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Le raclage automatisé des sols : élément clé du logement laitier

Plus qu’un atout dans l’allègement de l’astreinte quotidienne pour les éleveurs, un système de raclage automatisé efficace permet aussi d’améliorer les performances de l’élevage.

Plaques pleines le long de l’auge, avec trois zones en tapis.
Plaques pleines le long de l’auge, avec trois zones en tapis.
© D. R.


Le raclage des zones de circulation des vaches laitières poursuit trois objectifs principaux en matière de qualité du logement. L’enjeu est d’abord sanitaire. L’évacuation des déjections limite l’humidité et le salissement du sol afin de freiner le développement et la transmission de pathologies (boiteries). Ensuite, le raclage améliore la propreté des animaux qui aura un impact direct sur la qualité de la traite et le travail des éleveurs. Enfin, il faut ajouter l’aspect environnemental. Les déjections au bâtiment sont une source d’émissions de méthane (CH4), de pro-toxyde d’azote (N2O) et surtout d’ammoniac (NH3), gaz pour lequel la Commission européenne a récemment mis la France en demeure dans le cadre des objectifs de réduction de leurs émissions (le secteur agricole représente en effet 98 % de celles-ci, dont 43 % liés à l’élevage bovin).

Choisir son équipement
Il existe principalement trois types de racleurs. Les racleurs par entraînement hydraulique, disposant d’une forte puissance, le plus souvent utilisés pour le fumier. Les racleurs électriques (chaîne, câble ou corde) sont, eux, plus adaptés pour le lisier. Les robots aspirateurs à lisier ont fait leur apparition plus récemment sur le marché. Contrairement aux systèmes précédents, ils peuvent accéder à l’intégralité des zones du bâtiment, y compris les passages au même niveau que les couloirs.
Parmi ces types de racleurs, il existe trois formes : le racleur droit pour le lisier, nécessitant moins de capacité, les racleurs en «U» et ceux en «V» que l’on utilise principalement pour le fumier avec des quantités plus importantes à racler lors de leur passage.

Adapter la fréquence des passages
L’intérêt majeur d’un raclage automatisé est d’évacuer au maximum les déjections et l’humidité induite sur les sols, mais il est cependant conseillé de programmer la fréquence des passages selon l’effluent à gérer.
Dans un système en lisier raclé, un passage toutes les deux heures minimum est préconisé, notamment pour réduire la «vague» (quantité contenue dans le racleur) et ainsi éviter son piétinement par les animaux lors du chevauchement. Dans un système fumier, avec des racleurs souvent hydrauliques ne disposant pas de sécurité, il sera préférable de conserver une fré-quence de deux passages par jour afin de conserver un effluent suffisamment pailleux pour faciliter sa gestion en sortie de bâtiment. Des passages trop fréquents génèrent un lisier pailleux.

La conception des sols
Sur un sol plein, quel que soit le racleur, celui-ci ne peut être efficace que sur une surface bien conçue. La bonne planéité du béton évite la formation de poches d’humidité résiduelle. Il est également important de veiller à la pente longitudinale des couloirs de circulation. Elle sera d’au moins 1 % et, dans l’idéal, sera doublée d’une pente transversale de l’ordre de 2 % vers la rainure du racleur ; toutes deux dans l’objectif d’évacuer un maximum de jus et le plus rapidement possible vers l’ouvrage de stockage. D’autres solutions existent pour limiter l’humidité, tels que le caillebotis ou encore des sols rainurés.

L’étanchéité du racleur avec le sol
Partie intégrante du racleur, une pièce d’usure doit être installée entre le racleur et le sol (caoutchouc ou brosse) afin de préserver le sol des frottements, mais aussi, et surtout, assurer un raclage efficace en ramassant un maximum d’effluent à chaque passage.

Ne pas négliger le bien-être des animaux
Quelles que soient les techniques retenues pour la réalisation des sols et de leur raclage, il est essentiel d’intégrer dans les paramètres de choix le confort et le déplacement des animaux, tous deux indispensables aux performances zootechniques. Ainsi, les bétons seront neutralisés avant la mise en service du bâtiment. Il faut aussi prévoir un béton non glissant, adapter les dimensions du rainurage aux aplombs des animaux ou encore intégrer des tapis au sol…




Des vaches plus propres et une réduction des boiteries

Les associés du Gaec Beuscart à Beaurepaire-sur-Sambre (59) ont réalisé une extension du bâtiment existant. Les éleveurs et le conseiller bâtiment d’Avenir conseil élevage ont élaboré une solution pour accueillir 105 logettes matelas disposées en trois rangées avec un système de raclage du lisier sur sol plein en vue d’alimenter une unité de micro-méthanisation aujourd’hui en fonctionnement. Mickael Beuscart revient sur les étapes essentielles et les choix techniques de ce projet.

Quels étaient vos objectifs à l’origine de ce projet ?
Nous avions déjà converti notre bâtiment vaches laitières en transformant les logettes paillées raclées au tracteur (deux fois par jour) en logettes lisier avec un raclage automatique. Déjà, à l’époque, nous avions vu la propreté des vaches s’améliorer nettement. Mais le bâtiment était devenu trop juste en termes de place et nous projetions également la modernisation de notre bloc traite. Notre réflexion nous a alors amenés à construire un nouveau bâtiment accolé au bâti existant afin de réaliser notre projet en plusieurs étapes tout en conservant notre bloc traite quelques temps, aujourd’hui remplacée par une traite robotisée.

Pourquoi avez-vous fait le choix des logettes matelas en lisier raclé ?
Nos vaches étaient déjà logées ainsi et cela répond à nos attentes en termes d’astreinte journalière et d’approvisionnement en paille. L’unité de micro-méthanisation faisant partie intégrante de notre projet, nous avions également besoin de lisier frais, provenant de nos vaches et génisses qui ont pris leur place, ce qui est un réel avantage en termes d’adaptation aux logettes et au raclage automatique. Le digestat issu de la méthanisation est ensuite stocké sous le bâtiment des vaches dans une fosse enterrée type caillebotis. Afin de concilier tous ces objectifs, nous avons opté pour des plaques pleines rainurées sur fosse équipées, pour celles le long du cornadis, de zones en caoutchouc. Nous avons été les premiers équipés de ce modèle avec trois zones (cf. photo ci-contre) permettant aux vaches de se déplacer sans déranger celles qui sont à l’auge. Leur préférence est flagrante, elles ne se déplacent que sur la partie tapis dans ce couloir.

Sur l’aspect racleur, quelles recommandations feriez-vous ?
Le raclage automatique permet d’obtenir des vaches plus propres avec une réduction significative, dans notre cas, des boiteries, mais il est important de maximiser la fréquence d’utilisation et de disposer d’une bonne étanchéité entre le racleur et le béton. Dans notre cas, nous avons un peigne en caoutchouc et métal qui passe dans les rainures. Actuellement, les racleurs passent toutes les heures et demi, mais nous sommes en train d’étudier avec le fournisseur la possibilité d’un passage toutes les heures. En complément, de ce système, nous nous attachons à réaliser un parage préventif lors du tarissement et à tondre les queues afin de limiter le salissement, car nous ne pouvons pas éviter que celles-ci trempent dans le couloir.

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