Aller au contenu principal

Le projet de loi «assurance» officialisé

Présenté en conseil des ministres le 1er décembre, le projet de loi sur la gestion des risques climatiques en agriculture pose le cadre d’une réforme annoncée il y a deux ans et demi par l’ancien ministre de l’Agriculture, Didier Guillaume. Comme prévu, le texte consacre une architecture du risque à trois niveaux faisant intervenir
les assureurs et la solidarité nationale, et renvoie largement à de futurs décrets et ordonnances.

Selon le projet de loi, la couverture des risques climatiques s’effectuera selon trois niveaux, du courant à l’exceptionnel en passant par le significatif.
Selon le projet de loi, la couverture des risques climatiques s’effectuera selon trois niveaux, du courant à l’exceptionnel en passant par le significatif.
© USAA 02

Les ministres de l’Agriculture, Julien Denormandie, et de l’Économie, Bruno Lemaire, ont présenté en Conseil des ministres, le 1er décembre, le projet de loi (PJL) «portant réforme des outils de gestion des risques climatiques en agriculture». Cette réforme a pour but de «généraliser l’assurance récolte climatique, à terme», a souligné le cabinet de Julien Denormandie lors d’un brief à la presse le 30 novembre. «Il s’agit de créer, en quelque sorte, la ceinture de sécurité des agriculteurs face aux accidents climatiques», a ajouté l’équipe du ministre.

Le PJL est composé d’une dizaine d’articles. Il conçoit un dispositif de couverture des risques climatiques à trois niveaux, détaille le dossier de presse remis à l’issue du conseil des ministres : les aléas climatiques considérés «courants» seront supportés par les agriculteurs ; les aléas «significatifs» seront couverts par l’assurance – pour les exploitants qui choisissent d’y avoir recours ; et les aléas «exceptionnels» seront pris en charge par l’État pour tous les agriculteurs. Cependant, sur ce troisième niveau de risque indemnisé grâce à la solidarité nationale, les agriculteurs non-assurés recevront une indemnisation réduite de moitié par rapport à leurs pairs assurés.

De plus, le PJL habilite le gouvernement à légiférer par ordonnance sur les paramètres techniques (seuils de pertes par famille de cultures au-delà desquels l’assureur doit intervenir, ndlr). Sur ce point, il est prévu de «décliner individuellement pour chaque agriculteur» la méthode de calcul des pertes, afin de prendre en compte les actions de protection mises en œuvre sur les exploitations. En outre, le texte crée une nouvelle instance réunissant toutes les parties prenantes pour discuter de la MRC (le Codar).

 

Pas d’adossement à la DEP

Le PJL donnera aussi la possibilité à l’État d’appliquer pleinement le règlement européen Omnibus sur l’assurance (taux de subvention de la prime élevé à 70 % au maximum, seuil de déclenchement de l’assurance abaissé à 20 % au minimum), mais cela «ne préjuge pas» des arbitrages qui seront rendus sur ces taux «par voie réglementaire» dans les mois à venir, a insisté le cabinet de Julien Denormandie. Les modalités de création d’un pool – a priori de réassurance, et non d’assurance – sont toujours en cours, a précisé Bercy le 30 novembre. En revanche, l’idée d’inciter les agriculteurs à souscrire à une MRC via un mécanisme d’adossement à la déduction épargne précaution (DEP) a été écartée car «cela semble compliqué» à mettre en place, selon la Rue de Varenne. Le gouvernement table sur une discussion du PJL en séance plénière à l’Assemblée à la «mi-janvier». La réforme est censée entrer en vigueur le 1er janvier 2023 ; autrement dit dès le début de la prochaine Pac.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout {nom-site}.

Les plus lus

Chaque année, environ 10 % des fermes du département de la Somme font  l’objet d’un contrôle administratif, ce qui apparait relativement faible selon  l’administration départementale.
«Trop» de contrôles chez les agriculteurs ? La DDTM répond

Lors de la session de la Chambre départementale d’agriculture de la Somme du 19 mars dernier, l’administration départementale…

Présentation des Prim'holstein.
Les vaches Prim’holstein, les stars de la Foire agricole de Montdidier

Le lundi 1er avril avait lieu la traditionnelle Foire agricole de Montdidier, avec de nombreux exposants. Parmi les…

dégâts sanglier approche affût 1er avril
Le tir du sanglier ré-autorisé à partir du 1er avril

La préfecture de la Somme a décidé de prolonger la période de chasse du sanglier dans la Somme sous conditions en modifiant l’…

Le retard pris dans les semis inquiète la CGB comme l’Institut technique de la betterave (ITB) avec un risque «jaunisse»  fort cette année.
Des premiers semis de betteraves sous un ciel nuageux

C’est toujours dans l’attente d’un contingentement des volumes de sucre importé d’Ukraine et de l’autorisation de certaines…

Vincent Verschuere conflit de voisinage loi
La loi sur les troubles de voisinage adoptée

L’Assemblée nationale a adopté le 8 avril en dernière lecture la proposition de loi portée par la députée Nicole Le Peih, (…

Le concours départemental de la race holstein reste l’un des temps forts de la Foire agricole de Montdidier.
Concours, démos et omelette géante pour la 31e foire agricole de Montdidier

Ce lundi 1er avril est organisée la foire de Montdidier. Attirant jusqu’à 30 000 visiteurs, les agriculteurs…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 9.90€/mois
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Action Agricole Picarde
Consultez les versions numériques de l'Action Agricole Picarde et du site, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de l'Action Agricole Picarde