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Politique
Les écolos veulent des SIE quoi qu'il en coûte et restreindre l’irrigation

Le groupe des élus écologistes du Conseil régional des Hauts-de-France n’apprécie visiblement pas l’appui du président Xavier Bertrand à la demande de dérogation de semis des surfaces d’intérêt écologique (SIE) formulée par la profession agricole régionale. Dans le même temps, il se montre critique envers la gestion de l’eau et la pratique de l’irrigation.

SIE irrigation EELV
© Pixabay

Une mesure « court-termiste » et « aberrante », c’est en ces termes que les élus du groupe écologiste au Conseil régional des Hauts-de-France évoquent dans un récent communiqué (8 septembre) l’appui de Xavier Bertrand à la demande de la profession agricole de déroger à l’obligation de semis des SIE.

Semer dans le sec ? Un gâchis de carburant

Il y a deux jours, le 6 septembre, le président de la Région Hauts-de-France s’est en effet fendu d’un courrier adressé au ministre de la Transition écologique dans lequel il décrit les conditions de semis des SIE rendues difficiles par la sécheresse, et appuie la demande de la profession agricole d’une dérogation au semis. Dans ce courrier, M. Bertrand souligne que l’obligation de semis des SIE, si elle est maintenue, « occasionnera des surcoûts de nature diverse : gaspillage de carburant et de semences, usure prématurée du matériel (…), stress supplémentaire pour les agriculteurs ». Rien qu’en ce qui concerne le carburant, Région et profession agricole estiment à 12 litres le volume de GNR nécessaire au semis d’un hectare de SIE. Or, en considérant que « la majorité des semis ne prendra pas, c’est un gâchis énergétique à l’heure de la sobriété que de poursuivre l’obligation de semis », écrit le président du Conseil régional des Hauts-de-France.

Mais du côté des élus écologistes, la demande ne passe pas, même s’il s’agit de faire l’économie de précieux litres de carburant. Pour eux, « la suspension de l’obligation de plantation des cultures en surfaces d’intérêt écologique alors que ce sont des niches écologiques » est une mesure « court-termiste » et « aberrante ». Toujours selon ces mêmes élus, il en est de même pour « la mise en place de bassins de rétention qui captent l’eau de surface l’hiver pour les laisser s’évaporer à l’air libre l’été ». Avec eux, pas question donc d’autoriser la création de bassines pour capter l’eau du ciel et servir l’irrigation des cultures qui en ont besoin.

Agriculture bio et paysanne

Pour le groupe EELV, la sécheresse qui a touché les Hauts-de-France est le signe que « notre région n’est pas préparée à faire face au dérèglement climatique ». Et de citer un certain nombre de facteurs « aggravants », selon ses termes : « artificialisation galopante des sols qui empêche l’eau de pluie de rejoindre les nappes, agriculture intensive qui réduit aussi cette absorption (sic) et reste très consommatrice d’eau pour irriguer par exemple les cultures de maïs ». En ce qui concerne cette dernière affirmation, il convient de rappeler que l’irrigation du maïs est marginale dans les Hauts-de-France, qu’elle vise à garantir un stock fourrager hivernal pour l’alimentation animale, et qu’enfin, le maïs ne fait pas partie des cultures prioritaires pouvant être irriguées en cas de restriction d’usage de l’eau. En guise de « solutions », les élus EELV au conseil régional des Hauts-de-France prônent « une application avec beaucoup plus d’ambition la loi sur l’eau et les milieux aquatiques (…), accompagner la mise en place de nouveaux SAGE ambitieux (…) », mais aussi de « changer de pratiques pour une agriculture bio, paysanne, mais surtout plus résiliente qui allie des cultures adaptées aux fortes chaleurs et au manque d’eau, agroforesterie et maintien des haies bocagères ». Autant de points que la délégation écologiste entend défendre « ces prochains mois lors de la révision du Schéma de développement durable et d'égalité des territoires (Sradett) » ; schéma autour duquel les débats risquent une nouvelle fois d’être animés…

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