Cristal Union poursuit sa décarbonation
La coopérative Cristal Union a annoncé le 10 décembre dans une conférence de presse qu’elle allait amplifier la rémunération de ses coopérateurs qui s’engagent dans la voie de la décarbonation, avec Cristal Vision Empreinte zéro.
La coopérative Cristal Union a annoncé le 10 décembre dans une conférence de presse qu’elle allait amplifier la rémunération de ses coopérateurs qui s’engagent dans la voie de la décarbonation, avec Cristal Vision Empreinte zéro.
« Après nos outils de transformation, nous allons nous attaquer plus sérieusement à nos outils de production de matière première », a en substance déclaré Xavier Astolfi, directeur général de la coopérative sucrière Cristal Union. En effet, si les objectifs de décarbonation (Scope) sont sur le point d’être achevés en Scope-1, il « faut porter l’effort sur le Scope 3, autrement dit la matière première », a ajouté Xavier Astolfi.
Pour ce faire, Cristal Union qui ambitionne la neutralité carbone en 2050, a développé Cristal Vision Empreinte zéro, une « démarche globale, concrète, mesurable et certifiée de durabilité », a souligné William Huet, directeur agricole de la coopérative. « Nous sommes déjà engagés dans la voie de la décarbonation depuis 2015 Cristal Vision, un référentiel agricole qui répond aux standards les plus exigeants en matière de durabilité », a-t-il ajouté.
Cristal Vision Empreinte zéro se situe dans le prolongement de cette stratégie orientée sur le Scope 3. « L’objectif est que les agriculteurs partent d’un même référentiel, unique, et que chacun puisse progresser à son rythme », a précisé le directeur agricole. L’engagement renouvelé annuellement dans cette démarche contraint les agriculteurs à des tests et des contrôles réguliers. D’ores et déjà 900 d’entre eux ont validé leur participation, soit 10 % des coopérateurs de Cristal Union qui encourage l’agriculture régénérative (ou régénératrice).
Prime : +1,5 euro/tonne
Le diagnostic carbone de l’exploitation s’effectue en une vingtaine de minutes grâce à un outil digital développé par MyEasyFarm. Celui-ci permet à l’agriculteur d’entrer ses types de cultures, ses surfaces, ses rendements, son type de travail du sol, ses quantités d’engrais minéraux et organiques, ses quantités de biomasse produite, analyses de sol etc.
A l’issue de la saisie, l’agriculteur obtient son score carbone. Ces données sont transmises à Cristal Union qui guide l’agriculteur dans sa trajectoire de décarbonation, en tenant compte de nombreux autres facteurs comme « le climat, le contexte socio-technique », a expliqué William Huet.
En contrepartie de ses efforts, le planteur de betteraves à sucre voit ses efforts récompensés. Il peut toucher des primes « incitatives et progressives » : +1,5 euro/tonne de betterave à 16° si les émissions annuelles de l’exploitation sont inférieures de 20 kg de CO2, +1 euro sur ces émissions sont comprises entre 20 et 25 kg de CO2* équivalent par tonne de betterave à 16° et enfin de 0,50 euro pour les émissions de 25 à 30 kg.
L’objectif est d’embarquer les 9 000 coopérateurs mais aussi d’autres coopératives dans cette démarche, ont insisté les intervenants. Un rapprochement sur ce dossier a déjà eu lieu avec la coopérative Cérésia pour un échange de données. « Il ne faudrait pas que l’agriculteur passe son temps à remplir des formulaire », a indiqué François Thiérart, directeur général de MyEasyFarm.
Pour l’actuelle campagne 2025-2026 (payée en mars 2026) ce sont environ 1 500 agriculteurs qui devraient se répartir une enveloppe de 2,5 millions d’euros.
Pour la prochaine campagne, Cristal Union table sur une enveloppe « primes décarbonation » de 4 millions d’euros à destination des coopérateurs qui auront pris le virage de la transition écologique.