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Les horticulteurs dans le flou, malgré la vente de plants

Dans ce contexte de confinement, les plants potagers ont été classés «achats de première nécessité», ce qui autorise les horticulteurs à ouvrir à nouveau. Mais en pratique, ce n’est pas si simple.

La vente des plants potagers est considérée comme un achat de première nécessité, donc les horticulteurs peuvent ouvrir à nouveau. Mais difficile pour eux de faire respecter les mesures barrières…
La vente des plants potagers est considérée comme un achat de première nécessité, donc les horticulteurs peuvent ouvrir à nouveau. Mais difficile pour eux de faire respecter les mesures barrières…
© Serre de Villers-Campsart

«La vente des plants potagers est considérée comme un achat de première nécessité», a annoncé la secrétaire d’État auprès du ministre de l'Économie Agnès Pannier-Runnacher le 1er avril, en réponse а une question du sénateur Emmanuel Capus (Maine-et-Loire, Les indépendants). Cette décision ouvre la voie а la réouverture des établissements vendant ces produits. Mais ses modalités d'application restent floues, ou en tout cas à géométrie variable selon les départements, d'après les professionnels.

Au début du confinement, l'alimentation pour animaux de compagnie a été considérée comme «de première nécessité», mais pas les plantes d'ornement, ce qui a exclu les horticulteurs indépendants au profit des jardineries. Pour Frédéric Lemaire, gérant de la Serre de Villers-Campsart, à l’ouest de la Somme, la concurrence déloyale était d’ailleurs sa plus grosse crainte. «Certains magasins ont le droit de rester ouvert car ils vendent des produits alimentaires. C’est bien normal. Mais si ces mêmes magasins vendent des produits similaires aux nôtres, comme des chrysanthèmes ou des plants d’échalotes, de pommes de terre ou d'oignons, alors ce sera double catastrophe pour nous, car les clients n’attendront pas notre réouverture», s’alarmait-il dans nos colonnes mi-mars.

Cette récente décision d'autoriser la vente de plants potagers est donc une «petite victoire face а une injustice», a réagi Mickaël Mercier, président de Val'Hov, l'interprofession de l'horticulture, de la fleuristerie et du paysage. De son côté, le directeur du SNPHP (horticulteurs et pépiniéristes, FNSEA), Julien Legrix, conseille а ses adhérents de se tourner vers les préfectures qui «ont pris la liberté d'apporter des cadrages plus clairs qu'au niveau national». Julien Legrix a confié а l'AFP attendre «une communication du ministère» afin d'«assainir des situations de concurrence déloyale entre départements».

Impossible de gérer les flux

Frédéric Lemaire, ainsi que d’autres pépiniéristes de la région, trouve cette décision «dépourvue de bon sens». «En concertation avec d'autres jardineries, nous faisons le choix de rester fermé pour participer à l'effort de confinement national», prévient-il ses clients sur Facebook.  «Même si nous perdons beaucoup d’argent, nous refusons de risquer de mettre les salariés et les clients en danger. Si nous ouvrons les portes, nous serons dans l'incapacité de gérer les flux de clients et de faire en sorte que les gestes barrières soient respectés», ajoute-t-il.

La Serre de Villers-Campsart fonctionne tout de même en drive : il s’agit de passer commande au 03 22 90 89 31, l’équipe de la serre prépare les plantes et le client n’a plus qu’à la récupérer à l'heure convenue. «Ce système est très chronophage, et ne représente que 15 % du chiffre d’affaires habituel, mais j’ai fait le choix d’assurer le service pour mes clients», confie le gérant.

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