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Les GIEE Sols vivants au festival de l’agriculture de conservation des sols

La Chambre d’agriculture de la Somme a emmené le 23 juin ses GIEE Sols vivants à la 3e édition du festival de l’agroécologie et de l’agriculture de conservation des sols en Belgique. Objectifs : accompagner, partager et stimuler leur réflexion sur l’amélioration de la fertilité des sols de leurs parcelles et échanger à partir de résultats concrets.

Festival de plein champ dédié à l’agriculture de conservation des sols.
Festival de plein champ dédié à l’agriculture de conservation des sols.
© D. R.

Une trentaine d’agriculteurs accompagnés par leur conseiller sont partis d’Amiens direction la Belgique pour découvrir différentes thématiques et échanger autour de l’agriculture de conservation des sols. 

 

Au programme :

La plus-value du couvert

Visite de la vitrine des différents mélanges variétaux, composés de phacélie, tournesol, légumineuses (vesce, trèfle…), et crucifères (radis, moutardes…). L’objectif étant de produire le plus de biomasse aérienne pour restituer au sol (apport de matière organique, stimulation de la vie du sol, etc.) et d’attirer les auxiliaires, qui étaient par ailleurs présents en nombre ce jour : coccinelles, syrphes, cantharides… 

L'intérêt de l'enrobage 

Afin d’avoir une biomasse élevée en sortie d’hiver, il est conseillé de semer le couvert le plus tôt possible. Ainsi, l’association Greenotec (Groupement de recherche sur l’environnement et d’étude de nouvelles techniques culturales) à l’initiative du festival, teste des techniques de semis à la volée avant moisson pour profiter de l’humidité du sol, couvrir les sols dès la moisson et réduire les coûts d’implantation. 

La technique vise à homogénéiser les épandages de semences sur toute la largeur de l’épandeur. Certaines semences ont une distance d’épandage naturellement bonne comme la vesce, qui est utilisée comme support et qui germe facilement en surface contrairement à un pois. Le principe est de coller des graines plus petites ou peu denses à ces graines supports à l’aide de la mélasse, qui jouera le rôle de colle entre les différentes semences, et de l’argile, qui jouera le rôle d’asséchant pour former de belles billes pour avoir un épandage homogène.

Les pré-buttes pour une vie biologique

Le principe est de semer un couvert végétal en plein et de venir former des buttes dès l’été après moisson. Ainsi, les racines du couvert colonisent le sol, améliorent la vie biologique et permettent d’obtenir une meilleure granulosité et porosité qui améliorent la rétention d’eau. Au printemps, plusieurs techniques sont testées, une plantation avec fraise sur le pré-buttage et une reprise directe dans les pré-buttes comparées au TCS (techniques culturales simplifiées) et au labour. Aujourd’hui dans les différents essais, le rendement est impacté avec une reprise directe dans les pré-buttes. En revanche, les buttes retravaillées donnent de bons résultats, proches des résultats en TCS et supérieurs à la technique en labour. La plantation directe sur pré-buttes engendre un réchauffement plus lent du sol donc une minéralisation lente qui entraine une levée plus tardive.

Démonstrations dynamiques 

Différents constructeurs étaient présents avec tout type de matériels, du matériel de désherbage mécanique innovant (roto-étrille, bineuse avec caméra, désherbeuse à pneus…), du matériel de destruction des couverts végétaux (mulchage, scalpage, roulage, etc.) et des semoirs de semis direct.

Suite à cette journée très enrichissante en expertises et en échanges, les agriculteurs des GIEE sont revenus la tête pleine d’idées et d’envies de continuer d’avancer ensemble dans cette dynamique de préservation de nos sols.

Focus GIEE Sols vivants du Vimeu

Tout au long du mois de juin, les agriculteurs du GIEE Sols Vivants du Vimeu se sont réunis pour appréhender la fertilité de leur sol : rencontre avec des experts, interprétation des analyses de vie biologiques, et enfin le déplacement au festival. Objectif du déplacement : aller plus loin dans leur réflexion et découvrir concrètement ce qui se fait «ailleurs» pour améliorer leur fertilité des sols. Les mélanges variétaux de couverts, ou encore les démonstrations de différents semoirs viennent affiner   ou conforter leur choix d’itinéraire à l’échelle de leurs parcelles (bas champs, bief ou limon). 

Six collectifs d’agriculteurs «Sols vivants» dans le département 

1 GIEE sur le Plateau Picard constitué de 13 agriculteurs dont 4 en polycultures-élevage avec pour objectif commun de changer leur pratique pour évoluer vers le semis direct sous couverts dans une rotation avec des cultures industrielles. 
1 GIEE dans le Ponthieu composé de 12 agriculteurs avec comme enjeu d’aller vers une agriculture durable axée sur la fertilité des sols et la réduction des produits phytosanitaires.
1 GIEE dans le Vimeu constitué de 17 agriculteurs en polycultures élevage. Leurs motivations sont de bouleverser au minimum le sol afin d’améliorer ses capacités à auto-entretenir sa fertilité (physique, chimique et biologique).
1 GIEE dans l’Est du département constitué de 18 agriculteurs dont 12 qui sont engagés sur un projet de méthanisation dont l’enjeu commun est de rechercher une gestion intelligente du carbone et de l’azote. 
2 groupes sont en cours de développement sur le Plateau Picard avec comme objectif de devenir un GIEE prochainement sur la thématique du semis direct sous couverts. 

 

Témoignage d'agriculteurs

Trois agriculteurs français sont venus témoigner de leur parcours et de leur système de production actuel en agroécologie et agriculture de conservation. 

Marc Lefebvre,
agriculteur dans le Pas-de-Calais en non-labour depuis 1997, a témoigné de ses objectifs de concilier biodiversité et production en se lançant dans l’agroforesterie en 2012. En système céréalier et cultures industrielles, il associe agriculture de conservation et agroforesterie.
Victor Leforestier, agriculteur en Seine-Maritime en non-labour depuis plus de quinze ans, s’est lancé dans l’agriculture biologique de conservation des sols depuis 2019. Principalement en cultures industrielles (lin fibre, pommes de terre de consommation et betteraves rouges), il a diversifié son assolement avec de nouvelles cultures produites en bio, telles que le plant de pommes de terre, le seigle, le lentillon et les prairies temporaires.
Kevin Morel, éleveur de vaches allaitantes charolaises croisées aubrac dans la Marne, pratique l’agriculture de conservation et le pâturage tournant dynamique. Les animaux sont 100 % à l’herbe, les couverts sont une ressource fourragère lorsque les prairies sont moins productives. Il a fait évoluer la composition de ses couverts afin de concilier agronomie et fourrages de bonne qualité.
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