Les adhérents de la coop de la Bresle bientôt producteurs Agrial, s’ils le souhaitent
Les éleveurs de la coopérative laitière de la Bresle livreront leurs derniers camions de lait sous cette entité le 31 mars 2023 à Eurial, branche lait d’Agrial. Cette coopérative ouvre ses portes à ceux qui le souhaitent. Ce 7 décembre, des dirigeants présentaient les conditions à ces futurs adhérents, histoire de savoir dans quoi ils s’engagent.
Les éleveurs de la coopérative laitière de la Bresle livreront leurs derniers camions de lait sous cette entité le 31 mars 2023 à Eurial, branche lait d’Agrial. Cette coopérative ouvre ses portes à ceux qui le souhaitent. Ce 7 décembre, des dirigeants présentaient les conditions à ces futurs adhérents, histoire de savoir dans quoi ils s’engagent.
Ce n’était un secret pour aucun des adhérents de la coopérative laitière de la Bresle. Au 31 mars 2023, son contrat de 50 millions de litres avec Eurial Ultra Frais, branche lait de la coopérative Agrial, prend fin. «Cela signifie qu’Agrial ne passera plus ramasser notre lait si nous ne sommes pas engagés individuellement auprès d’elle», prévient Sébastien Théron, président de la coop de la Bresle.
Ce 7 décembre, des dirigeants d’Agrial conviaient les éleveurs de la Somme et de Seine-Maritime à une réunion d’information sur les conditions d’adhésion qu’elle propose. «Il s’agit bien d’une démarche volontaire de votre part. Libre à vous de frapper à la porte d’une autre entreprise», rappelle Philippe Allanic, directeur ressource et organisation des métiers du lait chez Agrial. Dans quel plat les vaches vont-elles poser les sabots ? Le groupe agricole et agroalimentaire française se définit comme une coopérative «de filières», avec une organisation autour de cinq branches : agricole, fruits et légumes frais, boissons, viande et lait. 14 régions, 12 000 adhérents au total, 22 000 salariés, 6,2 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2021. Voilà pour les chiffres globaux.
La branche lait regroupe la collecte de lait de vache et de chèvre et sa transformation en produits et ingrédients laitiers. 2,4 milliards de litres de lait, dont 155 millions en lait de chèvre et 128 millions en lait de vache bio sont collectés pour 23 sites en France et 5 à l’étranger. «Notre stratégie de valorisation de ce lait repose sur le développement des ingrédients laitiers, des spécialités et de nos marques.» Parmi les plus connues, notez le Pavé d’Affinois, Soignon, ou encore Agrilait. La production de lait conventionnel, comme les autres, fonctionne en six bassins. «Si vous, adhérents de la coop de la Bresle, nous rejoignez, un septième bassin sera donc créé.»
Devenir adhérent Agrial signifie donc participer à sa gouvernance. «Vous aurez à élire un président de bassin, qui dépendra de l’organisation de métier lait de vache conventionnel, présidée par Pascal Le Brun.» Adhérer implique aussi d’entrer dans le capital social. «Le montant des parts s’élève à 7 % de votre chiffre d’affaires généré par l’activité lait sur une moyenne de trois ans.» Cette somme est à atteindre au bout de cinq ans, et les ristournes sont utilisées pour cela. 3,5 €/1 000 l sont prélevés la première année. Le prix du lait, lui, est calculé sur la base de la grille interprofessionnelle Haute Normandie. «Le tout est harmonisé par rapport à la référence moyenne du groupe en termes de qualité et de composition du lait. Des compléments peuvent donc être versés.» Autre précision : il ne s’agira plus d’un versement intégral le 10 du mois. «Si vous nous rejoignez, vous recevrez un tiers du paiement le 10, et les deux autres tiers le 20 du mois.»
Des JA très aidés
Les jeunes agriculteurs, eux, pourront bénéficier des aides spécifiques d’Agrial. Une aide à la capitalisation sur cinq ans de 9 €/1 000 l est versée, sur la base du volume apporté par le JA, versée à raison d’un cinquième par an (1,80 €/1 000 l). 12 €/l sont aussi versés sur la base du volume apporté par le JA lors de son installation. Enfin, une garantie spécifique de prix minimum moyenné sur douze mois sur la base du volume apporté par le JA lors de son installation (plafond de 300 000 l) est apportée. Ajoutez à cela les aides aux JA générales de la coopérative, quelle que soit la branche : - 1,4 % HT sur les approvisionnements, 1 000 € pendant cinq ans pour l’aide au pilotage, et un chèque de 200 € à valoir sur Lamaison.fr (enseigne de la coopérative).
La porte est cependant fermée aux nouveaux producteurs bio. «Nous avons cessé les conversions en 2021, et nous n’envisageons pas de reprise pour l’instant. Nous avons même des agriculteurs qui se déconvertissent.»
