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Le sort de Bonduelle Americas long life en suspens

Bonduelle a annoncé, le 27 septembre, chercher des investisseurs ou acquéreurs pour développer ou reprendre son activité légumes en conserves et surgelés en Amérique du nord. Le groupe français a aussi mis en place un «plan de redressement volontariste» pour faire face aux difficultés opérationnelles rencontrées sur le segment du frais sur le continent nord-américain, et annoncé ses perspectives de croissance pour 2022.

Engagé dans une stratégie de «croissance durable à impact positif», le groupe Bonduelle a annoncé vouloir privilégier le développement de ses marques propres, ce qui n’est pas évident aux États-Unis.
Engagé dans une stratégie de «croissance durable à impact positif», le groupe Bonduelle a annoncé vouloir privilégier le développement de ses marques propres, ce qui n’est pas évident aux États-Unis.
© Alix Penichou

Le groupe Bonduelle ouvre une «réflexion stratégique» pour «essayer de trouver la meilleure structure actionnariale possible» afin de développer sa division Bonduelle Americas long life, consacrée à la commercialisation des légumes et fruits en conserves et surgelés en Amérique du nord. C’est ce qu’a annoncé le directeur général du groupe Bonduelle, Guillaume Debrosse, en conférence de presse le 27 septembre. «Aujourd’hui on lance le CIM - confidential information memorandum - aux acquéreurs potentiels, aux investisseurs potentiels, et je suis certain que ça va éveiller l’attention – parce que c’est un beau business (…), qui a un track record très fort et intéressant», a-t-il déclaré.

Engagé dans une stratégie de «croissance durable à impact positif» sur la planète, la santé et la société avec, en ligne de mire, l’obtention du label international B-Corp en 2025, le groupe Bonduelle souhaite privilégier le développement de ses marques propres (Bonduelle, Cassegrain). Or, aux États-Unis, les perspectives de croissance concernent essentiellement les marques de distributeurs, a expliqué le directeur général de Bonduelle. «Ce n’est pas la priorité du groupe de se développer sur les activités de marque distributeurs, et ces développements-là nécessiteraient des capitaux employés que nous ne voulons pas dévier de notre priorité stratégique», a étayé Guillaume Debrosse.

 

Ambition faussée par Green giant

Bonduelle Americas long life (Ball) est née de l’acquisition par le groupe français, en 2007, de la société canadienne Aliments carrière spécialisée dans les légumes en conserves et surgelés. «Les opportunités de convertir cette business unit (Ball, ndlr) en business à marques se sont évanouies avec, notamment, le rachat par B&G de la marque Green giant il y a quelques années (rachat opéré en 2015, ndlr). Donc, nos perspectives de développement de marques à une taille raisonnable ont disparu sur des marchés où, quelque part, les places sont déjà prises», a expliqué M. Debrosse.

Cependant, Bonduelle n’envisage pas nécessairement de se séparer de Ball - qui a rapporté 615 ME de chiffre d’affaires (CA) cette année. Tous les scénarios sont sur la table, pour cette réflexion qui devrait durer «quelques mois», a indiqué le directeur financier du groupe Grégory Sanson. «On n’est pas du tout en train de désinvestir d’Europe ou des États-Unis, ce n’est absolument pas l’objet», a ajouté ce dernier, voulant rassurant sur l’ambition internationale de Bonduelle.

 

«Annus horribilis» sur le frais américain

Cette conférence de presse était aussi l’occasion, pour Bonduelle, de détailler ses résultats annuels 2020-2021 dévoilés fin juillet. Le groupe affiche un CA de 2,78 milliards d’euros, soit un recul de 2,7 % par rapport au précédent exercice mais une progression de 1,6 % à périmètre constant. Le résultat opérationnel courant (ROC) s’établit à 100,4 millions d’euros à taux de change courant, en repli de 7,6 % (environ - 4 % à périmètre constant). Cela s’explique notamment par «l’annus horribilis» vécue par la division du frais, en Amérique du nord, Bonduelle Fresh Americas, spécialisée dans les légumes et fruits frais en kits, bowls et snacks (668 ME de CA cette année), a souligné Guillaume Debrosse. Une année 2020-2021 marquée par des difficultés opérationnelles et liées à la pandémie : pénuries de main-d’œuvre, difficultés d’approvisionnement liés aux incendies et aux maladies, inflation des matières premières, surcoûts logistiques, croissance portée par la vente de salades en kit moins rémunératrice que les salade bowls. «On a mis en place un plan de redressement volontariste depuis près de quatre mois», a indiqué le directeur général de Bonduelle. Plan qui inclut «des hausses de prix très significatives depuis le 6 juillet 2021, pour rattraper l’inflation embarquée et aussi couvrir un certain nombre de surcoûts», une réorganisation du temps de travail, des «priorisations» sur certains produits, des «simplifications de gamme» ainsi que des investissements pour «automatiser ou semi-automatiser» les lignes de production.

 

Perspectives pour 2022

Pour l’année à venir 2021-2022, Bonduelle s’attend à contexte «hyperinflationniste» qui «nécessitera des hausses de prix [de vente] incontournables». Le groupe compte «gérer au mieux» les volumes de légumes produits alors que la récolte européenne s’annonce déficitaire, tout en reprenant les opérations de promotion sur les conserves et surgelés. Il compte aussi communiquer de manière plus «militante» en faveur d’une alimentation flexitarienne pour «un meilleur équilibre entre les protéines animales et les protéines végétales». Enfin, le groupe Bonduelle table sur une croissance d’environ 3 % de son chiffre d’affaires et un taux de marge opérationnelle courante entre 3,8 et 4 % (à périmètre et taux de change constants).

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