Aller au contenu principal

Les producteurs de lait veulent des prix rémunérateurs

Président de la FNPL, Thierry Roquefeuil a vertement critiqué les effets de la Loi Egalim, appelant à ce que sa version 2 soit
«plus contraignante», lors de l’assemblée générale de l’organisation syndicale qui s’est tenue en visioconférence le 22 avril. 

Deux ans après sa promulgation, la Loi Egalim ne satisfait pas non plus les producteurs de lait qui continuent  de demander des prix rémunérateurs.
Deux ans après sa promulgation, la Loi Egalim ne satisfait pas non plus les producteurs de lait qui continuent de demander des prix rémunérateurs.
© Pixabay

«Il ne faut pas avoir honte de dire que je suis éleveur laitier et que je souhaite gagner deux Smic», a affirmé haut et fort le président de la FNPL, Thierry Roquefeuil. Il a ainsi résumé l’esprit des échanges qui ont eu lieu lors de l’assemblée générale de la FNPL autour de la loi Egalim et la volonté pour les éleveurs laitiers de gagner décemment leur vie. «Notamment pour assurer le renouvellement des générations», a souligné Samuel Vandaele, président de JA. Car après deux ans d’application, la loi Egalim ne satisfait pas les producteurs de lait.

«Il y a pourtant des raisons de positiver», avait peu auparavant indiqué Philippe Bertrand, journaliste “économie-consommation” au quotidien Les Echos. Pour lui, le bilan de la loi Egalim est plutôt positif car elle n’a été contestée par personne, «même pas par les distributeurs». Elle a permis de «construire des indicateurs de production» même s’ils sont encore «perfectibles» et qu’elle a «freiné la déflation continue des prix constatée depuis plus de dix ans», a-t-il justifié. Mais comme les producteurs de la FNPL, il considère qu’il existe encore des failles : les prix «ne ruissellent pas» assez vers les producteurs car le prix d’achat ne figure pas sur les contrats. De plus, la grande distribution poursuit toujours sa guerre des prix. «Les six groupes de distribution français figurent parmi les cinquante premiers groupes mondiaux», a-t-il indiqué. Enfin, «les organisations de producteurs doivent se regrouper pour peser encore plus dans les négociations», a ajouté le journaliste, «même si sur ce point, la filière lait s’en sort un peu moins mal» que dans d’autres secteurs, a tempéré Samuel Vandaele.

 

«Sanctuariser le coût de production»

«Nous ne voulons plus de prix bas», a martelé Thierry Roquefeuil qui veut supprimer la Loi de modernisation de l’économie (LME) qui saborde tout le travail qui a été fait avec la loi Egalim. Julien Denormandie partage d’ailleurs son avis, qualifiant cette LME de «loi de déflation du prix qui instaure une non-négociabilité tout le long de la chaîne (…) La politique sociale ne peut pas reposer uniquement sur le pouvoir d’achat des consommateurs (…) au détriment de la rémunération des agriculteurs», a-t-il tranché.

Afin que le principe de la construction du prix en marche avant prenne réellement forme, le ministre de l’Agriculture compte s’appuyer sur la contractualisation, la pluriannualité, le tripartisme et la transparence. «Il faut sanctuariser le coût de production des agriculteurs», a-t-il martelé. La proposition de loi du député Besson-Moreau (Egalim 2) y parviendra-t-elle ? «Il faut qu’elle soit plus contraignante et qu’elle colle à la réalité des marchés français», a souligné le président de la FNPL. Cependant, sanctuariser le coût de production revient à verrouiller le prix de base et «revenir à une sorte de contrôle des prix. Une intention qui va à l’encontre de l’esprit libéral du ministère de l’Économie», a indiqué Philippe Bertrand. «N’oublions pas que le projet de loi sera soumis à la pression des lobbies qui vont peser sur la rédaction de certains amendements», a glissé Marie-Thérèse Bonneau, première vice-présidente de la FNPL, dont c’était la dernière assemblée générale.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout {nom-site}.

Les plus lus

échanges transport de betteraves Cristal Union Tereos optimisation
Logistique betteravière : Cristal Union en veut à l’un de ses concurrents

La coopération entre sucriers pour optimiser les transports de betteraves a pris du plomb dans l’aile lors de la dernière…

Xavier Flinois Safer Hauts-de-France décès hommage
Xavier Flinois, président de la Safer Hauts-de-France, est décédé

Xavier Flinois était une figure marquante de l'agriculture dans les Hauts-de-France, reconnu pour son engagement au service du…

Lefrançois Yves disparition travaux agricoles travaux publics
L’entreprise de travaux publics et agricoles Lefrançois en deuil

Yves Lefrançois, fondateur des établissements Lefrançois TP à Clenleu, s’est éteint à l’âge de 83 ans, le 30 mai.

fermage expulsion huissier justice
Le non-paiement de fermages tourne au vinaigre

Dans le département de l’Orne, l’expulsion d’agriculteurs de parcelles agricoles ordonnée par la justice a viré à l’…

Eppeville sucrerie village d'énergie Saint Louis Sucre
Un projet de reconversion pour l'ex-sucrerie d'Eppeville

Le groupe Saint Louis Sucre a signé un compromis de vente de l’ancienne sucrerie d’Eppeville (Somme) avec Energipole…

Safer Hauts-de-France foncier Xavier Flinois Benoît Thilliez
Un jeune agriculteur à la tête de la Safer Hauts-de-France

Benoît Thilliez, 38 ans, a été élu à l’unanimité à la présidence de la Safer Hauts-de-France où il succède à Xavier Flinois,…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 9.90€/mois
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Action Agricole Picarde
Consultez les versions numériques de l'Action Agricole Picarde et du site, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de l'Action Agricole Picarde