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L’enseignement agricole : entre continuité et innovation

La crise qui frappe depuis plusieurs mois l’agriculture est une raison de plus de préparer l’avenir. Pour répondre aux nouveaux enjeux du métier, l’enseignement agricole continue d’innover en cette rentrée 2015.

Temps d’échange avec des étudiants en formation paysagiste du lycée agricole de Saint-Germain-en-Laye, le 8 septembre dernier.
Temps d’échange avec des étudiants en formation paysagiste du lycée agricole de Saint-Germain-en-Laye, le 8 septembre dernier.
© AAP

Avec 460 000 élèves et un taux de réussite au bac en progression, l’enseignement agricole continue d’attirer de nombreux jeunes et reste un levier fort d’insertion sur le marché du travail. 87 % des bacheliers et 89 % des titulaires de BTS trouvent ainsi un emploi après l’obtention de leur diplôme. Conforter ces résultats reste une priorité pour le ministère de l’Agriculture, comme a souhaité le rappeler Stéphane Le Foll, qui s’est rendu dans un lycée agricole d’Ile-de-France, le 8 septembre dernier.
A Saint-Germain-en-Laye, dans les Yvelines, c’est un établissement récemment rénové que le ministre a visité. L’occasion pour lui d’observer les méthodes de travail mises en œuvre, comme dans cette classe de terminale, où l’enseignante explique que les élèves doivent répondre à une problématique sans protocole ni matériel. «On va traiter le problème de façon collégiale», commente-t-elle. «Ah, c’est important, le collégial, pour l’enseignement !», s’exclame le ministre. «C’est bien de travailler ensemble, surtout en scientifique. On est attaché à ce type de pédagogie», poursuit-il, en ajoutant qu’un comité d’experts a été mis en place pour trouver les méthodes d’enseignement innovantes les plus efficaces, en collaboration avec les professeurs et les élèves et en se basant sur l’expérimentation.
L’expérimentation, c’est aussi la base de l’agroécologie que le ministère souhaite décliner dans l’enseignement, à travers le plan «Enseigner à produire autrement». Il s’agit de faire des contraintes environnementales un élément de la production agricole de demain avec, pour le ministre, «le souci de ne plus être montré du doigt». «La diffusion de tout ça, c’est dans l’enseignement agricole, c’est comme ça que l’on fera évoluer les pratiques», a-t-il expliqué à plusieurs reprises lors de sa visite.
Au-delà de l’agroécologie, l’environnement sera aussi un thème central de cette année, puisque les lycées agricoles seront associés aux réflexions de la COP 21, notamment sur l’Agenda des solutions.

Ouverture sur le monde
Des cours basés sur l’expérimentation et sur le rapport à la nature, c’est bien la spécificité de cet enseignement. Cette proximité avec le vivant est aujourd’hui au cœur des débats de société - bien-être animal, génétique, alimentation… - donnant à l’enseignement socioculturel une légitimité encore plus forte. «On demande aux élèves d’être acteurs de leur formation», explique un professeur. «On fait des débats sur plein de sujets, tout le monde est ouvert, participe sans avoir peur d’être ridicule», témoigne Mazarine, une élève du lycée.
Après les attentats du 7 janvier, l’enseignement agricole a multiplié ces temps d’échange. Si Jean-Paul Huchon, président de la Région Ile-de-France (PS), reconnaît avoir visité beaucoup de lycées de l’enseignement général où «tout le monde n’était pas Charlie», au lycée agricole de Saint-Germain-en-Laye, «on s’est tous sentis très solidaires», raconte un élève de terminale. Les étudiants ont d’ailleurs pris l’initiative de faire des affiches sur le thème.
Mis en place dans les années 1960 pour favoriser l’ouverture au monde des futurs agriculteurs, l’enseignement socioculturel reste une valeur sûre de l’enseignement agricole pour responsabiliser les jeunes et éveiller leur sens critique. Un événement sera organisé au ministère de l’Agriculture, les 17 et 18 novembre prochains, pour en célébrer les cinquante ans, avec un débat et des échanges qui mettront en avant les atouts de l’enseignement agricole en matière de pédagogie par projets et de travail collectif, ce dont l’enseignement général pourrait bien s’inspirer.

Les grands axes de l’enseignement agricole en 2015-2016

«Nous avions pris l’engagement de créer 1 000 emplois dans l’enseignement agricole au cours de ce quinquennat. Aujourd’hui, je peux vous dire que l’objectif sera atteint», a annoncé Stéphane Le Foll, à l’issue de sa visite au lycée agricole de Saint-Germain-en-Laye, le 8 septembre.
Entre 2012 et 2015, 685 postes ont ainsi été créés. Parmi les priorités de la rentrée 2015, on relève l’agroécologie, l’enseignement socioculturel, la mobilité internationale, mais aussi l’apprentissage, une des forces de l’enseignement agricole (37 000 apprentis en 2015). L’Etat prend ainsi en charge le coût salarial et les charges sociales pour tous les apprentis mineurs.
Par ailleurs, l’acquisition progressive des diplômes entre en vigueur en 2015, pour que les expériences soient valorisées, même quand le diplôme n’est pas acquis. «On n’est pas jugé sur un échec, mais sur sa progression, son envie, sa participation», a souligné le ministre de l’Agriculture, en rappelant sa volonté de mettre l’accent sur l’innovation pédagogique. Alors que la crise agricole reste prégnante, Stéphane Le Foll n’a pas non plus manqué d’inciter les cantines scolaires à s’approvisionner localement. «On est à 66 % aujourd’hui, il y a encore un peu de progrès à faire», a-t-il souligné.

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