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L’essor de la bio se poursuit en Hauts-de-France

Comme chaque année, l’Observatoire régional de l’Agriculture biologique permet de tirer le bilan de l’activité biologique en Hauts-de-France. Recueillis et analysés par A Pro Bio et Bio en Hauts-de-France, les chiffres 2020 soulignent, une fois encore, la dynamique du développement bio enclenchée en région. 

Les fruits et légumes font partie des productions majeures en bio.
Les fruits et légumes font partie des productions majeures en bio.
© Alix Penichou

Avec 1 347 fermes bio, 2 023 opérateurs de l’aval bio, 144 magasins bio, 162 grossistes négociants bio, les Hauts-de-France rattrapent à grande vitesse les autres régions françaises, apprend-on de l’observatoire régional de l’agriculture biologique, paru il y a quelques jours.  

 

Plus de fermes et de surfaces converties 

Avec une nouvelle augmentation du nombre de fermes exploitées en bio, passées de 1 187 en 2019 à 1 347 en 2020, soit 5,2 % des fermes régionales, la région des Hauts-de-France affiche une progression ininterrompue depuis plusieurs années. Les surfaces conduites en bio progressent également, avec 52 651 hectares de terres exploitées en bio (ou en conversion), soit 2,5 % de la surface agricole utile régionale. 35 % des fermes bio régionales sont mixtes, c’est-à-dire qu’elles travaillent en bio, mais également en conventionnel pour diverses raisons. La première de ces raisons est une volonté d’expérimenter, dans un premier temps, à petite échelle, le changement de pratiques qu’impose une production bio avant de se convertir définitivement. À ce titre, 40 % des nouvelles surfaces bio en 2020 sont issues de poursuites de conversion (contre 15 % au niveau national). Chaque département affiche une croissance d’exploitation supérieure à 10 % par rapport à 2019 : + 18 % dans l’Oise ; + 17 % dans l’Aisne ; + 13 % dans le Pas-de-Calais ; + 12 % dans la Somme ; + 11 % dans le Nord. Le développement se fait majoritairement dans les grandes cultures (30 %), le maraîchage (22 %) et l’élevage de bovin pour la production laitière (12 %). 

 

Un nombre d’opérateurs en hausse 

Avec une nouvelle augmentation, le nombre d’opérateurs de l’aval certifiés en région «explose», selon les données de l’observatoire : 1 510 d’entre eux sont des préparateurs et parmi les 685 transformateurs, plus de la moitié propose au moins une gamme bio (53 %). Les trois productions majeures sont les boissons (56 : + 10,7 %/2019), les fruits et légumes (55, soit + 5,5 %/2019) et les produits de la mer et aquaculture (48 : + 4,2 %/2019). Le secteur de la viande affiche également une belle croissance, avec 10,8 % d’augmentation par rapport à 2019. 

Parmi les 56 transformateurs bio recensés dans la filière Boissons, 42 sont des brasseries certifiées. 9 d’entre elles sont engagées en faveur d’un approvisionnement bio local, pour lequel ont été utilisées 16 tonnes de malt bio tracé Hauts-de-France en 2020 (soit 20 tonnes d’orge). Le nombre d’industries certifiées augmente encore en 2020 (+ 7 % en Nord et Pas-de-Calais et + 4 % en Somme et Aisne) pour répondre à la demande grandissante des consommateurs des Hauts-de-France. 

 

Dynamique chez les distributeurs 

Malgré six magasins en moins en 2020 (quatre ouvertures pour dix fermetures) les Hauts-de-France restent parmi les régions les plus actives en nombre de distributeurs bio. 144 magasins bio spécialisés sont ainsi présents sur le territoire, auxquels s’ajoutent 274 grandes et moyennes surfaces. 162 grossistes négociants assurent la diffusion des produits bio, principalement des fruits et légumes (50), céréales (17) et poissons (16). Enfin, bonne nouvelle pour les consommateurs qui voient les tarifs de certains produits de grande consommation baisser sur l’année 2020 en magasins spécialisés et/ou en GMS (carottes, oignons, pommes, œufs, par exemple). 

 

72 % des habitants de la région consomment bio

Ces consommateurs, qui sont-ils ? En 2020, A Pro Bio a réalisé une étude pour établir le profil des consommateurs de bio régionaux et identifier les attentes de ces derniers. Longtemps en queue de peloton dans le classement des régions bio françaises, les Hauts-de-France rattrapent leur retard pour côtoyer désormais les moyennes nationales : 72 % des habitants déclarent consommer bio au moins une fois par mois, contre 73 % au niveau national. 

Le consommateur des Hauts-de-France se montre particulièrement sensible à l’origine locale de ses aliments. Pour 42 % des consommateurs bio régionaux, local est synonyme de qualité et saveurs, de confiance envers les producteurs (38 %) et de soutien de l’économie locale (37 %). Vient ensuite la préoccupation environnementale (29 %). 

Majoritairement consommateurs de bio dans les hypers et supermarchés, les habitants des Hauts-de-France souhaitent accéder à davantage de produits bio dans ces mêmes lieux de vente (63 %). Ils souhaitent ensuite avoir accès à cette offre près de chez eux, chez les petits commerçants (31 %), sur les marchés (28 %) et les magasins de proximité (27 %), ainsi qu’en direct auprès des producteurs (25 %). Les consommateurs bio (65 %) déclarent avoir modifié leurs habitudes de consommation depuis trois ans. Ce phénomène témoigne d’une volonté toujours plus ancrée de contribuer à travers leurs achats à un système alimentaire plus vertueux, soucieux de l’environnement.

 

L’absence remarquée du ministre de l’Agriculture au congrès de la bio 

Présent au congrès mondial de l’UICN à Marseille et au salon de la restauration collective à Paris, Julien Denormandie n’a pas fait le déplacement au congrès de la bio à Rennes en raison d’une incompatibilité d’agenda. Si les organisateurs se disent déçus, le ministre prévoit de rencontrer les acteurs de la bio pour mi-septembre. «Nous sommes déçus que le ministre n’ait pas fait le déplacement», regrette Jean-Marc Lévêque, président du congrès mondial de la bio organisé à Rennes, du 6 au 10 septembre. Pour cet ancien directeur du développement durable chez Triballat Noyal et président du Syndicat des transformateurs bio (Synabio), désormais retraité, le congrès mondial aurait pourtant été l’occasion pour le ministre «d’une vraie rencontre avec les acteurs de la bio en France et en Europe». «Il n’y a pas d’abandon de la bio», assure cependant l’entourage de Julien Denormandie. Une réunion sera organisée, dès la mi-septembre, pour échanger avec les principales organisations bio, dont la Fnab et l’agence bio. PSN, plan de relance, fonds avenir bio, la vision demeure la même, précise-t-on : «Accompagner les conversions pour répondre à la demande.» Le geste demeure malgré tout insuffisant pour Joël Labbé, sénateur écologiste du Morbihan, qui a fait le déplacement à Rennes. «L’absence du ministre est un très mauvais signe», tranche le sénateur à l’origine de l’interdiction des pesticides dans les espaces verts. 
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