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Légumes : les producteurs en colère contre le ministre

Malgré une année 2014 particulièrement difficile, les producteurs de Légumes de France continuent d’avoir espoir en l’avenir. Mais ce n’est pas grâce au ministre de l’Agriculture qu’ils accusent d’enfoncer le clou.

Jacques Rouchaussé, président de Légumes de France : "le ministre préfère accompagner les producteurs au RSA plutôt que d’investir."
Jacques Rouchaussé, président de Légumes de France : "le ministre préfère accompagner les producteurs au RSA plutôt que d’investir."
© Eve Hilaire/Légumes de France

Sur le plan économique, l’année 2014 est «catastrophique» pour les légumes, rappelle Jacques Rouchaussé, président de Légumes de France en conclusion de leur congrès qui s’est tenu les 20 et 21 novembre à Lamotte-Beuvron, dans le Loir-et-Cher. Les raisons en sont avant tout conjoncturelles : baisse de la consommation pendant l’été en raison d’une météo maussade et, à l’inverse de 2013, baisse des prix concomitante suivie dans la foulée par l’embargo russe qui contribue à saturer le marché européen. «Malgré cela, la filière maraichère n’a pas perdu espoir et continue d’investir», fait remarquer Jacques Rouchaussé. Bien que Stéphane Le Foll, qui avait demandé à FranceAgriMer de travailler sur une stratégie de filière à horizon 2025, «préfère accompagner les producteurs au RSA plutôt que d’investir pour qu’ils puissent vivre dignement de leur travail», fulmine le président de Légumes de France.

Réductions budgétaires
A l’origine de cette colère, un certain nombre de mesures que la profession perçoit comme des coups d’arrêt au développement de la filière. Le projet de loi de finances pour 2015 prévoit ainsi la suppression de la taxe fiscale affectée qui finance actuellement le Centre technique interprofessionnel des fruits et légumes (Ctifl). Autre sujet d’inquiétude, «la réduction mathématique des matières actives» en dépit de l’absence d’alternatives efficaces. Catherine Geslain-Lanéelle, directrice de la Dgpaat (direction générale des politiques agricole, agroalimentaire et des territoires) au ministère de l'Agriculture, venue essuyer la colère des producteurs en l’absence du ministre, assume également la réduction des crédits d’intervention que le ministère a choisi «de faire porter sur la promotion plutôt que sur l’investissement», pour permettre aux exploitations de se moderniser.

Des demandes renouvelées
Les producteurs n’ont pas manqué de rappeler à la représentante du ministère les nombreuses mesures indispensables selon eux à la reprise : abrogation du compte pénibilité, révision du système de cotation du RNM – Réseau des nouvelles des marchés, amélioration du système de contractualisation actuel «qui, aussi facile qu’inutile, ne s’impose qu’à la première mise en marché», ou encore le relèvement du taux du CICE (crédit d’impôt compétitivité emploi) pour la filière de 6 à 9 %.
A très court terme, les producteurs de légumes réitèrent leur demande d’une «année blanche sur le plan bancaire et social». Sans ces signes d’encouragement, le ministre devra «avoir le courage de dire que la France n’a plus besoin de ses producteurs pour se nourrir, comme elle n’a plus eu besoin de ses mineurs pour se chauffer», a conclu le président de Légumes de France.

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