Aller au contenu principal

Les Français consomment encore trop d’antibiotiques

L’Agence nationale de la sécurité du médicament et des produits de santé vient de publier son rapport sur la consommation des antibiotiques en France en 2016.

La baisse de 25 % de l’utilisation n’a pas été atteinte. 
La baisse de 25 % de l’utilisation n’a pas été atteinte. 
© Parlement européen


En ville, selon les données de l’ANSM, la consommation exprimée en nombre de doses définies journalières pour 1 000 habitants et par jour (DDJ/1 000 h/jour), a atteint en 2016 le niveau de 30,3 DDJ/1 000 h/jour. Près des deux tiers de la consommation provient des bêta-lactamines, pénicillines (seules ou associées), soit 65,2 % de la consommation totale d’antibiotiques en ville. Au sein de cette classe, on retrouve l’association amoxicilline-acide clavulanique, antibiotique particulièrement générateur de résistances bactériennes, qui figure dans la liste des antibiotiques critiques. Cette classe comprend également l’amoxicilline seule qui n’appartient pas à cette liste. Par ailleurs, les autres familles et classes les plus utilisées sont les tétracyclines, les macrolides et les autres bêta-lactamines (principalement les céphalosporines).
A l’hôpital selon les données de l’ANSM, la consommation s’est établie à 2,19 DDJ/1 000 h/jour en 2016. Les bêta-lactamines, pénicillines (seules ou associées) représentent la part la plus importante de la consommation hospitalière totale en antibiotiques, avec un taux de 58 %. Par ailleurs, les autres bêtalactamines (principalement les céphalosporines) et les fluoroquinolones viennent respectivement au second et au troisième rang. En 2016 et au cours du premier semestre 2017, trois nouvelles substances antibiotiques, réservées à une prescription hospitalière, ont été commercialisées en France : le ceftolozane, le tédizolide et la dalbavancine. Il faut toutefois relever qu’aucune de ces trois nouvelles substances actives ne représente une nouvelle famille d’antibiotiques.

Objectifs non atteints
En ville, la consommation a diminué depuis 2000 mais, sur l’ensemble de la période étudiée, les objectifs poursuivis n’ont pas été atteints, en particulier, la baisse de 25 % de l’utilisation des antibiotiques, retenue par le «Plan national d’alerte sur les antibiotiques 2011-2016». La consommation en ville a augmenté de 5,6 % entre 2011 et 2016, avec une croissance de 1,3 % entre 2015 et 2016. L’utilisation de nombreuses classes ou familles d’antibiotiques a diminué depuis 2000, parfois dans des proportions importantes (par exemple macrolides et céphalosporines). En revanche, d’année en année (y compris entre 2015 et 2016), la part des bêta-lactamines, pénicillines (seules ou associées) ne cesse de progresser, ce qui explique que, malgré un moindre usage de certaines familles d’antibiotiques, la consommation ait globalement augmenté. La consommation en amoxicilline seule continue de croître, et la progression des associations de pénicillines-inhibiteurs de bêta-lactamases (amoxicilline-acide clavulanique) paraît contenue. En ville, l’utilisation de l’amoxicilline seule demeure plus importante que celle de l’amoxicilline-acide clavulanique.
A l’hôpital, les consommations ont significativement diminué entre 2000 et 2006. Leur évolution a ensuite été trop faible pour qu’une tendance nette puisse être dégagée. En revanche, lorsque l’on rapporte le nombre de DDJ au nombre de journées d’hospitalisation (et non plus à la population française), la consommation tend à augmenter. Ce second indicateur, qui prend en compte l’activité hospitalière, demeure cependant difficile à interpréter sur une longue période. En effet, l’évolution des modalités de prise en charge des patients conduit à une réduction du nombre global de journées d’hospitalisation, n’impliquant pas nécessairement une moindre utilisation des antibiotiques. A l’hôpital, la consommation a diminué dans toutes les classes depuis 2000. De surcroît, la consommation globale se caractérise par une très grande stabilité depuis plusieurs années. Il ne faut cependant pas en déduire que la consommation de toutes les substances antibiotiques a baissé sans exception. En effet, au sein de certaines grandes classes, une utilisation accrue de plusieurs substances ou familles est observée.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout {nom-site}.

Les plus lus

échanges transport de betteraves Cristal Union Tereos optimisation
Logistique betteravière : Cristal Union en veut à l’un de ses concurrents

La coopération entre sucriers pour optimiser les transports de betteraves a pris du plomb dans l’aile lors de la dernière…

Lefrançois Yves disparition travaux agricoles travaux publics
L’entreprise de travaux publics et agricoles Lefrançois en deuil

Yves Lefrançois, fondateur des établissements Lefrançois TP à Clenleu, s’est éteint à l’âge de 83 ans, le 30 mai.

fermage expulsion huissier justice
Le non-paiement de fermages tourne au vinaigre

Dans le département de l’Orne, l’expulsion d’agriculteurs de parcelles agricoles ordonnée par la justice a viré à l’…

Eppeville sucrerie village d'énergie Saint Louis Sucre
Un projet de reconversion pour l'ex-sucrerie d'Eppeville

Le groupe Saint Louis Sucre a signé un compromis de vente de l’ancienne sucrerie d’Eppeville (Somme) avec Energipole…

Safer Hauts-de-France foncier Xavier Flinois Benoît Thilliez
Un jeune agriculteur à la tête de la Safer Hauts-de-France

Benoît Thilliez, 38 ans, a été élu à l’unanimité à la présidence de la Safer Hauts-de-France où il succède à Xavier Flinois,…

rave-party Lozère jeunes agriculteurs teufeurs tracteurs tecknival
Tracteurs contre teufeurs dans une rave-party illégale

Un rassemblement illégal de 150 à 200 fêtards a été interrompu jeudi 29 mai 2025 dans le hameau de Conques, à La Canourgue (…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 9.90€/mois
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Action Agricole Picarde
Consultez les versions numériques de l'Action Agricole Picarde et du site, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de l'Action Agricole Picarde