Aller au contenu principal

Chasse et forêt
Les agriculteurs de la Somme demandent plus de moyens contre le sanglier

La gestion du sanglier s’est invitée au débat lors de la dernière session de la Chambre départementale d’agriculture de la Somme. La profession agricole veut une pression de chasse plus forte sur l’espèce.

Chaque saison, un peu plus de 4 000 sangliers sont tués dans la Somme.
Chaque saison, un peu plus de 4 000 sangliers sont tués dans la Somme.
© Pixabay

Après une série de battues automnales qui n’auraient pas donné les «résultats» escomptés, des questions se sont posées en ce qui concerne la chasse lors de la dernière session de la Chambre départementale de la Somme, le 23 novembre, à Amiens : sangliers plus aguerris ou chasseurs maladroits ? Toujours est-il que la profession agricole est déçue du manque d’efficacité des opérations de régulation du suidé dans le département et elle le fait savoir. Président de la section «dégâts aux cultures» de la FDSEA, Denis Delattre a ainsi fait part de son inquiétude aux membres de la Chambre départementale d’agriculture, parmi lesquels siègent le président de la fédération des chasseurs de la Somme, Yves Butel : «Il y a une grosse inquiétude sur le développement du sanglier dans notre département. La chasse est ouverte que depuis peu de temps – l’ouverture générale a eu lieu le 19 septembre –, mais nous trouvons que les prélèvements ne sont pas à la hauteur. J’espère franchement que le tir va être rectifié parce que je suis inquiet de l’importance des dégâts. La fédération fait son travail correctement, j’en suis sûr, mais il faut faire plus…», a dit M. Delattre. Faire «plus», en parallèle à la mise en œuvre de moyens de prévention, c’est augmenter la pression de chasse sur certains territoires et s’assurer que des animaux soient tués en nombre suffisant pour éviter les phénomènes de concentration. 

 

Sangliers retors

En tant que représentant des chasseurs du département, Yves Butel le reconnait : «Nous sommes déçus cette année par les prélèvements du début de saison.» La raison ? Des territoires difficiles à chasser, où les sangliers ont pris leurs marques : «On n’arrive pas à faire sortir les sangliers des traques dans lesquelles ils se trouvent, constate M. Butel. Ils tournent en rond…» Et font rendre chèvre les chasseurs et leurs chiens. En zone de plaine, les choses ne seraient pas plus faciles, toujours à en croire M. Butel : «La plaine est recouverte de moutarde, de miscanthus, de maïs et cela m’inquiète. Quand une compagnie de sangliers élit domicile dans une parcelle de moutarde de 15 ha, elle y est plus tranquille que dans un bois de la même surface.». À mesure que la saison avance, que les plaines sont récoltées et que la végétation se fait moins dense, le président des chasseurs espère que les prélèvements vont augmenter : «D’ici la fin de l’année, j’espère que ça ira mieux…». Et Yves Butel de rappeler que la fédération des chasseurs autorise chaque année des prélèvements plus importants de sangliers dans le cadre de plans de chasse. 

 

Dégâts et autres risques

Chaque saison, un peu plus de 4 000 sangliers sont tués dans la Somme. «On est toujours sur le fil du rasoir, poursuit M. Butel. Il est hors de question de laisser les populations de sangliers exploser au nom des bonnes relations que l’on entretient avec le monde agricole et de l’équilibre agro-sylvo-cynégétique.» Malgré cela, reconnaît-il, «il reste des points noirs dans le département». Pour Guillaume, président des Jeunes agriculteurs, «l’un des problèmes, ce sont les zones pas ou peu chassées. On connait des territoires où les sangliers sont tranquilles et personne ne dit rien parce que ces territoires appartiennent à des personnes qui ont le bras long !», s’étonne le jeune agriculteur. Président de la FDSEA 80, Denis Bully souligne, pour sa part, les risques «autres» liés à la prolifération du sanglier : collisions sur les routes, transmission de maladies aux animaux d’élevage, pollution génétique… Et M. Bully de conclure : «Quand le sujet, c’est la régulation d’un nuisible, il faut y mettre les moyens.»

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout {nom-site}.

Les plus lus

La réalité des rendements et de la qualité du grain ne pourra être réellement vérifiée qu’à la fin des récoltes.
Moissons 2024 : mauvaise année en céréales

La pluie aura eu raison des rendements de blé tendre, annoncés à 64 q/ha en moyenne, en baisse de 11 % par rapport à la…

Les premières tonnes de céréales ont été réceptionnées à Canaples le 1er juillet.
Un nouveau silo à Canaples pour accompagner le développement du négoce Charpentier

L’entreprise de négoce en grains Charpentier a inauguré il y a quelques semaines un silo sur la commune de Canaples. Une…

L’usine de Péruwelz compte six lignes de production pour un volume de produits fabriqués à base de pommes de terre  de 240 000 tonnes.
Ecofrost Péronne en campagne pour recruter

L’entreprise belge qui porte un projet de construction d’usine de transformation de pommes de terre à Péronne (80) se…

Dans son communiqué, le sucrier a aussi indiqué sa base de prix pour la campagne en cours (semis 2024), avec un prix minimum garanti de 36,47 €/t16° en betteraves entières, soit une nouvelle hausse par rapport à l’an passé (32 €/t).
Saint Louis Sucre dévoile ses prix et sa stratégie RSE à 2030

La filiale française du groupe allemand Südzucker a dévoilé des prix de base de nouveau à la hausse pour 2024, et une…

Selon les prévisions, le rendement national en blé tendre atteindrait 64 q/ha  en 2024, soit - 13 % par rapport à 2023.
Les conditions climatiques influencent déjà la moisson 2024

Selon Arvalis et Intercéréales, la récolte de blé tendre 2024 pourrait être caractérisée par des rendements en forte baisse…

Pour l’orge, la campagne européenne se présente sous de meilleurs auspices.
La moisson casse la dynamique des prix

Les prix des grains baissent depuis que la moisson a débuté dans l’hémisphère nord et donne un sentiment d’abondance sur les…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 9.90€/mois
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Action Agricole Picarde
Consultez les versions numériques de l'Action Agricole Picarde et du site, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de l'Action Agricole Picarde