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Le référent «bien-être», outil de communication positive

L’obligation de désigner un référent «bien-être animal» au sein de chaque élevage depuis le 1er janvier 2022 est plutôt bien accueilli par le président de l’interprofession porcine des Hauts-de-France (Interporc), Fabien Leroux. Il explique le pourquoi de cette démarche.

Chez Fabien Leroux, éleveur de porcs à Grivesnes, comme dans un certain nombre d’élevages de la région, la désignation d’un référent «bien-être» pose encore quelques questions, mais cela n’inquiète pas outre-mesure. «En toute logique, même si je n’ai pas encore rempli la déclaration, ce devrait être moi», expliquait-il en ce milieu de semaine. Depuis le 1er janvier 2022, chaque élevage est tenu de se doter d’un «référent BEA», quelle que soit l’espèce considérée. Pour Fabien Leroux, cette nouvelle obligation réglementaire est «une réglementation de plus», mais il l’assure : «Ce n’est pas insurmontable. Le rôle de la profession, c’est d’expliquer, décliner et aider les éleveurs à être dans les clous.» La désignation du référent est relativement simple. Il suffit en effet de remplir un document à glisser ensuite dans le registre d’élevage, ainsi que l’afficher dans chaque site d’élevage. 

 

Une formation sous conditions

Reste toutefois que ledit référent doit avoir suivi une formation spécifique quand il exerce dans un élevage de volailles ou de porcs, s’il n’est pas détenteur d’un diplôme de type vétérinaire, BTS PA ou ACSE ou ayant suivi une formation «bien-être animal» obtenu depuis le 1er janvier 2018.

Problème, selon M. Leroux, «la formation n’existe pas encore. Celui qui se désigne référent a ensuite six mois pour suivre une formation…Si on se déclare trop tôt, on risque d’avoir dépassé la date limite pour la suivre !» D’une manière générale et détachée, le président d’Interporc est favorable à la formation continue des éleveurs. «On est au taquet quand on sort de l’école, puis on a tendance à oublier ou tout simplement à ne pas se mettre à jour alors que la réglementation évolue sans cesse.» En ce qui concerne le rôle du référent bien-être, son rôle principal sera de veiller au respect des règles du bien-être animal et de les partager avec les autres intervenants de l’élevage. 

 

Communication positive

Fabien Leroux admet comprendre les réticences des éleveurs à se déclarer, notamment dans la filière porcine : «C’est une obligation supplémentaire qui arrive au mauvais moment.» «Depuis six mois, la filière porcine traverse une crise économique importante. Depuis un an, on travaille beaucoup le thème de la biosécurité. Il y a sans cesse la menace d’associations antispécistes. Aujourd’hui, un certain nombre d’éleveurs sont assommés.» 

À terme, il pense que la désignation d’un référent bien-être au sein de chaque élevage pourrait être montré comme un gage de sérieux envoyé aux consommateurs-citoyens. «Cela peut être l’occasion de montrer que l’on prend le sujet à bras-le-corps», assure-t-il. Son sentiment positif vis-à-vis du référent «bien-être» ne l’empêche pas toutefois d’être critique sur la définition du bien-être animal, et ce que cela suppose. «L’élevage doit évoluer, c’est certain. Notre métier n’est plus le même que celui que faisait nos parents, mais il faut pouvoir concilier les nouvelles exigences de la société sans remettre en cause l’efficacité technique et économique de nos élevages. Les éleveurs ont déjà montré qu’ils prennent au sérieux le sujet en investissant dans des jouets pour les animaux, l’amélioration de la lumière, pour l’abreuvement…» Et comme dans bien d’autres domaines, ce que demandent les éleveurs, c’est du temps et une rentabilité au rendez-vous pour s’engager dans la transition.

 

Dans l’Allier, un élevage porcin au tribunal pour «maltraitance animale»

Les propriétaires d’un élevage de porcs, fournissant la marque Herta, ont comparu le 26 janvier devant le tribunal correctionnel de Moulins pour «maltraitance animale». Le parquet a requis 50 000 € d’amende, dont 30 000 avec sursis, pour «mauvais traitement sur animal» à l’encontre de cet élevage de 9 000 porcs situé à Limoise (Allier) et épinglé des vidéos de L214. L’association avait porté plainte, dénonçant notamment la coupe systématique des queues des animaux «en violation de la réglementation» : «c’est une pratique pour laquelle la France a été condamnée en 2020 par la Commission européenne mais qui continue», a souligné Mme Gothière. «Une condamnation importante permettrait d’envoyer un signal à toute la filière», selon elle. Le parquet a également requis 3 750 € avec sursis pour «privation de nourriture ou d’abreuvement» ainsi que pour «placement d’un animal dans un environnement pouvant causer des souffrances». S’agissant d’une poursuite engagée contre une personne morale, la peine encourue était uniquement une amende. Le jugement a été mis en délibéré au 6 avril.
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