Aller au contenu principal

Le puceron vert fait déjà parler de lui

Des attaques plus précoces de pucerons verts sur betteraves relancent le débat sur l'interdiction des néonicotinoïdes et l'utilisation des molécules de substitution contre la jaunisse.

L'année 2020 se présente avec une présence de pucerons inédite, selon la CGB.
L'année 2020 se présente avec une présence de pucerons inédite, selon la CGB.
© ITB

D'ici la fin de la semaine, cela fera une quinzaine de jours que les pucerons verts sont apparus dans bon nombre de bassins de production betteravière en France, et le département de la Somme ne fait pas exception.

« Dès que les premiers pucerons sont apparus, toutes les sucreries présentes dans le département ont envoyé un message d'alerte aux planteurs », rapportait en fin de semaine dernière le directeur adjoint de la CGB Somme, Jean-Jacques Fatous. « Dans quasiment toutes les parcelles qui servent de points d'observation, il y a eu besoin d'intervenir ».

Du côté de l'ITB 80, où la surveillance des parcelles se poursuit, Yohan Debeauvais confirmait dans le même laps de temps une présence de pucerons « plus importante que l'an dernier à la même époque », et un taux d'infestation proche de 95% des parcelles-témoin. Pour expliquer ce phénomène, il faut chercher du côté des conditions climatiques : « Les températures clémentes que l'on a connu pendant l'hiver puis le mois d'avril relativement chaud ont été favorables au développement des pucerons », indique-t-on à l'ITB. Mais pour la CGB, qui s'appuie sur les avis de son institut technique, « il faut évidemment y voir la conséquence directe de l'interdiction d'utiliser des néonicotinoides depuis septembre 2018 ».

Un risque de jaunisse

La conséquence d'une présence en nombre de pucerons verts dans une parcelle de betteraves est d'y voir apparaître la jaunisse ; laquelle peut être responsable d'une perte de rendement comprise entre 30 et 50%.

Pour la CGB, les conséquences économiques seraient alors « graves » pour la filière, « déjà fortement impactée par l'effondrement des marchés ».

Milieu de semaine dernière, CGB et ITB ont alerté la Direction générale de l'alimentation (DGAL) du ministère de l'Agriculture pour demander « en urgence » deux dérogations : la première pour permettre l'utilisation de la solution Teppeki (flonicamide) dès le stade 2 feuilles « afin d'apporter une réponse immédiate aux fortes infestations constatées en plaine » ; la seconde pour demander la possibilité d'appliquer Teppeki une seconde fois, « en cas de besoin pendant toute la période de sensibilité des betteraves aux pucerons verts, c'est à dire jusqu'à la couverture du sol ».

Sensibiliser les pouvoirs publics

Dans l'attente d'obtenir les dérogations demandées, la CGB appelle les planteurs « à la plus grande vigilance et à observer leurs parcelles », ainsi qu'à suivre le site « Alerte pucerons » mis en place par l'ITB.

Du côté du syndicat betteravier de la Somme, un message a été adressé en fin de semaine dernière invitant ces mêmes producteurs à partager leurs observations, de différentes manières : « Les planteurs ne doivent pas hésiter à faire savoir ce qu'ils vivent pour que les pouvoirs publics en prennent la mesure, expliquait Jean-Jacques Fatous. On n'a vraiment pas besoin de difficultés supplémentaires en ce moment... »

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout {nom-site}.

Les plus lus

aides Pac versement calendrier
Versement des aides PAC : le point sur le calendrier

À l'occasion d'un point avec la presse le 12 mars, le cabinet du ministre de l'Agriculture a confirmé le périmètre des aides…

Face aux critiques, Arnaud Rousseau défend sa façon d’être agriculteur

Le président de la FNSEA a accepté de recevoir la rédaction de Réussir.fr pendant plus de deux heures sur sa ferme de Trocy-en…

cristal union pulpes Total Energies méthanisation biogaz
Total Énergies va produire du biogaz à partir de pulpes de betteraves normandes

En Seine-Maritime, Total Énergies s’associe au groupe coopératif sucrier Cristal Union pour produire du biogaz à partir de…

Le député Emmanuel Maquet en discussion avec la profession agricole samarienne.
Ce député qui demande au gouvernement d’arrêter «d’emmerder» les agriculteurs

Lors d’un débat à l’Assemblée nationale sur l’agriculture fin février, le samarien Emmanuel Maquet est revenu sur les…

Département de la Somme et Chambre départementale d’agriculture ont inauguré un espace commun de promotion au Sia  en ce milieu de semaine. Une première qui sera sans doute renouvelée l’an prochain.
Au Sia, la Somme vante une alimentation la plus locale possible

Pour sa première participation au Salon international de l’agriculture à Paris, le Département et la Chambre d’agriculture ont…

Dans certaines régions de production, les conditions d’arrachage et de stockage ont été perturbées par les conditions  météorologiques, obligeant planteurs, usines et coopérative à s’adapter.
Les trois raisons d’une rémunération «jamais atteinte» pour les betteraviers de Tereos

Le groupe coopératif sucrier Tereos a annoncé fin de semaine dernière une rémunération «jamais atteinte» des betteraves à ses…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 9.90€/mois
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Action Agricole Picarde
Consultez les versions numériques de l'Action Agricole Picarde et du site, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de l'Action Agricole Picarde