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Les ficelles et filets de ballots usagés valent de l’or

En matière de valorisation des déchets, le monde agricole est plutôt exemplaire. La filière Adivalor traitait 93 000 t de déchets en France en 2022, soit 78 % de taux de collecte. Cette dynamique est suivie en Hauts-de-France. Les agriculteurs doivent cependant progresser sur la collecte des sacs de semences, de ficelles et de filets balles rondes. 

Les filets de balles rondes doivent être bien secoués, mais pas de panique si quelques brins de paille restent accrochés.
Les filets de balles rondes doivent être bien secoués, mais pas de panique si quelques brins de paille restent accrochés.
© Adivalor

Les déchets de l’agro-fourniture constituent l’une des filières de recyclage les plus abouties de France. Aujourd’hui, 93 000 t d’emballages de produits phyto, de fertilisants, de produits d’hygiène pour l’élevage, ou encore de films agricoles sont collectées via la filière Adivalor (pour Agriculteurs, distributeurs, industriels pour la valorisation des déchets agricoles), créée en 2001. «90 % des déchets collectés sont recyclés. Cette performance est réalisée grâce au tri à la source que réalisent les agriculteurs. C’est un effort au quotidien qui paye», assure Gaël Denizart, responsable performance collecte chez Adivalor.

En Hauts-de-France, les agriculteurs y participent grandement, en apportant leurs déchets dans les centres de collectes, que sont les coopératives et les négoces. Mais une marge de progression est espérée concernant quelques déchets. «Seuls 40 % des sacs de semences et 50 % des ficelles et filets de balles rondes sont collectés. Nous devons lever les freins pour faire progresser ce chiffre.» Il faut dire que l’objectif d’Adivalor est ambitieux : 100 % de déchets collectés et 100 % de déchets recyclés à l’horizon 2030.

 

Un taux de souillures accepté

Les freins ? Pour les 20 000 tonnes de ficelles en polypropylène et les 8 000 tonnes de filets en polyéthylène, utilisés pour le conditionnement des fourrages, il s’agit surtout de la procédure de collecte. Les deux produits doivent être séparés, et surtout remis «propres» au centre de collecte. «Mais propres ne veut pas dire neufs. Nous avons un taux d’acceptation de 20 % de souillures pour les ficelles, et de 40 % maximum pour les filets», assure Gaël Denizart. Ceux-ci doivent être bien secoués, mais pas de panique si quelques brins de paille restent accrochés. Les sacs, eux, sont peu déposés aux centres de collecte car trouvent souvent une deuxième utilisation, en servant de sac poubelle, par exemple. «Ils sont pourtant recyclables.»

Pour améliorer son taux de collecte, Adivalor élargit aussi son périmètre et initie de nouveaux programmes en 2023. Les emballages de nutrition animale (gisement potentiel de 10 000 tonnes), les emballages vides de semences de betteraves (gisement de 130 tonnes) et les pots horticoles plastiques professionnels (potentiel de 4 400 tonnes) peuvent être collectés à partir de cette année après la mise en place d’une nouvelle écocontribution sur ces filières. 

 

Accès à l’écorégime de la Pac

À chaque dépôt en point de collecte, l’agriculteur se voit remettre une attestation qui prouve l’élimination conforme avec la réglementation et respectueuse de l'environnement. «Cette preuve de l’engagement dans une démarche de recyclage des déchets fait partie d’une des voies d’accès à l'écorégime de la nouvelle Pac», rappelle Gaël Denizart. 

Le recyclage relocalisé

En 2025, 80 % des déchets agricoles devraient être recyclés sur le territoire français. Adivalor se donne les moyens pour cela. En 2022, RecyOuest, une usine pour le recyclage des ficelles et filets agricoles a vu le jour à Argentan (Orne) en 2022. Novus, une unité chargée du recyclage des bigs-bags, entrera en fonctionnement cette année dans l’Eure. Plasticlean, destinée au recyclage des films de paillage, sera inaugurée en 2023 à Vendargues (34). En 2024, Néoplast, pour les films d’élevage, sera inaugurée en Bretagne, et l’usine Suez située à Orée-d’Anjou (49) s’équipera d’une ligne supplémentaire. 
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