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Les tracteurs font retentir leur ronronnement d’antan à Rambures

Quatre-vingt-deux tracteurs anciens participeront à l’exposition «le son d’antan» jeudi 26 mai, à Rambures. Pour l’organisateur, Éric Dejardin, la restauration de ces engins agricoles de collection est une passion de longue date. 

Dénicher la perle rare au fond d’une cour de ferme, même si elle est en piteux état, fait vibrer Éric Dejardin. Le mécanicien et électricien automobile habitant de Rambures, fils d’agriculteurs, consacre une bonne partie de son temps libre à la restauration de tracteurs anciens et vieilles machines agricoles. Ce 26 mai, jeudi de l’ascension, il organise l’exposition «le son d’antan» en parallèle de la rederie de son village, près d’Oisemont, qui réunira quatre-vingt-deux tracteurs d’époque. «On a commencé avec dix ou douze tracteurs il y a une quinzaine d’années. Et puis le monde attire le monde. Les passionnés sont désormais nombreux», se réjouit-il. 

Lui exposera quatre de ses protégés : un tracteur Ursus, et trois Société française de Vierzon, un 201, un FV1 et un 302. Ce dernier, fabriqué de 1950-1957, est son chouchou. «C’est le plus maniable. Il a aussi de la force.» Pas question de le laisser dormir dans une grange toute l’année. «Je bricole avec. Je m’en sers notamment pour faire du bois.» Grâce à sa touche personnelle, des roues 28 pouces plus grandes que celles d’origine, l’engin peut frôler les 25 km/h. 

 

Six personnes pour battre

Éric Dejardin présentera aussi une faucheuse-lieuse McCormick, une batteuse Société française et une presse Carroy Giraudon d’après-guerre en démonstration (à 10h45, 14h et 16h). L’ensemble battra 480 bottes, récoltées l’année dernière grâce à la collaboration d’un exploitant du village. «Avec ce matériel, le blé était fauché encore un peu vert. Des baudets – ensemble de bottes – étaient formés comme un toit. Ils restaient une dizaine de jour au champ avant d’être battus», explique le passionné. Au moins six personnes sont nécessaires pour faire tourner le tout. «Une personne place les bottes dans la machine en bas, une autre est en haut pour réceptionner la paille, deux ou trois sont à l’arrière pour recueillir le grain. Pour la presse, deux personnes gèrent le liage au fil de fer, et une autre réceptionne les ballots», explique-t-il.  

 

Comment fait-il pour restaurer ces vieilles machines, souvent retrouvées «assez fatiguées», dont les pièces sont parfois inexistantes ? «Il faut avoir quelques bases de mécanique, c’est sûr. Mais il faut surtout aimer ça. On trouve du plaisir à chercher, creuser…» Éric Dejardin a la chance de compter parmi ses amis des tourneurs-fraiseurs qui peuvent lui refaire des pièces à l’identique. Aujourd’hui, le petit milieu de la restauration de vieux tracteur constitue un réseau. «Beaucoup se connaissent et se donnent des conseils.» Ce 26 mai sera l’occasion de de resserrer les liens dans une ambiance conviviale. Une deuxième réunion du genre aura lieu le 26 juin à Cerisy-Buleux. 

 

De la Société Française de Vierzon à Case

Le Super 204 sera le dernier vrai «Vierzon» monocylindre.

L’histoire est née d’un apprentis menuisier nommé Célestin Gérard, au milieu des années 1800. De retour sans ses Vosges natales, après un tour de France instructif, le jeune fils d’agriculteur construit une première batteuse mécanique pour épargner la peine de son père, petit cultivateur. Des Berrichons, ayant remarqué cette machine, l’invitèrent à s’installer dans leur pays. «C’est donc à Vierzon, dans le Cher, que le 15 Octobre 1847, il ouvrit son petit atelier», explique l’Amicale Société française de Vierzon sur son site internet. La modeste entreprise, nommée Société française de matériel agricole et industriel (SFMAI), puis Société française de Vierzon (SFV), n’a ensuite cessé de croître. La fabrication reste longtemps artisanale, puis se spécialise dans la fabrication de locomobiles à vapeur et de batteuses.
En 1878, Célestin Gérard détient 225 médailles d'or, 85 d'argent et 6 grandes médailles et diplômes d'honneur. Le 28 mars de la même année, n'ayant pas d'héritier capable de reprendre la société, il vend ses ateliers à Lucien Arbel, pour former la SFMAI en 1889. La société fabrique, à partir des années 1930, des tracteurs agricoles inspirés du type Lanzallemand. Leur moteur lent accepte toute sorte de carburants économiques, tels que les huiles de récupération. Le Super 204 voit le jour fin 1959, et sera le dernier vrai «Vierzon» monocylindre. Car la Société Française Vierzon, largement déficitaire, sera rachetée par l’américain Case en 1959.
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