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Les conditions météo de cette moisson usent les nerfs

Deux semaines après son commencement, la récolte des blés n’en est pas encore aux deux tiers.

Avec des qualités parfois inconstantes, l’allotement reste la principale préoccupation des organismes stockeurs.
Avec des qualités parfois inconstantes, l’allotement reste la principale préoccupation des organismes stockeurs.
© AAP

On en vient à parler d’épisodes ensoleillés alors que nous sommes au cœur de l’été comme si le beau temps était devenu exceptionnel parmi les jours de pluie ou d’orages. Une météo qui a pour conséquence d’user les nerfs des agriculteurs et des personnels des centres de réception du fait de l’allongement de cette moisson. Cela étant l’ensemble du département n’est pas dans la même situation car il n’y a pas que les conditions humides qui jouent, il y a aussi la maturité liée à la nature du sol et à la température.

Des récoltes moins avancées de la côte vers l’intérieur des terres
A cet égard, on retrouve les zones les moins avancées au Sud du département en longeant la Seine-Maritime où la part des surfaces récoltées se situe entre un maximum de 40 % dans le Vimeu et quelques pourcents à l’intérieur des terres. La zone Nord de Calipso est quand à elle plus avancée que la zone sud avec environ les trois quarts des surfaces moissonnées ce qui donne à peu près 60 % des surfaces récoltées au global pour cette coopérative. Dans le secteur Nord de Noriap, il faut distinguer les «petites terres» correspondant, grosso modo, à l’amiénois, où près de 90 % des surfaces sont récoltées contre à peine 50 % autour de Bernaville et Doullens où les terres sont plus froides et la maturité plus longue. A l’Est d’Amiens, les surfaces moissonnées représentaient déjà près de 95 % pour Capseine (zone ex Capsom), entre 90 et 95 % pour les secteurs Sud et Est de Noriap avec toutefois quelques «poches» moins avancées ici ou là du fait des orages. Le Vermandois en était à 85 % environ avec, là aussi, des villages pénalisés par les orages. Pour SanaTerra, la zone Santerre comptait encore entre 5 et 10 % de ses surfaces à récolter contre 35 à 40 % pour le secteur autour de Villers-Bocage. Au grand regret d’un certain nombre de leurs responsables, les organismes stockeurs se sont engagés à prendre en charge des réceptions au-delà des normes d’humidité sous le prétexte louable de sauver la récolte. Pas de règle commune mais des adaptations définies par chaque structure avec toutefois la volonté de ne pas accepter n’importe quel compromission et le souci de la vérité des coûts, logistiques et séchage en particulier.

Les rendements restent plutôt élevés
Globalement, les performances pressenties la semaine dernière sont confirmées tant en rendements qu’en qualité. Les rendements passent souvent la barre des 90 quintaux et dans certains cas favorables, celle des 100 quintaux. Pourtant les poids spécifiques se situent la plupart du temps entre 76 et 78. Certes, des décrochages sont constatés ici ou là comme d’ailleurs en protéines. Sur ce critère, des réceptions supérieures à 11 en terres de craie ont été relevées alors que d’autres sont inférieures à 10,5 sans toujours bien en cerner les causes. Au final, il manquera probablement entre 0,5 et 0,8 point de protéines par rapport à la récolte 2013. Une tendance à l’opposé de celle attendue par les marchés et qui risque de se compliquer encore si le temps de chute de Hagberg (Cf Aap du 1/08) est moyen. Sur ce critère, la situation ne s’est pas aggravée depuis la semaine dernière et c’est tant mieux. Bien sûr, tant que les derniers quintaux ne sont pas rentrés, il faut rester prudent mais quand même, chacun des responsables d’organismes stockeurs contactés s’accorde à dire que le travail du grain doit permettre de limiter l’importance des mauvais lots. Certains organismes viennent d’ailleurs de s’équiper en tables densimétriques dans ce but. Il n’en demeure pas moins qu’un temps de chute de Hagberg entre 150 et 170 donc nettement sous les 220 minimum requis pour le classement en blé panifiable, va peser sur les marchés. On ne serait pas loin de la moitié de la récolte française dans ce cas.

Les graminées fourragères : correctes en rendement mais difficiles à récolter
Comme en céréales, la moisson des graminées fourragères met les nerfs à rude épreuve. La répétition des séquences pluvieuses laissent les sols et la végétation humides. Ce qui a pour effet de ralentir les chantiers de récolte et donnent de l’humidité aux lots de semences réceptionnés. Globalement, les rendements bruts sont corrects dans l’ensemble des espèces quand ils ne sont pas pénalisés par l’égrenage comme en Ray-Grass d’Italie. Cependant, il faut attendre le résultat des analyses en laboratoire pour connaître le taux de déchets et donc le rendement net. Des déceptions sont à craindre notamment dans les parcelles versées très tôt. Cela étant, les autres critères qualitatifs tels que le taux de germination ne sont pas forcément altérés. A ce jour, les fétuques sont terminées et il reste environ un tiers des Ray-grass anglais à rentrer.

Focus sur les variétés de blés
A l’ouest du département, Hervé Georges, conseiller à la chambre d’agriculture à Abbeville, n’a eu, à ce jour, que les échos des variétés précoces, parmi lesquelles il cite Allixan et Altigo présentes au rendez-vous. De bons échos sur les premières réceptions de Expert.
A l’Est, où la moisson est plus avancée, Matthieu Preudhomme, conseiller à la chambre d’agriculture à Estrées-Mons, met en avant Bermude, Selekt et Chevron pour leur rendement supérieur à 100 quintaux et assez bien en Ps ainsi que Altigo et Allixan, en variétés précoces. Parmi les variétés récentes qui confirment, il souligne le bon potentiel de Bergamo et de Rubisko.
Patrick Desmedt

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