Les échos du conseil de la FDSEA de la Somme
Une forte participation au conseil de la FDSEA a été remarquée lundi dernier.

Françoise Crété a présidé le conseil d’administration de la FDSEA ce lundi 28 janvier, à quelques jours de la clôture du scrutin des élections à la Chambre d’agriculture de la Somme. La première partie de la réunion a été consacrée à un point d’étape du scrutin, notamment l’observation du taux de participation, dont l’évolution quotidienne est transmise aux syndicats. Après un démarrage rapide, lundi dernier, le taux de participation sur le premier collège frôlait la barre des 35 %, avec une tendance quotidienne de 2 à 3 %.
S’il est quasi acquis que le taux de participation est en baisse, les raisons en sont nombreuses. Certes, ces élections interviennent dans un contexte de crise sociale ou politique, avec un éloignement général des citoyens avec leurs institutions, mais il y a aussi les nombreux retours d’information de matériels non distribués par la voie postale. C’est ainsi que plusieurs dizaines de situations individuelles ont pu être rattrapées par les services de la FDSEA et de Jeunes agriculteurs, qui sont intervenus à plusieurs reprises auprès des services de la préfecture pour faire rééditer des documents de vote pour les personnes concernées. Au-delà des appels que les équipes locales ont pu passer autour d’elles, la FDSEA et JA ont programmé un second et dernier SMS de rappel.
Une place dans le Grand débat
Autre sujet traité dans le conseil d’administration, la place de l’agriculture dans le dispositif du Grand débat national. En effet, depuis l’annonce de ce temps de débats fin 2018, les modalités sont à présent connues. Quatre thèmes ont été retenus : fiscalité, organisation de l’Etat et des collectivités publiques, transition écologique, démocratie et citoyenneté.
Si le chef de l’Etat affirme, dans sa lettre adressée aux Français, la nécessité de «rebâtir une souveraineté industrielle, numérique et agricole», on constate que l’agriculture est directement questionnée par le thème de la transition écologique. L’exécutif invite les Français à se pencher sur «les solutions pour se déplacer, se loger, se chauffer, se nourrir», ainsi que sur «les propositions concrètes pour accélérer la transition environnementale [...], sans que les agriculteurs et les industriels ne soient pénalisés par rapport à leurs concurrents étrangers…» Bref, le champ des contributions est ouvert avec une grande lattitude pour contribuer avec «tout et son contraire».
Le conseil s’est interrogé sur la façon de participer ou non à ces débats. Première conclusion, il faut participer, d’une façon ou d’une autre, et surtout ne pas laisser le champ totalement libre aux contributions caricaturales sur l’agriculture. Donc, il a été convenu de constituer une plateforme de contributions, qui va permettre à tous les agriculteurs qui souhaiteront participer à des débats locaux de bénéficier de points de repères tangibles pour préparer leurs interventions et leurs positionnements. Le groupe d’élus, qui a à charge de préparer les argumentations, ne s’interdit d’ailleurs pas d’initier l’organisation d’un atelier débat départemental pour l’ensemble de la profession agricole et la ruralité.
Agriculteurs acteurs de la biodiversité
Autre élément débattu en conseil : l’initiation d’une association environnementale impulsée par les agriculteurs eux-mêmes. L’origine de ce débat est double. L’an dernier, lors des consultations locales, le sujet de l’environnement avait été jugé priorité absolue par plus des trois quarts des participants aux assemblées des syndicats territoriaux, et nombre d’entre eux avaient émis cette idée à décliner dans le territoire de la Somme.
Idée que deux autres départements ont aussi eue et concrétisée, notamment la Marne et l’Oise, qui ont créé dans chaque département une association baptisées Symbiose, ouverte aux acteurs locaux de l’agriculture et de l’environnement. Hervé Lapie, président de la FDSEA de la Marne et de l’association Symbiose de son département, en avait expliqué le principe lors de l’assemblée générale de la FDSEA.
L’idée est double : la première est d’initier et de mettre en valeur des initiatives locales des agriculteurs pour favoriser l’appréciation de l’agriculture dans ses contributions à la biodiversité, la seconde est de pouvoir bâtir des programmes agricoles en mobilisant des fonds issus des contributions RSE (Responsabilité sociétale et environnementale) des entreprises. Des visites sont à présent prévues dans ces départements pour mieux en connaître le fonctionnement et les potentialités. Deux sujets qui s’inscrivent parfaitement dans la lignée de vouloir mieux valoriser l’impact de l’agriculture sur la biodiversité, en lien avec le grand public.