Aller au contenu principal

Les fermiers s’inquiètent de l’avenir du statut du fermage

La loi d’avenir de l'Agriculture en préparation ne rassure pas les fermiers.

Michel Randjia, président de la section des fermiers de la Fdsea : "depuis 2006, la réforme du régime déclaratif des biens de famille a causé des dégâts dans nombre d'exploitations".
Michel Randjia, président de la section des fermiers de la Fdsea : "depuis 2006, la réforme du régime déclaratif des biens de famille a causé des dégâts dans nombre d'exploitations".
© AAP


Le congrès de la section nationale des fermiers et métayers (Snfm) s’est tenu à Limoges les 19 et 20 février derniers. Durant ces deux jours, les discussions se sont centrées sur l’avenir du statut du fermage. Actuellement en phase d’examen par le Sénat, le contenu de la «loi d’avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt» est loin de satisfaire les représentants des fermiers. Ceux-ci dénoncent une évolution du statut du fermage inquiétante depuis 2006. La loi d’avenir de 2014 ne parvient pas à les rassurer.

Non à l’extension du bail à clauses environnementales
A titre d’exemple, ce projet de loi prévoit l’extension du bail rural à clauses environnementales. Jusqu’alors, ce type de clauses ne pouvait être inséré que par des bailleurs personnes publiques et dans des baux ayant pour objet la location de terres situées dans des zones protégées. La future loi permettra, désormais, à tous bailleurs d’imposer des contraintes environnementales à son fermier, et ce, sur l’ensemble du territoire. Cette réforme s’apparente à pouvoir imposer des contraintes supplémentaires à son preneur en place, et donc, compromettre la liberté d’exploitation du fermier.
La Fnsea soutient la Snfm sur ce sujet. Xavier Beulin, président de la Fnsea, qui est intervenu lors de ce congrès, a indiqué, qu’il avait dit à Didier Guillaume, rapporteur de la loi d’avenir au Sénat, que l’extension du bail à clauses environnementales est une aberration.
Sur le sujet du régime déclaratif des biens de famille, là encore, la Snfm n’est pas parvenu à se faire entendre suffisamment, alors que depuis 2006, les conséquences de ce régime se font largement ressentir. Rappelons qu'il permet à un propriétaire de reprendre ses terres en fin de bail sans avoir à obtenir l’autorisation d’exploiter du contrôle des structures. Pour cela, il doit remplir trois conditions : le bien doit être libre au moment de la déclaration (ou congé validé par le tribunal paritaire), le bien doit être détenu par le propriétaire ou un membre de sa famille (jusqu’au 3e degré) depuis au moins neuf ans, et le bénéficiaire de la reprise doit avoir la capacité professionnelle agricole. Depuis 2006, cette réforme a eu des conséquences négatives pour les fermiers. Ces derniers se voient parfois reprendre des surfaces pouvant mettre en péril la viabilité de leur exploitation. La Snfm a beaucoup travaillé sur ce problème, mais la prochaine loi ne permettra certainement pas de voir l’avenir plus sereinement sur ce sujet.

Faire évoluer le statut du fermage
La Snfm a déposé de nombreux amendements après la parution du projet de loi d’avenir en fin d’année 2013. Ces amendements permettraient au statut du fermage de connaitre des évolutions positives pour les fermiers et renforcer sa lisibilité dans le temps. Pour la Snfm, ce statut est un outil précieux qu’il est nécessaire d'adapter avec le temps et les pratiques. Il est indispensable de le développer et de le moderniser, afin qu’il continue de permettre aux exploitants fermiers d’exercer leur métier de façon pérenne. "Préservons le statut du fermage et faisons le évoluer avec intelligence", a conclu Sylvie Lebrun, présidente de la Snfm.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout {nom-site}.

Les plus lus

échanges transport de betteraves Cristal Union Tereos optimisation
Logistique betteravière : Cristal Union en veut à l’un de ses concurrents

La coopération entre sucriers pour optimiser les transports de betteraves a pris du plomb dans l’aile lors de la dernière…

Xavier Flinois Safer Hauts-de-France décès hommage
Xavier Flinois, président de la Safer Hauts-de-France, est décédé

Xavier Flinois était une figure marquante de l'agriculture dans les Hauts-de-France, reconnu pour son engagement au service du…

Lefrançois Yves disparition travaux agricoles travaux publics
L’entreprise de travaux publics et agricoles Lefrançois en deuil

Yves Lefrançois, fondateur des établissements Lefrançois TP à Clenleu, s’est éteint à l’âge de 83 ans, le 30 mai.

fermage expulsion huissier justice
Le non-paiement de fermages tourne au vinaigre

Dans le département de l’Orne, l’expulsion d’agriculteurs de parcelles agricoles ordonnée par la justice a viré à l’…

Eppeville sucrerie village d'énergie Saint Louis Sucre
Un projet de reconversion pour l'ex-sucrerie d'Eppeville

Le groupe Saint Louis Sucre a signé un compromis de vente de l’ancienne sucrerie d’Eppeville (Somme) avec Energipole…

Safer Hauts-de-France foncier Xavier Flinois Benoît Thilliez
Un jeune agriculteur à la tête de la Safer Hauts-de-France

Benoît Thilliez, 38 ans, a été élu à l’unanimité à la présidence de la Safer Hauts-de-France où il succède à Xavier Flinois,…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 9.90€/mois
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Action Agricole Picarde
Consultez les versions numériques de l'Action Agricole Picarde et du site, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de l'Action Agricole Picarde