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Documentaire
L’érosion des sols au-delà des clichés dans un film

Le documentaire-enquête «Paysans du ciel à la terre» réalisé dans les Hauts-de-France s’intéresse à l’importance de la vie dans les sols pour limiter le phénomène des coulées de boue. Des séances en avant-première sont organisées dans la région jusqu’à sa sortie officielle le 11 mars.

Qu’est-ce qui a bien pu amener un photographe (Philippe Fruitier), un enseignant (Hervé Payen) et une musicienne (Agathe Vannieu) à vouloir réaliser un film «enquête» sur le phénomène d’érosion des sols dans les Hauts-de-France ? «Des images traumatisantes», expliquait le 12 janvier dernier, à Arras, le photographe et vidéaste aérien, Philippe Fruitier, lors d’une séance en avant-première. Ces images, ce sont celles de coulées de boues traversant les champs et y laissant leurs traces, vues depuis le ciel. Le sujet, on le sait, est sensible. L’équipe du film se défend pourtant d’avoir voulu réaliser un film «de plus» sur l’agriculture et ses impacts sur le paysage quand ils sont pesants, et d’alimenter des clichés : «On a eu des gens dans l’équipe qui ne partageaient pas cette façon de voir les choses et qui sont partis. Nous, on n’a pas voulu verser dans l’agribashing», raconte M. Fruitier. 

Engagés dans le changement

Après le temps du constat, réalisateur et narrateur mettent en avant des agriculteurs qui s’engagent à faire «autrement». Le résultat, c’est une succession de portraits d’agriculteurs - des «bios» installés sur des fermes de taille diverse, d’autres engagés dans l’agriculture de conservation des sols (ACS) ou la régénération des sols -, mais aussi le responsable agricole d’un géant de l’agroalimentaire, un ingénieur agronome, l’animatrice d’un organisme chargé de la gestion de l’eau, le maire d’une commune rurale, un professeur du Museum national d'histoire naturelle de Paris (Marc-André Selosse), ou encore une naturopathe. Chacun y livre alors ses efforts et engagements pour redonner de la vie aux sols, comme son ressenti lorsqu’il ne travaille pas directement avec la terre. «On est tous concernés, y compris les consommateurs qui doivent soutenir par leur acte d’achat des pratiques qui détruisent moins les sols», souligne ainsi Agathe Vannieu.

Ces intervenants dans le film, ont-ils été faciles à convaincre ? Pour Hervé Payen, cela ne fait aucun doute : «Les agriculteurs qu’on a rencontrés étaient contents qu’on leur donne la parole pour expliquer ce qu’ils font.» Le film «Paysans du ciel à la terre», c’est trois ans d’enquête, de rencontres et d’échanges pour un résultat qui se veut pédagogique.

Un film pour tous publics

Quand on parle «changement de pratiques», on pense bien évidemment aux pratiques agricoles, mais pas seulement, comme le suggère M. Fruitier : «Les décideurs ne sont pas toujours au courant de ces enjeux…» En tant que citoyen, on l’entend à différentes reprises dans le film partager son propre vécu. «On est tous concernés, y compris les consommateurs qui doivent soutenir par leur acte d’achat des pratiques qui détruisent moins les sols», souligne ainsi Agathe Vannieu. Ce film a-t-il changé leur propre vision des choses ? La réponse est «oui» : «On a tous des certitudes, mais la réalisation de ce film les a bousculées…», confie Philippe Fruitier. «Il faut de la nuance et ne pas croire que tout est blanc ou noir.» Pour son narrateur, le film s’adresse enfin à «tous» : «On peut le montrer à tout le monde, aussi bien agriculteurs que grand public ou élus et étudiants. Nous avons avant tout voulu sensibiliser les gens en espérant les convaincre qu’il y a urgence à changer les choses.» 

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