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L'Est européen devient le principal fournisseur

Une étude récente montre que la production de volailles de chair prend de l'ampleur en Europe de l'Est. Revue de détail.

Durant la seconde moitié des années 2000, le taux d'investissement des entreprises de transformation française
 a été «sensiblement plus faible que les autres pays d'Europe de l'Ouest».
Durant la seconde moitié des années 2000, le taux d'investissement des entreprises de transformation française
a été «sensiblement plus faible que les autres pays d'Europe de l'Ouest».
© Gutner archives


FranceAgriMer publie une synthèse sur l'évolution du marché de la volaille de chair depuis les années 2000. La production s'est déplacée vers l'est de l'Europe, notamment sous l'effet du développement des productions allemande et polonaise. Elle pourrait dériver plus encore à l'Est, avec l'essor attendu des productions roumaine et hongroise.
«Le centre de gravité de la production européenne de volailles s'est légèrement décalé vers l'Allemagne et les nouveaux Etats mem­bres, principalement en Pologne, tandis que les autres pays d'Europe centrale et orientale émergent plus difficilement.» C'est ce que révèle une analyse que vient de publier FranceAgriMer. L'Allemagne a «fortement développé ses capacités d'élevage et de transformation jusqu'en 2010, reconquérant son marché intérieur», explique l'office.
Entre 2003 et 2014, la production allemande a progressé de 724 000 tonnes (- 289 000 tonnes en France). «La compétitivité des outils allemands s'est construite sur des outils (élevages et abattoirs) de taille conséquente et une flexibilisation du marché du travail, puis à partir de 2010 sur une optimisation de ces outils de production (automatisation, etc.)», explique FranceAgriMer.

La Pologne fait une apparition fulgurante
La Pologne est, quant à elle, «le pays qui a le plus bénéficié de l'intégration européenne dans le secteur de la volaille de chair». Sa production a progressé de 969 000 tonnes entre 2003 et 2014. Elle s'est appuyée «sur un marché intérieur dynamique, sur des coûts de production faibles et sur une monnaie nationale que la banque centrale a dévaluée au moment opportun».
Pour l'avenir, FranceAgriMer parie, avec de nombreuses réserves, sur le développement du secteur en Roumanie et Hongrie. «Ces pays disposent de matières premières pour l'alimentation animale abondantes, d'un positionnement productivité du travail/coût de la main-d'œuvre intéressant et de grandes entreprises très intégrées sur des élevages de taille conséquente.»

Développement des échanges intra-européens
En parallèle du développement des pays de l'Est, FranceAgriMer a observé un «très fort» développement des échanges intra-européens. Le rapport avance trois raisons à cela : une internationalisation «peu élevée mais croissante» des entreprises européennes, un «différentiel de compétitivité entre filières qui a pu se creuser soit sur le maillon élevage, soit sur le maillon transformation, voire les deux» et une mutation des produits consommés, «nécessitant de retrouver un équilibre entre les différentes parties issues de la matière première brute (volaille entière), selon la fraction consommée».
Ainsi, des liens se tissent entre plusieurs pays d'Europe, dont les filières sont à un «stade avancé» : entre la Belgique, les Pays-Bas et l'Allemagne, entre les pays scandinaves, entre la République tchèque et la Slovaquie, et entre la Hongrie, la Roumanie et la Bulgarie. Mais globalement, «la compétitivité des filières nationales repose encore largement sur un contexte national solide et dynamique», conclut FranceAgriMer.

La France a moins investi que ses voisins
Et la France dans cette arène ? Sur la période étudiée, elle est le seul grand bassin de production à s'être réduit. Durant la seconde moitié des années 2000, note FranceAgriMer, le taux d'investissement des entreprises de transformation a été «sensiblement plus faible que les autres pays d'Europe de l'Ouest», et «l'optimisation des outils moins poussée malgré des performances similaires à celles de la Belgique et des Pays-Bas en termes de valeur ajoutée dégagée par employé».
Sur la période étudiée, FranceAgriMer avance quelques explications : l'importance des productions sous signe de qualité très spécifiques au marché français, ou «certaines options stratégiques des opérateurs français centrés sur le marché du commerce de détail (GMS), jusqu'à récemment, laissant les pays d'Europe du Nord prendre des parts de marché sur les segments de la RHD et de l'approvisionnement en matière première pour l'industrie des élaborés et charcuteries de volailles en plein développement».

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