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Le prix des micro-ingrédients explose aussi

+ 21 % de coûts pour le blé tendre fourrager, + 12 % pour les tourteaux de soja… Et désormais + 100 % pour l’urée. Les professionnels alertent sur la situation difficile des marchés des matières premières pour l’alimentation animale. La région n’est pas épargnée. 

Les micro-ingrédients comme l’urée, la magnésie et les phosphates connaissent une hausse spectaculaire du prix, couplée à une disponibilité aléatoire.
© D. R.

«Notre secteur souhaite vous alerter sur la situation difficile des marchés des matières premières destinées à l’alimentation animale et ses conséquences sur les équilibres économiques des filières de production animale», indiquent Jean-Luc Cade, président de la coopération agriciole nutrition animale et François Cholat, président du SNIA, dans une lettre adressée aux interprofessions.
Les principaux ingrédients des rations connaissent effectivement des prix élevés, tirés par la dynamique des marchés internationaux. «On observe du côté des céréales une progression de 21 % pour le blé tendre fourrager, de 33 % pour l’orge et de 28 % pour le maïs depuis septembre 2020», notent-t-ils. Même constat pour les protéines. «Après avoir connu une hausse conséquente à l’automne 2020, le prix du tourteau de soja standard a trouvé un équilibre autour de 400 E/t, soit + 12 % depuis septembre 2020, niveau historiquement élevé. Quant au tourteau de soja garanti sans OGM, les problèmes de disponibilité perdurent avec un surcoût moyen de 280 /t.»
L’actualité la plus récente est celle de la hausse spectaculaire du prix des micro-ingrédients, couplée à une disponibilité aléatoire. C’est le cas notamment de l’urée, de la magnésie et des phosphates. La dépendance aux importations montre une fois de plus ses limites, dans un contexte d’explosion des coûts logistiques et d’arrêt de certaines sources d’approvisionnement. «Nous ne pouvons écarter totalement une baisse de performances zootechniques de certaines gammes d’aliments faute de disposer des nutriments nécessaires», alertent les professionnels. Et d’illustrer : «À  titre d’exemple, l’urée, additif nutritionnel, permettant de limiter l’incorporation de tourteaux de soja dans les aliments ruminants, a vu ses prix augmenter de 100 % depuis le trimestre précédent».
La filière biologique est confrontée elle aussi à des difficultés d’approvisionnement en matières premières avec des surcoûts conséquents. «Le prix du tourteau de soja bio atteint actuellement 1 250 /t en moyenne, soit une hausse de 100 % par rapport à l’année dernière. Sur les céréales bio, une augmentation des cours s’observe essentiellement sur le C2, avec + 18 % sur le blé tendre fourrager et + 28 % pour le maïs.» 
Le plan de relance initié par le Gouvernement a identifié le besoin de retrouver de la souveraineté en France et en Europe, mais la profession sait «qu’il faudra du temps et des investissements pour répondre à cette attente». En attendant, elle demande «une prise en compte, juste et immédiate, de l’augmentation du prix des matières premières, quels que soient les filières et les segments de marché».

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