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Les éleveurs de bovins en quête de revalorisation des prix

Réunis à Rodez en congrès annuel, les 4 et 5 février, les éleveurs de la Fédération nationale bovine ont insisté sur la nécessité de retrouver des prix rémunérateurs.

© AAP

Confrontés à de nombreuses difficultés, les éleveurs de la Fédération nationale bovine réunis en congrès les 4 et 5 février à Rodez comptaient beaucoup sur l’écoute du ministre de l’Agriculture et les réponses qu’il pourrait apporter. Empêché en raison de la conférence de presse du président de la République, Stéphane Le Foll s’est contenté d’un message vidéo que de nombreux éleveurs ont boycotté en quittant la salle.

Pas de réponses claires
Leur déception a été d’autant plus importante qu’il n’a pas apporté de réponses claires aux questions en suspens : les modalités d’attribution de la prime à la vache allaitante, les nouveaux critères de l’indemnité compensatrice de handi­cap naturel toujours en négociation avec Bruxelles. Sans parler de la directive nitrates, du nouveau zonage et des dispositions qui devraient être retenues pour le stockage des lisiers en plein champ, l’épandage des engrais dans les pentes et le calendrier d’épandage. Les réponses sont renvoyées à un rendez-vous avec les responsables de la FNB, dans quelques jours, le 16 février.
Ceci étant, le congrès s’est surtout focalisé sur le prix de la viande à la production qui reste désespérément bas depuis quelques années. «C’est le point majeur», a martelé Pierre Vaugarny, le secrétaire général. «0,70 € /kg sont volés aux éleveurs depuis deux ans» a renchéri le président, Jean-Pierre Fleury. «La revalorisation des prix, c’est la seule solution pour redresser les trésoreries» a-t-il ajouté. Pour illustrer son propos, voici la situation personnelle d’un éleveur de l’ouest : il se retrouve en 2014 avec le même chiffre d’affaires que l’année précédente, en ayant vendu 13 animaux de plus. Conséquence donc des trésoreries exsangues, des dettes fournisseurs impossibles à rembourser, des ouvertures de crédit auprès des banques, un revenu qui dépasse péniblement 14 000 euros en 2014 et qui le positionne au dernier rang de l’agriculture. 15 % des éleveurs seraient en difficulté dans le département de l’Aveyron, selon un représentant du Crédit agricole.

Guerre des prix
D’ailleurs, à la demande de la FNB, le ministre de l’Agriculture a confié une mission à un haut fonctionnaire pour faire un diagnostic et proposer des solutions. Les éleveurs accusent les grandes surfaces qui se livrent à une guerre des prix et qui ne jouent pas le jeu de la segmentation des viandes et de l’origine, voire même de la traçabilité. Le président de la FNB les a clairement visés : «nous avons mené des actions en 2014, nous avons conservé des cartouches pour 2015» a-t-il menacé. Dans le collimateur également la restauration collective et notamment les élus qui ne doivent pas s’exonérer de leurs responsabilités en matière d’approvisionnement. Sans parler des contraintes environnementales et administratives qui ne cessent de s’accumuler et qui donnent le sentiment aux éleveurs qu’ils sont abandonnés par les pouvoirs publics français et européens.

Restauration hors foyer : on peut acheter local

«Le code des marchés publics donne des marges de manœuvre» a déclaré Mme Biolley, responsable des marchés publics au ministère de l’Agriculture. Invitée au congrès de la FNB, elle n’a pas caché que le code des marchés publics permet une certaine souplesse pour les achats des collectivités. Rien ne s’oppose par exemple à fixer des critères de race, de qualité, de fréquence de livraisons, d’empreinte carbone pour privilégier les achats de proximité. La prise en compte de ces critères devrait permettre de réduire la part des viandes étrangères dans la restauration collective. Est-ce que ce sera suffisant pour renverser la tendance ? Dominique Barrau, secrétaire général de la Fnsea n’y croit pas trop. «Le problème de fond, c’est la compétitivité de la filière viande.
Il faut arrêter de charger la barque avec des normes, des contraintes», a-t-il insisté, même si la sensibilisation des gestionnaires de collectivité va dans le bon sens.

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