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Transport fluvial
Le long du canal Seine-Nord, pas de place pour la concurrence

Selon les porteurs des projets de plateforme logistique de Languevoisin (Euroseine) et du port intérieur de Nesle (Communauté de communes de l’Est de la Somme), leurs installations seront complémentaires avant d’être concurrentes.  

D’ici quelques années, le silo Noriap de Languevoisin pourrait devenir un pivot d’une plateforme agrologistique majeure  entre l’actuel Canal du Nord et le Canal Seine-Nord Europe.
D’ici quelques années, le silo Noriap de Languevoisin pourrait devenir un pivot d’une plateforme agrologistique majeure entre l’actuel Canal du Nord et le Canal Seine-Nord Europe.
© V. F.

D’ici quelques années, le silo de Languevoisin exploité par la coopérative Noriap n’aura plus tout à fait la même organisation, ni la même utilité. Actuellement relié au Canal du Nord, il devrait en effet se transformer sous la houlette de l’union de coopératives Euroseine en une plateforme agri-logistique. Autrement dit, celui qui est le plus grand silo de stockage de céréales de Noriap – entre 150 et 200 000 tonnes y transitent chaque année – pourrait accueillir d’autres activités avec la construction du Canal Seine-Nord Europe. L’endroit est volontiers qualifié de «stratégique» en raison de son positionnement «à mi-chemin entre les ports de Dunkerque et de Rouen», à proximité des autoroutes A1 et A29, et de villes d’importance comme Amiens et Saint-Quentin.

À chaque plateforme ses spécialités

Face à cette perspective, une concurrence peut-elle intervenir avec le projet de port intérieur qui doit être aménagé à Nesle par la Communauté de communes de l’Est de la Somme ? «Non», ont affirmé en cœur le 11 janvier dernier le président délégué de Noriap, Luc Vermersch et le président de la Communauté de communes de l’Est de la Somme, José Rioja. Pour le premier, «on parle bien aujourd’hui d’une plateforme logistique Nesle-Languevoisin. Il n’y pas d’opposition entre les projets, mais une complémentarité».

Au niveau de la collectivité, on souligne également qu’un protocole a bien été signé en 2021 pour «trouver des synergies entre le site de Languevoisin et celui de Nesle». À titre d’exemple, il est prévu qu’une concertation entre les deux gestionnaires aient lieu pour discuter de l’implantation d’une entreprise, en fonction de son domaine d’activité. D’après ce protocole, au site de Languevoisin, les activités «céréales, engrais, compost…». On parle également de l’implantation d’une unité de méthanisation, de fabrication d’hydrogène et de stockage de biofuel avec des entreprises déjà prêtes à s’y investir. Le site de Nesle serait, quant à lui, ouvert aux activités industrielles ne générant pas de nuisances et activités logistiques.

Pour le président de la commission «économie» du Conseil régional des Hauts-de-France,
Philippe Beauchamps, il s’agit d’une évidence : «il ne faut pas mélanger des activités différentes». Cependant, pas question non plus de freiner un quelconque développement : «On n’investit pas 5 milliards d’euros dans la construction du Canal Seine-Nord pour ensuite se contenter des 350 hectares de plateformes officielles – on les appelle aussi ports intérieurs et sont au nombre de quatre, ndlr - qui vont être créées», a défendu M. Beauchamp. Et d’ajouter «qu’en accord avec les territoires qui le voudront, la Région Hauts-de-France les soutiendra dans leur développement économique».

Vigilance sur l’occupation foncière

Pour le secteur agricole, Luc Vermersch comme le directeur R&D de Vinci construction, Jérôme Aubry, rappellent que le développement du transport fluvial, et donc de la plateforme agro-logistique de Languevoisin, est une aubaine : «Ce sera un outil de décarbonation d’amélioration de compétitivité et de développement de l’activité», a assuré le second.

Quant aux agriculteurs, qu’en pensent-ils ? Du côté de la Chambre d’agriculture des Hauts-de-France, comme de la FRSEA, l’accueil est aussi favorable : «Nous avons toujours été du côté du développement économique, a rappelé Laurent Degenne. Au cours des vingt dernières années, on n’a pas vu de pancartes «non au canal» dans les champs… Les agriculteurs ont au contraire contribué à la constitution de réserves foncières…» Pour autant, le même Laurent Degenne se dit «vigilant» sur la pertinence des aménagements qui seront réalisés, regrettant en certains endroits «un gâchis de terres» ; notamment en ce qui concerne les aménagements paysagers ou la voirie. 

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