Syndicalisme
Ligne électrique Amiens-Petit Caux : «les compensations ne suivent pas»
Le projet de ligne électrique Amiens-Petit Caux, qui prévoit la construction d’une ligne à double circuit 400 000 volts sur 80 km et 170 pylônes, inquiète fortement les exploitants agricoles. La FDSEA de la Somme fait part de ses revendications dans le cadre de l’enquête publique.
Le projet de ligne électrique Amiens-Petit Caux, qui prévoit la construction d’une ligne à double circuit 400 000 volts sur 80 km et 170 pylônes, inquiète fortement les exploitants agricoles. La FDSEA de la Somme fait part de ses revendications dans le cadre de l’enquête publique.

Avec la construction d’une ligne aérienne à double circuit 400 000 volts sur environ 80 km, avec 170 pylônes et un nouveau poste électrique à Beauchamps, la future ligne électrique Amiens-Petit Caux n’est pas sans conséquences pour les agriculteurs voisins. Pour la FDSEA de la Somme, cette infrastructure, bien qu’utile au réseau électrique, génère des nuisances durables et mal compensées pour le monde agricole. Elle fait part de ses inquiétudes et ses réclamations dans le cadre de l’enquête publique ouverte jusqu’au 1er octobre.
Sous les pylônes, les exploitations subiront «des pertes de surfaces cultivables, des difficultés de manœuvre, une baisse de productivité, des contraintes sur le développement futur des exploitations, une perte de valeur foncière et une atteinte visuelle et paysagère permanente», liste le syndicat. Il regrette surtout des indemnisations prévues largement insuffisantes. Premièrement, la «taxe pylone» s’élèverait à près de 6 500 € pour les collectivités, et seulement 241 € pour les propriétaires exploitants. «Un écart de traitement incompréhensible», regrette la FDSEA. Deuxièmement, ces indemnisation «basées sur des barèmes datant de 2003», ne tiendraient pas compte de l’augmentation des coûts de la main-d'œuvre agricoles, de la mécanisation, des nouvelles cultures ni des contraintes imposées par les entreprises agroalimentaires. Enfin, les versements, étalés sur neuf ans et à la seule initiative des propriétaires et exploitants, compliquent encore la situation.
Réviser les mécanismes d’indemnisation
La FDSEA demande donc une révision complète des mécanismes d’indemnisation : mise à jour des barèmes, versement annuel automatique par RTE, suppression de la taxe foncière sur les parcelles durablement impactées et égalité de traitement avec les exploitants déjà concernés par les lignes existantes.
Sans ces mesures, le projet «risque de créer une rupture d’égalité entre exploitants et collectivités et de laisser les agriculteurs supporter seuls les impacts d’une infrastructure d’intérêt public». La FDSEA appelle la Commission d’enquête à reconnaître l’inadéquation du dispositif actuel et à recommander un complément d’indemnisation annuel adapté aux réalités agricoles.