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Les pigeons ravagent les hortillons

Depuis plusieurs semaines, les maraîchers des hortillons, à Amiens, subissent d'énormes dégâts de pigeons sur leurs cultures. Ils souhaitent un plan de régulation efficace.

Les pigeons sont de plus en plus nombreux aux hortillonnages.
Les pigeons sont de plus en plus nombreux aux hortillonnages.
© FDC80



10 000 salades détruites, 250 brocolis mangés, plus de 2 000 bottes de radis foutues, sans compter les choux, les navets, les betteraves rouges, les céleris... «En tout, j'ai perdu 30 à 35 % de cette première récolte de printemps. Et je suis très inquiet pour la suite», se désole Francis Parmentier, maraîcher des hortillons. Tous les jours depuis un mois, les pigeons ramiers font un festin dans ses parcelles et dans celles de ses dix confrères.
«C'est un vrai problème depuis quatre ans. Et chaque année, c'est de pire en pire. Avec le réchauffement climatique, les pigeons ne migrent plus et se reproduisent en nombre chez nous. Il font trois portées par ans», ajoute Alain Cazier, président du syndicat des maraîchers et hortillons de la Somme. Jusqu'ici, les maraîchers des hortillons bénéficiaient d'un répit pendant la période de moisson, car les pigeons étaient attirés par les champs fraîchement récoltés, encore riches de graines de blé. «Mais l'année dernière, ils sont tout de même restés ici.»
Le confinement aurait également amplifié le phénomène. «Les particuliers ne pouvaient pas aller entretenir leurs terrains. Plus personne ne circulait dans les hortillonnages. Alors, les oiseaux ont pris pleinement possession des lieux», assure Francis Parmentier. Le maraîcher a investi dans un filet de protection spécialement conçu pour éloigner les pigeons, avec lequel il a recouvert ses salades. «Cela m'a coûté 1 000 EUR. Mais au bout de huit jours, les oiseaux s'y sont habitués et n'ont plus peur. Ils piquent les légumes à travers.»
Les agriculteurs sollicitent donc l'aide de plusieurs instances. «J'ai envoyé des courriers à la ville d'Amiens, à Amiens métropole, à la Région, à la député Barbara Pompili, à la fédération de chasse départementale, à la chambre d'agriculture... Nous demandons l'aide de 1 500 EUR de l'État (fonds de solidarité, ndlr), et surtout le droit de tirer les pigeons», précise Alain Cazier.

Les tirs : seul moyen de lutte
Pour Francis Parmentier, les tirs sont le seul moyen efficace de lutte. Le pigeon ramier, classé nuisible dans la Somme, peut être détruit à tir du 1er avril au 30 juin (période de clôture de la chasse), mais le tir est assujetti à une autorisation préfectorale individuelle. En deçà de 3 ha, un seul poste fixe est autorisé. «Nous aimerions les chasser avec autre chose qu'une petite carabine, car ça nécessite trop de proximité et ils s'enfuient avant ; et le droit de les tirer au vol.» Le maraîcher a cependant bien conscience qu'un cadre doit être posé. «Il pourrait y avoir des horaires, tôt le matin, le midi et le soir, lorsque les pigeons viennent manger, par exemple.» Le contact avec la fédération de chasse locale a déjà été établi. Il y va de la prochaine récolte.



Difficiles conditions météo

En plus des dégâts de pigeons, les maraîchers des hortillons doivent faire face à des conditions météo particulièrement difficiles. «On a pris beaucoup de retard dans les semis à cause de l'hiver pluvieux, annonce Francis Parmentier. En février, il est tombé 450 mm d'eau en vingt-huit jours ! Il a fallu énormément de temps à la terre pour ressuyer.» Une fois les légumes semés, ceux-ci ont subi des gelées matinales en avril. «J'ai relevé - 4°C un mercredi matin. Les brous (feuilles en patois des hortillons, ndlr) de mes salades et radis sont devenus toutes jaunes...» La sécheresse s'est désormais installée. «Je vois des crevasses aussi larges que mon pousse !» Quand ça ne veut pas...

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