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Oléagineux
Les éléments clés pour réussir sa campagne de tournesol 2023

Terres Inovia a proposé un webinaire pour mettre l'accent sur les règles à respecter pour réussir sa culture du tournesol : implantation, gestion du mildiou, adventices et lutte contre les pucerons au programme.

Avoir un tournesol robuste est l'objectif des producteurs. Mais qu'est-ce qu'un tournesol robuste ?
C'est un tournesol qui exprime son potentiel, en n'étant ni limité par son peuplement, ni par sa surface foliaire, apte à résister au stress hydrique et à la chaleur et qui apporte des bénéfices au système cultural.

Le producteur va donc mettre en place une stratégie, dont on mesurera l'efficacité à des états intermédiaires de la culture, pour avoir une durée de vie des feuilles la plus longue possible et une exploitation racinaire maximale à floraison et ainsi assurer la nutrition de la plante tout en la protégeant des bio-agresseurs en début de cycle.

 

Soigner l'implantation

C'est une étape importante de la réussite du tournesol. Il faut respecter les exigences de la plante. Le tournesol est ainsi exigent vis-à-vis de la structure du sol : lit de semence assez fin avec présence de mottes et structure poreuse dans l'horizon sous-jacent pour ne pas pénaliser l'enracinement. Le conseil est donc d'observer la structure de son sol avant de décider du travail du sol à effectuer, ou pas. Le test à la bêche ou le mini-profil 3D sont une aide précieuse en ce sens.

Il va falloir bien entendu détruire les couverts en place et la date de destruction va être un compromis entre l'intérêt des couverts maintenus et le fait de ne pas entamer le potentiel du tournesol à venir. Deux mois avant, le semis semble un bon compromis, à moduler notamment en fonction de développement du couvert, du salissement de la parcelle. L'optimum pour un couvert est lorsqu'il atteint une production de biomasse de 3 à 4 t MS/ha. Attention, il faudra détruire plus tôt le couvert si le semoir utilisé ne gère pas les résidus ou ne referme pas le sillon. Bien entendu, avant de détruire le couvert, il faut que les conditions soient idéales, à savoir un sol friable ou semi-plastique (voir schéma ci-dessous). Une destruction trop tardive entraînera une consommation de la réserve utile du sol par les couverts et pénalisera le futur tournesol.

La préparation du sol vise à fournir un lit de semence idéal. Attention aux limaces dans les situations à risques, elles peuvent trouver refuge dans un sol trop motteux (voir tableau ci-dessous).

Le semis doit s'effectuer sur un sol suffisamment réchauffé, 8°C à 5 cm de profondeur est idéal. La vitesse de semis conseillée est de 4 km/h, 6 au maximum. À moduler en fonction de la technicité du matériel. En tout cas, les écartements trop larges entre les rangs sont à proscrire, l'optimum se situe entre 50 et 60 cm. La profondeur de semis est de 2-3 cm en sol frais, 4 à 5 cm en sol sec.

Il faut viser un peuplement de 50 000 pieds/ha, pour un gain de rendement de 2 q/ha et une teneur en huile améliorée de 1,8 point. Pour l'obtenir, il faut souvent semer 65 à 75 000 grains/ha. Attention aux limaces et aux taupins, principaux ravageurs de début de cycle.

 

Gérer le mildiou

En 2022, le pathogène est toujours présent au niveau national, 50 races de mildiou sont répertoriées dans le monde, 17 en France dont 9 officiellement reconnues, qui amènent à définir des profils variétaux résistants : ce sont les variétés de tournesol notées RM 8 ou 9.

Des mesures agronomiques peuvent limiter les contaminations comme la rotation (1 tournesol tous les trois ans maximum), un décalage des dates de semis pour éviter des précipitations trop abondantes qui favorisent les contaminations, la gestion des adventices dont certaines entretiennent l'innoculum.

Il ne faut pas semer de plantes hôtes dans les couverts d'interculture comme les graminées et utiliser de semences de tournesol protégées.

En traitement de semences, deux nouvelles molécules ont été homologuées. La première est l'oxathiapiproline (produits commerciaux Luminesa et Plenaris), mais Terres Inovia estime qu'il y a un risque moyen à élevé de développer une résistance, à cause d'une action unisite.

La seconde est un stimulateur des défenses naturelles, l'acibenzolar-S-méthyl (produit Ressivi), avec un risque de résistance moindre car ayant deux modes d'action. Terres Inovia privilégie ce produit.

 

Désherbage

Viballa bénéficie d'une autorisation de mise en marché récente, il s'agit d'un herbicide auxinique, une hormone de croissance à utiliser entre les stades 4 feuilles et 8-10 feuilles du tournesol. Il est absorbé par les feuilles des adventices, sans persistance dans le sol, mais peut entraîner des déformations sur le tournesol au croisement des passages de rampes. Terres Inovia a testé son efficacité et il est préférable d'intervenir après le stade 4 feuilles. Son spectre n'est pas très large, il est faible sur morelle et renouée, mais relativement satisfaisant, notamment sur ambroisie, bien qu'un peu en retrait de Passat, la référence. Avec Viballa, la prélevée est incontournable.

En post-levée, Sunbright vient d'être homologué, une solution a priori séduisante avec un renfort aclonifen en post-levée (notamment sur renouée et chénopode). La dose homologuée étant inférieure à celle attendue, Terres Inovia conseille cet herbicide :

- en programme avec une prélevée (plutôt pendiméthaline à 900 g/ha)

- à 1,35 l/ha + huile type Actirob B, à 2 feuilles du tournesol.

Par ailleurs, le tournesol, du fait du grand écartement entre les rangs, se prête bien au désherbage mécanique, notamment au binage au stade une ou deux paires de feuilles. La herse étrille est plus facilement utilisable que la houe rotative. En tout cas, les conditions doivent être idéales : sol ressuyé, temps séchant et adventices au stade jeune (fil blanc).

Le désherbage mixte, associant traitement phyto sur le rang et outils entre les rangs, présente un intérêt, notamment pour la réduction des IFT (indices de fréquence de traitement).

 

Attaques de pucerons

En 2022, la pression pucerons a souvent force, précoce et persistante. Les essais mis en place ont montré une bonne efficacité des produits comme Mavrik Jet et Karaté K. Très peu de viroses ont été détectées et on enregistre aucun impact du traitement sur le rendement malgré le dépassement du seuil de risque, mais les populations de pucerons ont rapidement diminué naturellement.

Il faut considérer le seuil de 10 % de plantes avec crispation marquée comme un seuil d’alerte de présence de pucerons pour inciter à l’observation du ravageur sur plante et non comme un seuil d’intervention.

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