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Concours général agricole
Les prairies humides et pâturées de la baie de Somme à l’honneur

La SARL Henson est en lice dans la catégorie «prairies» du Concours des pratiques agroécologiques du Salon international de l’agriculture (Sia) dont la remise des prix a lieu ce vendredi 3 mars. 

Une bonne partie des surfaces pâturées par les chevaux Henson ne sont pas «classiques» puisqu’une bonne partie d’entre elles se situent dans des zones humides et estuariennes, ce qui rend leur exploitation délicate.
Une bonne partie des surfaces pâturées par les chevaux Henson ne sont pas «classiques» puisqu’une bonne partie d’entre elles se situent dans des zones humides et estuariennes, ce qui rend leur exploitation délicate.
© Espaces équestres Henson

En octobre dernier, lors de la 32e édition de la Trans’Henson, Gaylord Franqueville, le responsable agriculture et élevage des Espaces équestres Henson, se voyait remettre un Prix d’excellence 2022 du Concours agricole des «Prairies fleuries» en étant désigné lauréat du concours sur le territoire de Plaine maritime picarde dans la catégorie «pâturage prioritaire», parmi quatre participants. Ce vendredi 3 mars, il est en lice pour décrocher un prix d’une toute autre valeur puisque national celui-là, ce qui le met en compétition avec des profils d’autres régions françaises dans la catégorie «plaine ou piémont».

 

Pâturage extensif en zone humide

Lors de son passage en mai 2022, le jury local du concours s’est trouvé séduit par la méthode d’élevage des Espaces équestres Henson. En effet, souligne Gaylord Franqueville, «nous avons fait le choix, pour notre exploitation, d’un système 100 % extensif pour l’intégralité de nos cheptels équin et bovin». Si l’on connait les Espaces équestres Henson pour l’élevage de chevaux du même nom – environ 200 équidés –, l’exploitation compte aussi un troupeau de vaches Highland Cattle et Galoway. L’alimentation des animaux se fait prioritairement en pâture, «avec le moins de foin possible», suivant la méthode du pâturage tournant. Ces pâtures ne sont pas «classiques» puisqu’une bonne partie d’entre elles se situent dans des zones humides et estuariennes, ce qui rend leur exploitation délicate. L’attention de l’éleveur se porte jusque dans la manière dont sont gérés les naissances : «Les mises-bas sont programmées entre avril et juillet, à une période où l’herbe est suffisamment abondante», explique M. Franqueville.

La prairie pour laquelle les Espaces équestres Henson ont été distingués est située sur la commune de Rue et s’étend sur une surface de six hectares, avec de multiples espèces, une mare aménagée, un bois à proximité ou encore quelques ruches. Située en zone humide, y accéder comme son exploitation demande quelques précautions : «On ne peut y aller en tracteur au risque de l’abîmer», constate l’éleveur. De toute évidence, une parcelle comme celle-ci demande des soins particuliers : «Il ne faut pas qu’elle soit sur-pâturée au risque de plomber son potentiel, mais si elle est sous-pâturée, les animaux n’en profiteront pas non plus. On se retrouve avec beaucoup de refus. Il y a un vrai équilibre à trouver.»

 

Reconnaissance et promotion d’un territoire 

Atteindre la finale nationale du concours général des pratiques agroécologiques est déjà pour Gaylord Fraqueville «une fierté». «C’est la preuve que nos efforts sont payants et que l’on travaille correctement. C’est finalement assez encourageant». L’éleveur y voit aussi une bonne occasion de faire parler positivement de la Baie de Somme. Quel que soit le résultat de la finale, Gaylord Franqueville remercie d’ores et déjà le Syndicat mixte de la Baie de Somme «avec lequel on travaille en étroite collaboration», expliquait-il en ce milieu de semaine. 

Du côté de cette structure, sans présager du résultat qui sera connu vendredi, on rappelle que le territoire de la Baie de la Somme a d’ores et déjà eu à au moins deux reprises des agriculteurs récompensés pour leurs pratiques. La preuve selon Krystel Ducamp «qu’il y a de vrais savoir-faire et une vraie envie d’aller de l’avant».

Un maraîcher des 7 Vallées en lice dans la catégorie «agroforesterie»

Lors de la remise des prix du Concours général des pratiques agroécologiques ce vendredi 3 mars, une attention particulière sera aussi portée vers un autre agriculteur des Hauts-de-France puisqu’un maraîcher du Pas-de-Calais est également en lice dans la catégorie «agroforesterie». Installé en agriculture biologique, à Fillièvres dans le territoire des vallées de l’Authie et de la Canche, Stéphane Huret exploite depuis six ans un hectare de maraîchage. Depuis son installation, il décrit avoir «adapté son exploitation à l’environnement et l’écosystème existant». Comment ? «En conservant d’anciennes haies, en y implantant de nouvelles, en créant des bandes fleuries». Une troupe d’ovins ainsi que des abeilles lui servent d’auxiliaires précieux. Il y a quelques mois, sa candidature a d’abord tapé dans l’œil du CPIE Vallées de l’Authie et de la Canche ainsi que de la Chambre d’agriculture du Nord-Pas-de-Calais qui l’ont accompagné. Ce qui a séduit le jury qui a sélectionné Stéphane Huret, c’est d’abord le fait que «l’activité agricole soit pensée dans tout le système vivant». Ici, poursuit le jury, «c’est l’exploitation qui s’adapte à l’environnement et au contexte local». Le maraîcher est présenté comme quelqu’un de «très observateur», qui «s’adapte à son environnement, partage et communique sur l’importance des haies dans un système agricole». Enfin, dernier argument en faveur de sa sélection, son fort intérêt pour la biodiversité : «Il cherche à optimiser les services écosytémiques au bénéfice de sa production.» Lui-même l’assure : «J’ai souhaité orienter mon système entier vers la biodiversité pour que mon exploitation soit vivante. Il est important d’être dans un environnement naturel, car l’écosystème est un équilibre avec un intérêt pour les auxiliaires et la gestion des ravageurs.» Grâce à ses pratiques, Stéphane Huret en est convaincu : «Je ne nourris pas ma plante, mais c’est mon sol qui va le faire.» 
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