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Société
Les agricultrices toujours en quête de reconnaissance

La FNSEA a organisé, début mars, sur le Salon de l’agriculture, une table-ronde sur le thème : « Le travail des femmes dans les milieux professionnels majoritairement masculins ». Un échange d’expériences entre femmes venant de différents milieux.

Les femmes sont de plus en plus nombreuses à prendre des responsabilités dans leur monde professionnel.
© C.S.

Même si leur statut avance quel que soit le métier exercé, les femmes cherchent à briser le plafond de verre et à être reconnues comme les égales à part entière des hommes. L’ensemble des intervenantes insiste sur les difficultés qu’elles ont connues, il y a quelques années, à faire entendre leur voix, à faire valoir leurs droits, et à exercer le métier qu’elles souhaitaient. La présidente de la FNSEA, Christiane Lambert concède que de « nombreux professeurs m’ont dissuadée de m’installer, m’encourageant à changer d’orientation car l’agriculture n’était pas un métier pour moi (…) Et dans le milieu syndical, les femmes n’étaient pas toujours les bienvenues ». Véronique Langlais, présidente du syndicat des bouchers de Paris, enfonce le clou. « Pour la première fois depuis 149 ans, une femme était élue à la tête du syndicat (…) j’ai eu un premier mandat très compliqué », atteste-t-elle avec des silences très évocateurs.

L’ancienne président de la Commission nationale des agricultrices (CNA), Jacqueline Cottier, évoque le temps où les femmes étaient contraintes de s’effacer au profit des hommes. « Les agricultrices ont souvent vécu un métier subi par le mariage », souligne Christiane Lambert qui, cependant, sait gré aux hommes de « reconnaître de plus en plus de qualités aux femmes dans leurs fonctions et responsabilités ».

Pas une question de genre

Pourtant l’égalité auxquelles les femmes aspirent légitimement peine à se concrétiser et certaines aimeraient que la loi s’applique pleinement. « J’étais contre le système des quotas parce que je le jugeais méprisant, affirme Anne-Claire Vial, présidente de l’ACTA. Mais si on n’avait pas mis ces quotas en place, on n’en serait pas là ».

Elles sont en effet peu de femmes à exercer le mandat de présidente de chambres d’agriculture. « Elles le sont encore moins dans les outils économiques et la coopération agricole », poursuit-elle. « Dans le bureau des Chambres, la règle du 1/3 ne s’applique », s’agace Karen Serres, ancienne présidente de la CNA.

Conscientes de ce qu’elles doivent à leurs aînées sur les plans juridiques et sociaux, les jeunes générations paraissent plus enclines à vouloir s’engager et prendre des responsabilités. « La philosophie de chef d’entreprise n’est pas une question de genre », explique Manon Pisani, jeune exploitante en production porcine et trésorière de JA. « Il faut surtout oser et ne pas trop se poser de questions », ajoute-t-elle suivie en cela par Isabelle Rome, ministre déléguée à l'Égalité entre les femmes et les hommes. « Quand on aime son métier, on le défend, quel que soit le genre », soutient-elle insistant sur l’importance de la formation pour confirmer le choix initial du métier choisi. Elle exhorte les femmes à « exercer (leurs) professions par choix ». Pour Karen Serres, il importe surtout de « rester soi-même, dans sa féminité et ses émotions ». D’ailleurs, l’émotion n’a jamais été exclusive de la raison et de la compétence.

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