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Les agriculteurs : premiers recruteurs de France en difficulté

L’agriculture est le premier secteur demandeur de main-d’œuvre en France. Pourtant, les agriculteurs peinent à recruter, et cela dans toutes les filières. Etat des lieux en France.

Nombre de projets de recrutement en 2018 par projet.
Nombre de projets de recrutement en 2018 par projet.
© Pôle emploi



233 405 projets de recrutements en 2018. L’agriculture a de quoi faire rougir les autres secteurs en termes d’emploi, puisqu’elle est, selon l’enquête «Besoins en main-d’œuvre 2018» de Pôle emploi, le premier secteur demandeur de main-d’œuvre en France. Un chiffre en hausse de 13 % par rapport à 2017.
Et pourtant, près d’un tiers de ces projets de recrutements sont dits «difficiles». Autrement dit, un agriculteur sur trois ne parvient pas à embaucher. «Et cela est un vrai frein au développement de certaines filières», confiait Jérôme Volle, président de la commission emploi de la FNSEA à Agrapresse.
Au premier plan, les métiers d’arboriculteurs et viticulteurs, qui sont même les premiers du top 10 des métiers les plus demandés en 2018, tous secteurs d’activité confondus, avec 123 000 projets d’embauche en 2018. D’après l’Anefa (Association nationale pour l’emploi et la formation en agriculture), les emplois non pourvus concernent des postes d’agents de cultures légumières ou fruitières qualifiés et de chefs de culture. «Des salariés que les chefs d’entreprise ont du mal à trouver dans le vivier des jeunes diplômés, pour qui, ces filières sont peu attractives», explique-t-elle sur son site internet.

Les grandes cultures en besoin
Autres filières qui recrutent : les grandes cultures, avec de nombreuses offres d’emploi de salarié agricole polyvalent, de conduite et d’utilisation des engins agricoles à pourvoir et l’agro-équipement et notamment le secteur des machines, avec 5 000 emplois à pourvoir, dont 90 % de CDI d’après l’Aprodema (Métiers et formations en agroéquipement). En élevage, l’équivalent de 450 000 personnes travaillent dans des exploitations de production bovine, caprine, ovine, porcine, de volailles et de lapins, essentiellement dans les régions de l’Ouest, notamment Pays-de-la-Loire et Bretagne. Ce secteur a enregistré une hausse de plus de 50 % en dix ans du nombre de salariés, ainsi qu’une hausse de plus 35 % du nombre d’heures de travail. Principaux postes : des agents d’élevage.
Différents facteurs contribuent au développement quantitatif et qualitatif de l’emploi salarié (restructuration, départs en retraite, attractivité...). Les exploitations embauchent davantage de personnes extérieures aux familles des éleveurs : des personnes  maîtrisant les gestes techniques et les connaissances autour du métier.

Plusieurs freins
Alors pourquoi une telle difficulté à recruter ? Premier frein, pour les salariés : 88,5 % des offres d’emploi sont des contrats saisonniers. Ajoutez à cela des tâches difficiles, un travail en extérieur en toutes saisons, et une demande de qualification bien particulière, comme des chauffeurs de tracteur, des chefs de cultures… «Avec la nécessité de se diversifier pour les fermes, y compris dans la transformation et la vente, les agriculteurs auront de plus en plus besoin de personnes qualifiées et autonomes», ajoute Jérôme Volle.
Les rémunérations horaires, néanmoins, ont de quoi attirer. Selon la MSA, elles évoluent même à un rythme trois fois plus rapide que celui du Smic. «En 2016, le salaire horaire brut moyen, toutes formes de rémunérations incluses, pour les entreprises affiliées au régime agricole progresse de 1,7 % pour atteindre la valeur de 15,45 , soit 1,6 Smic», est-il indiqué dans son observatoire économique et social.
Le secteur de la production, premier employeur agricole, présente la plus faible croissance annuelle, (+ 1,4 %), avec un salaire horaire moyen de 12,48 €. Dans le secteur de la transformation, la progression du salaire horaire est de 1,9 % (17,67 €). Le tertiaire agricole présente la plus forte croissance, (+ 2,2 %), avec le salaire horaire moyen le plus élevé (20,68 €). Le secteur des «autres activités de services agricoles» présente une hausse de 1,5 % (12,53 €).

Des outils de recrutement
Face à cette difficulté d’embaucher, la profession agricole s’est dotée d’outils pour faciliter le recrutement, comme les bourses à l’emploi, déployées par l’Anefa, et les Chambres d’agriculture dans certains départements. Les groupements d’employeurs, un moyen de créer un emploi à temps plein, mais dont le temps de travail est partagé entre plusieurs exploitations est un autre exemple. Sur quelques 6 000 groupements d’employeurs en France, près de 4 000 sont agricoles. En 2015, ils faisaient travailler 24 000 ETP.
Les services de remplacement (SR), nés dans les années 1960, forts de 13 000 agents, permettent à 75 000 agriculteurs adhérents d’assurer l’activité de leur exploitation lors d’arrêt maladie, de congé parental, de vacances ou de formations. D’après le SR France, ils embaucheront 300 CDI et quelques centaines de CDD en 2018. Egalement, le recours à la prestation de services progresse, via les Cuma, les échanges entre agriculteurs et les entreprises de travaux agricoles.

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